Avant de venir s'établir à
Genève en 1937, Ludwig Hohl (1904-1980) vécut
à Paris et à Vienne, enfin aux Pays-Bas où
il oeuvra dans la plus grande solitude spirituelle et dans
une misère matérielle voulue. Cette traversée
du désert lui fut nécessaire pour rédiger
Die Notizen, son livre le plus représentatif d'une
pensée en mouvement, à la fois nerveuse, fulgurante
et lucide.
Au cours de ses séjours en France
et en Autriche, Hohl écrivit des textes courts dont
un choix vous est proposé ici. On y retrouve un narrateur
sans le sou, attiré par les faubourgs, des ratés
de toutes sortes, des fantaisistes blêmes, des prolétaires
musclés ou fluets, des femmes de mauvaise vie.
Ce promeneur solitaire, qui fait songer
aux vagabonds de Robert Walser, vient parfois échouer
sur la berge d'un fleuve ou au bord de la mer. Dans des moments
d'intense contemplation que la présence ou le mouvement
de l'eau fait naître, l'auteur donne libre cours à
une émotion et à un lyrisme qu'on ne retrouvera
plus dans la production ultérieure.
Traduit de l'allemand par Antonin
Moeri.
Ludwig Hohl, Le Petit Cheval, Editions
Zoé, 2001.
|