Orients, au pluriel,
indique une direction et des états de l'être. Pour
qu'il le suive en ces lieux, Alain Rochat propose au lecteur
un chemin précis et varié. Conduits par une mesure
et des syllabes fermement frappées, nous dialoguons avec
des voix nouvelles à chaque étape du livre (car
ce n'est pas un recueil aléatoire, mais une architecture).
Le lyrisme, universel en ceci qu'il ne se replie jamais sur
lui-même mais implique toujours le scandale du mal et
de l'inégalité sociale, est décliné
avec toutes les nuances que permettent la syntaxe, le lexique
ou la mise en page.
C'est la finesse de ces codes qui,
au terme du parcours, nous procure le sentiment d'avoir voyagé
plus longtemps que ne le laissait penser l'épaisseur
du volume. mais ce contact prolongé est aussi dû
au fait que l'abondance des visages et des interlocuteurs
ainsi suscités trahit encore et toujours notre propre
incomplétude. L'orient, en ce cas, reste une force
et une forme d'appel...
Noël Cordonnier
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