C'est l'histoire dune citoyenne
du nord de la France qui devint Suissesse par deux mariages
successifs, visita plusieurs pays et même un autre continent,
pour finalement s'éteindre dans le Midi de la France,
alors qu'elle rêvait de finir sa vie au Maroc; l'histoire,
aussi, dune artiste qui participa à plusieurs
courants dominants de son époque en en donnant un reflet
sinon original, du moins attachant; l'histoire, enfin, dune
femme qui traversa deux guerres mondiales et en souffrit jusque
dans sa chair, subissant pertes et tourments tant dans sa
vie affective que dans son oeuvre.
Catherine Dubuis dresse ici le portrait
dune artiste possédée par le besoin urgent
de créer une autre réalité que celle
dans laquelle nous évoluons, et qui finit sa vie déçue,
aigrie par la non-reconnaissance de son oeuvre; le portrait
dune femme solitaire et malade - et de ce fait privée
de maternité -, déchirée entre les exigences
dune morale familiale et sociale et le pouls ardent
de ses pulsions, n'ayant su choisir qu'une seule fois, miraculeuse
réconciliation entre le corps et l'uvre.
Catherine Dubuis
est maître denseignement à l'Université
de Lausanne (Suisse). Elle a publié de nombreux travaux
sur Marguerite Burnat-Provins et sur la littérature
romande. Elle collabore à la revue littéraire
Écriture.
Catherine Dubuis, Les forges du paradis,
Editions de L'Aire, 1999.
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