Les écrits en patois vaudois
Les écrits en patois vaudois remontent
pour l'essentiel au XIXème siècle. Cela s'explique par
l'histoire. Les gouvernements issus de la Révolution avaient
le souci d'une certaine universalisation au sein du peuple. Le patois
leur apparaissait comme un obstacle. Alors qu'auparavant, les occupants
bernois se contentaient de faire enseigner le français et laissaient
toute liberté à leurs sujets velches d'utiliser journellement
le patois local roman, (comme à leurs sujets allemands leur patois
germanique) le gouvernement vaudois prit des mesures sévères
en vue de la disparition des patois. C'est cette volonté d'anéantissement
qui provoqua la réaction de quelques citoyens conscients de l'importance
du patois. Ils se mirent donc à l'écrire. Ils choisirent
pour s'exprimer la voie des journaux, en y faisant paraître des
écrits généralement courts et simples, de petites
chroniques et des histoires comiques qui ressortent souvent du folklore
universel. Ils écrivent aussi des poèmes anecdotiques
ou des fables qui paraissent dans les journaux locaux et dans le fameux
"Messager boîteux de Vevey", où la tradition
s'est maintenue jusqu'à nos jours, "Le Conteur vaudois"
était le journal par excellence du patois. Chaque numéro
hebdomadaire publiait. un récit qui, occasionnellement, prenait
des allures de feuilleton s'étalant sur plusieurs semaines. Un
certain nombre de ces oeuvrettes ont été rassemblées
en 1910 dans "Po recafâ" (Pour rire à gorge déployée).
Au XXème siècle, la tradition s'est poursuivie. Dans la
"Feuille d'avis de Lausanne" (aujourd'hui 24H.), Jules Cordey
a fait paraître un texte par semaine jusqu'à sa mort, survenue
en 1951. Un grand nombre de ces textes figurent dans deux livres :
"Por la veillà" (Pour la veillée)
et "La veillâ à l'ottô" (La veillée
à la cuisine) parus en 1950 et 1954. Ces trois livres sont bien
entendu épuisés. On en peut trouver chez des bouquinistes,
ou adresser un e-mail à : pierre.guex@citycable.ch
Pierre Guex