Une jeune femme se rend au chevet de
son père mourant, quelque part dans le sud de l'Italie.
Tout à coup le train s'arrête en rase campagne,
quelqu'un s'est jeté sous la locomotive. Un homme vient
s'asseoir en face d'elle, dans le wagon-restaurant. Ils font
connaissance, bavardent un peu, puis se quittent, et finissent
par se retrouver. Il descend à Florence, où
l'attendent ses enfants qu'il a eus d'une femme dont il vient
de se séparer. Elle l'accompagne, patiente dans un
restaurant de la ville, rencontre les enfants, il y a du bonheur
entrevu, et comme un remords. Le lendemain, elle poursuit
son trajet, mais arrive après l'enterrement. La vie
continue ?
Par un retour presque obsessionnel
sur l'enchaînement des événements, par
une notation du détail des lieux, des atmosphères,
des corps, des visages, Sylvie Neeman Romascano sait entraîner
son lecteur dans un univers intime, qui a pour cadre l'italianité
comme légère étrangeté à
nos yeux et à nos oreilles. C'est un style, une phrase,
qui s'imposent ici, et qui renouvellent le motif de la rencontre
fugitive pour un faire une sorte de petite tragédie
étouffée.
Sylvie Neeman Romascano vit en
Suisse romande, où elle est critique littéraire
à la revue Ecriture. Rien n'est arrivé est son
premier roman.
Sylvie Neeman Romascano, Rien n'est arrivé,
Editions Denoël.
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