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Jacques Probst / Rencontre sur la neige
 

On voit le long tronçon d'une planche épaisse, autrefois comptoir de la salle à boire d'une auberge, miraculeusement tenu horizontal au-dessus du sol.

On voit, groupé dans le fond, l'orchestre.

Quelques pas devant le comptoir, figée dans un vêtement blanc, Naalia tient dans une main un gobelet, et dans l'autre main les restes d'un fusil.

Lui (du fond de la salle, derrière le public)
Sous la neige la plaine est vaste et blanche, sans une colline, sans la tour d'un beffroi ni le toit d'une bergerie une plaine de neige.
Au Sud-Est où s'estompe la plaine commence l'océan.


A cinq brasses du rivage se dresse la pointe d'un mât de misaine, seul encore debout des trois mâts d'un navire de trois mâts. Il y prend, déchirées, les loques du Petit Contre Cacatois, et dessous, déchirées, les loques du petit Cacatois.
La misaine grince et siffle et frémit si le vent vient sur elle un vent pour rien qui n'a plus à pousser devant lui le moindre voyage

Pièce écrite en automne 2002
Jacques Probst

Ce livre a été édité grâce au soutien de la Ville de Genève Département des affaires culturelles, de la Fondation Leenaards, du Fonds Rapin et du Théâtre du Sentier.