La nuit n'est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l'affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée
Il y a toujours un rêve qui veille
Désir à combler faim à satisfaire
Un coeur généreux
Une main tendue une main ouverte
Des yeux attentifs
Une vie la vie à se partager.
Ce poème de Paul Eluard a été
présent lors de l'écriture de ce Journal où
j'ai relaté, mois après mois, les principaux
événements qui ont eu lieu dans le monde durant
la dernière année du siècle et du millénaire,
ainsi que les menus faits de ma vie quotidienne et les souvenirs
qu'ils suscitaient, puisqu'on n'en a jamais fini avec son
enfance, sa jeunesse.
Elle a été plutôt
sombre, cette année 2000, avec son cortège de
catastrophes naturelles, d'accidents, de guerres, de massacres
et avec l'omniprésence de la misère dont souffre
la moitié de la population de la planète. Pourtant,
au milieu de cette nuit, quelques lueurs, quelques signes,
comme si un avenir différent, moins injuste, meilleur,
était possible.
Forcément subjectif, ce Journal
reflète un peu de la douleur et de l'espoir qui ont
marqué cette année-charnière.
Y.Z.
Yvette Z'Graggen, La Nuit n'est jamais
complète, Editions de l'Aire, 2001.
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