Histoire de notre patois.
Pour saisir dans la durée le développement
de notre patois, il convient de remonter à la fin de l'empire
romain, au Ve siècle. La centralisation romaine avait permis
la prédominance du latin dans l'Europe occidentale. Le parler
utilisé dans notre région était alors un latin
populaire mâtiné de gaulois. Au moment de la fin de l'empire
romain (en 476), les Burgondes étaient venus s'établir
parmi les anciens habitants. Très vite assimilés, ils
ne semblent pas avoir apporté grand'chose à la langue
de nos ancêtres. L'émiettement de l'empire eut pour conséquence
un repli des communautés sur elles-mêmes et une évolution
localisée du langage. C'est ainsi qu'au cours du Moyen Age, naquirent
les langues latines actuelles, dont celles qui furent écrites
le plus tôt: français, castillan, catalan, italien, portugais,
provençal, roumain, romanche.
Dès le XVIe siècle, bénéficiant
de l'appui du roi de France et du rayonnement de l'Université
de Paris, le français grignota le latin comme langue écrite
et le patois comme langue parlée. On se mit à l'employer
pour la conversation courante. En outre, pour ce qui concerne particulièrement
le Pays de Vaud, en 1806, le gouvernement du Canton né en 1803,
prit des mesures pour interdire le patois à l'école. Quelques
personnes prirent conscience du danger de voir disparaître tout
un pan de notre patrimoine linguistique. Le Doyen Bridel rassembla une
quantité de mots patois dans un impressionnant Glossaire. Plus
tard, le professeur Louis Favrat, par exemple, se mit à écrire
en patois. Ses textes et ceux de ses successeurs sont la base de notre
connaissance du patois du Jorat.
Pierre Guex
Page créée
le 16.05.00
Dernière mise à jour le 20.06.02