Les déconvenues, André
Pastrella, connaît ça. Il les accumule.
Petits boulots bidons, aventures sentimentales foireuses,
pages blanches impossibles à noircir. De coups
de gueules en coups de pieds à la lune, il arpente
les rues, les bars, à la recherche du banal qui
sortirait de l'ordinaire. Une errance urbaine aux relents
de vodka, de cigarettes consumées au bord d'un
cendrier ou au coin de la bouche.
Lucide, cette voix déracinée,
souvent en colère, hurle la nécessité
d'une rencontre qui bouleverserait son quotidien. La
précarité, l'indigence révèlent
ici une soif d'existence que le désir d'écriture
ne fait que renforcer. Le sentiment diffus de perte
s'accentue au fil des jours. Le manque est latent. Pour
le combler, André Pastrella s'exposera comme
il peut, maladroitement sans doute, mais avec cette
rage aveugle, presque naïve, qui le caractérise.
Derrière ce roman écrit
à la première personne se dessine le portait
d'un personnage marginal malgré lui, attachant.
L'émotion y est palpable. Une écriture
vive, urgente, désespérée, à
l'image de son narrateur.
Joseph
Incardona est né à Lausanne en
1969, de mère suisse et de père italien.
Il vit aujourd'hui entre Paris et Genève. Le
cul entre deux chaises est son premier roman.
Le cul entre deux chaises, Editions
Delphine Montalant, 2002
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