Emmanuelle et Jarkko se rencontrent
dans un monde où la frontière entre réalité
et imaginaire n'est pas toujours certaine : le monde littéraire.
Et, par exemple, ils n'ont pas de langue commune pour leur
amour, puisqu'Emmanuelle pare le français et Jarkko
le finnois. Ils instaurent donc un système de signes,
langage du corps, système de conventions hasardeuses
pour s'entendre. Bien sûr, les conflits qui ne vont
pas tarder à bourgeonner, ne seront jamais réductibles
ni compréhensibles ; au contraire, ces deux écrivains,
pour qui les mots sont pourtant l'outil premier, vont déraper
sans garde-fou sur leurs fantasmes, leurs désirs, leurs
désespoirs.
De Macédoine où ils se
sont rencontrés à Lahti en Finlande pour un
autre festival international, puis à Vienne où
ils essaient de vivre ensemble tout en poursuivant leurs carrières,
l'abîme est chaque jour plus béant : sexuel,
culturel, et même littéraire. Jarkko est fêté
- ambigument d'ailleurs - par son éditeur, ses traducteurs,
son diffuseur, tandis qu'Emmanuelle reste en rade. Blessée,
à bout de forces, Emmanuelle quitte alors Jarkko pour
retourner dans son pays. Puis, elle apprend que Jarkko meurt
du sida dans une clinique de Helsinki...
Monique
Laederach est née en 1938 aux Brenets (NE),
sur la frontière française. Etudes de lettres
et de musique, enseignante d'allemand, puis traducteur de
nombreux auteurs allemands ou alémaniques. Poète,
dramaturge, romancière, on lui doit une douzaine de
livres, dont on citera Stéphanie, La Femme séparée,
Les Noces de Cana. Elle vit près de Neuchâtel,
se consacrant désormais entièrement à
la littérature.
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