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Les Patoisants du Jorat

Patois et littérature

Plusieurs questions se sont posées, à propos du francoprovençal et de son expansion géographique. Lyon fait partie de cette zone francoprovençale. Son importance en tant que métropole chrétienne de la Gaule a pu jouer un rôle sur la qualité et la forme du latin qu'on y pratiquait.

Une deuxième considération peut entrer aussi en compte. C'est que la région francoprovençale correspond grosso modo aux terres où demeuraient les Burgondes. On sait qu'ils s'adaptèrent très vite au gallo-romain, mais n'y ont-ils pas introduit leur accent germanique ? (Un accent germain différent de l'accent alémanique, car leur langue était probablement plus proche de celle des Goths (Ostrogoths et Wisigoths) et des Vandales.)

En troisième lieu, on peut s'interroger sur l'influence de la Maison de Savoie dont dépendait une large part du domaine francoprovençal.

Sur ce dernier point, il est une constatation fort intéressante. C'est que notre parler local n'a pas donné naissance à une littérature ni poétique, ni romanesque. Notre plus grand poète, Othon de Grandson, mort en 1397 a composé ses poèmes en français. Mais cela n'a rien d'étonnant. Il vivait à la cour de Savoie où l'on parlait français. Le Comte Vert, Amédée VI avait en effet épousé une princesse française, Bonne de Bourbon, qu'on surnommait la Grande Comtesse et qui eut sur la cour de Savoie une influence si considérable que Le Comte vert promulgua l'ordre de rédiger et publier en français les lois et documents officiels du Comté. Dans le Royaume de France, c'est en 1539 seulement que François 1er prit une décision semblable (ordonnance de Villers-Cotterêt). Jusqu'à cette date, ces textes étaient volontiers rédigés dans la variante locale de la langue, Champenois, Picard, Normand, langues d'oc. Dans ces langues régionales, toute une littérature poétique ou romanesque avait fleuri, mais pas dans le Pays de Vaud.

Pierre Guex

 

Page créée le 16.05.00
Dernière mise à jour le 20.06.02

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