Si Henriette, restée au service
de Madame après la mort de Monsieur, est soumise et
obéissante, elle sait aussi défendre sa position
avec une véhémence où se mêlent
révolte, finauderie et résignation.
Contrairement au Pain de silence, (1999)
où la parole ne parvenait pas à prendre durablement
le pas sur le silence, le monologue ne cesse ici de gagner
en force, se faisant toujours plus tendu et menaçant.
Un véritable acte d'accusation. Une parole qui se libère
à défaut de pouvoir s'affranchir.
Dans ce dernier texte achevé
peu avant sa mort, et confié à son éditrice
dans sa dernière lettre, Pasquali renoue avec les thèmes
qui ont nourri toute son oeuvre, mais revus et corrigés,
non sans drôlerie, par Henriette. N'est-elle pas elle
aussi, avec son parler populaire et maladroit, sa situation
sociale, une sorte d'étrangère parmi les siens
?
Né en 1958 en Valais, Adrien
Pasquali a vécu et travaillé entre Paris,
la Suisse et l'Italie. Il s'est donné la mort en 1999.
Auteur de huit romans et récits, ainsi que d'essais
sur Ramuz, Roud, Bouvier et le récit de voyage, il
a aussi traduit plusieurs textes de l'italien.
Adrien Pasquali, Mauvais Coton, Editions
Zoé, 2000.
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