Irrémédiable destin que
celui de ce joyeux médecin qui, pour guérir
son plus fidèle patient, épouse son triste mal
en sachant qu'il ne le sauvera jamais.
A l'entrée d'hiver du jardin
zoologique fermé depuis trente ans, le narrateur, après
avoir passé devant "la statue du renard blanc
érigée en mémoire de la blancheur éternelle
des goupils transportés dans la transe des enragés",
franchit le seuil de la clinique Azoug où il est attiré
par l'avis d'une pancarte : unique patient cherche volontaire
pour le visiter. Hypnotisé par le lieu où la
Doctorine Azoug l'attend depuis très longtemps, il
avance à la recherche de ce patient avec la douceur
du terrible désespoir inconscient. Le patient Hazoug
est le peintre attitré de la Doctorine, tenu de faire
son autoportrait tout en sachant qu'il mourra le jour où,
pour son malheur, il aurait achevé l'oeuvre où
elle reconnaîtrait leurs deux visages enfin confondus.
Jean Marc-Lovay
libère, en le maîtrisant, le souffle d'une folie
dans l'écriture. Auteur des Régions céréalières,
il signe ici son septième roman.
Jean-Marc Lovay, Asile d'Azur, Editions
Zoé, 2002.
|