La mort prématurée du
père, un employé des chemins de fer, aurait
dû sceller à jamais le destin du jeune orphelin
: dans un Tessin catholique et pauvre des années 1920,
quoi de plus prestigieux pour une veuve sans ressources que
d'accepter d'envoyer son fils aîné au séminaire
? Un curé dans une famille pauvre, c'est non seulement
synonyme d'éducation et de prestige, mais c'est aussi
assurer ses vieux jours à la cure.
Dans ce roman intense, Giovanni Bonalumi,
sans la moindre complaisance pour personne, retrace la vie
quotidienne et interminable de ce jeune séminariste,
sa découverte des autres, ses premiers émois
amoureux, mais surtout la grande solitude de ces années
passées sous la conduite de prêtres qui niaient
toute émotion chez des adolescents à qui on
avait volé le droit à l'enfance.
Au moment de sa sortie, en 1954, l'ouvrage
fit scandale dans son Tessin natal. Le Titre "Les Otages"
était en soi une offense à l'Eglise. Mais l'auteur
s'en défendit : il attaquait un système, non
une foi.
Giovanni Bonalumi
(1920-2002) est né au Tessin. Il a été
titulaire de la chaire d'histoire de la littérature
italienne à l'université de Bâle. Il est
l'auteur de nombreux ouvrages, dont "Pour
Luisa" (éd. Metropolis, 2000). Il est considéré
comme un des grands auteurs de langue italienne de sa génération.
En italien, l'ouvrage, couronné par le prix Veillon,
en est à sa quatrième édition, dont une
de poche, en 1997, aux éditions Moretti & Vitali
en Italie.
Traduit de l'italien par Danielle Benzonelli
Giovanni Bonalumi, Les Otages, Ed. Metropolis,
2002.
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