A quoi bon, quand on déteste
les autres, et qu'on est policier, se mettre en peine du délit
: Les coupables sont déjà là. Peu importent
par conséquent les prétextes qui serviront à
les confondre : ils relèvent des "crimes imaginaires"
dont parle la phrase de Diderot en exergue à ces pages.
Il est évident que celui qui considère le simple
fait de vivre comme le crime par excellence ne peut être
que cynique et impudent... Le commissaire l'est bien assez,
qui mène l'enquête avec désinvolture et
négligence. Cependant, les choses, les gens, les situations
le confrontent à des rébus qu'il ne sait déchiffrer.
Tout au plus a-t-il le pressentiment de voir rappeler ou anticiper
des scènes de son propre drame.
Jean-Paul Clerc
vit à Lausanne. Traducteur de l'allemand, il a notamment
signé la version française d'Achterloo
de Dürrenmatt. L'Age d'Homme avait déjà
publié du même auteur un recueil de nouvelles
intitulé L'amateur de déserts.
Illustration de la couverture : Egon
Schiele
Jean-Paul Clerc, Le gisant, Editions
L'Age d'Homme, 2001
|