Surtout ne bouge pas! Elle est là,
puis plus là. Vous en avez peur. L'écraser?
L'arroser d'insecticide? Vous admirez sa toile. Fascination,
pure fascination. L'araignée boit ses victimes. Prend
son temps. S'apprivoise grâce à quelques gouttes
de coca-cola dans une capsule. Trente-huit mille espèces
partagent avec nous la planète.
A la suite d'une petite annonce, les
histoires tombent dans le piège d'une boîte aux
lettres. L'araignée n'est pas seulement une bête
à huit pattes, mais un frôlement, des rituels,
une partition de Bach, le plan de la ville de Porto, un prétexte
à rencontres. Main coupée, elle court dans un
récit japonais. Son nom s'écrit à l'arrière
d'une étrange camionnette blanche. Dès qu'elle
disparaît se bousculent les questions. Jeter ou garder?
Eliminer? Renoncer ou consentir? Aujourd'hui est le jour où
vous décidez de voir autrement.
Conçu en miroir, Je
suis tout ce que je rencontre est le jumeau d'un huitième
recueil, Je voudrais être
l'herbe de cette prairie. Lauréate de plusieurs
prix littéraires mais toujours cendrillon, née
à Sète en 1952, Corinne Desarzens travaille
actuellement à un roman au XVIIIe siècle, en
Irlande.
Corinne Desarzens, Je suis tout ce que
je rencontre, Editions de L'Aire, 2002
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