Les récits qui composent ce
livre tracent les lignes d'un autoportrait. A la troisième
personne, comme si le narrateur avait voulu se glisser dans
la peau d'un autre soi-même rêvé. Ou s'abriter,
le temps d'un songe, dans le charme ambigu des ombres de la
fiction.
Le réel et l'imaginaire se confondent
ici dans une quête de vérité. Sous la
forme de fragments, d'éclats de la conscience, de carnets
de route (Australie, Grèce & Cie), de rencontres
et d'évocations amoureuses, émerge une parole.
Et tout un désir d'appropriation du foisonnement de
la vie. De l'enchevêtrement des mots naît un corps
insolite où le flux de l'encre et le rythme des phrases
finissent par s'accorder au moi profond. Ce moi qui voit dans
le regard de l'autre le miroitement des possibles.
Porté par les fils de la mémoire,
le langage peut alors vibrer, étendre la contagion
de ses fantaisies, se donner à lire comme une attente
et une jubilation.
Né en 1953 à Fribourg,
Alain Favarger
est enseignant et chroniqueur littéraire au journal
La Liberté.
Alain Favarger, Corps d'encre, Editions
de L'Aire, 2001
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