Pour Nicolas Bouvier, l’art populaire
n’est pas spécifique à une seule région.
C’est ainsi que l’on retrouve en Souabe et en Alsace
les lettres d’amour si bien connues en Suisse. Comme
on retrouve, à l’identique, les rosaces sculptées
des anciens meubles rustiques suisses sur le bonnet des femmes
kalmouks, au fond de la Sibérie. Ainsi l’art populaire,
écrit-il, nous permet de "parcourir la planète
sur un tapis volant par archétypes interposés".
Mû par son infatigable curiosité
pour cet art anonyme, Nicolas Bouvier en a rassemblé
une collection d’images importante. Si importante qu’il
a été choisi pour être l’auteur d’un
ouvrage sur l’art populaire (paru en 1991 dans une collection
de douze volumes sur les arts visuels en Suisse). Ce livre
est aujourd’hui réédité séparément
et devient ainsi, pour la première fois, disponible
en librairie.
Des lettres d’amour découpées
aux enseignes, des costumes aux masques, du mobilier aux arts
du textile, des images de cuir au verre peint et gravé,
Nicolas Bouvier décrit et illustre avec une érudition
raffinée les arts populaires suisses dans leur richesse
et leur diversité. Et il ajoute malicieusement : "Le
métier d’iconographe est de nos jours aussi répandu
que celui de charmeur de rats ou de chien truffier."
Nicolas Bouvier, L'Art populaire en Suisse,
Editions Zoé, 1999.
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