Georges Borgeaud
www.georgesborgeaud.ch
Bibliographie
- Le Jour du printemps,
un roman posthume de Georges Borgeaud
Bibliographie |
Le Préau, roman, Gallimard, 1952
(Editions L'Age d'homme, 1982) |
|
La Vaisselle des évèques, roman, Gallimard, 1959
(Editions Gallimard, 1992) |
|
Italiques, Lausanne, LAge dHomme, 1969.
(Editions Verticales, 1999) |
|
Le Voyage à l'étranger, roman, Bernard Grasset, 1974
(Edito-Service, 1979) |
|
Le soleil sur
Aubiac, Editions 24 Heures,1986. |
|
Mille Feuilles (tomes I-IV), chroniques, La Bibliothèque des arts, 1997-1999 |
|
Le Jour du
printemps, roman, Denoël, 1999 |
Sur l'auteur
André
Durussel, Georges Borgeaud, essai. Ed. Universitaires,
Fribourg 1990 |
Collectif
La langue et le politique : enquête auprès de quelques écrivains suisses de langue française, éd., conc. et préf. par Patrick Amstutz, postf. de Daniel Maggetti, Editions de L'Aire, Vevey, 2001. p.99. |
|
|
Le
Jour du printemps, un roman posthume de Georges Borgeaud |
|
Ce jour, cest précisément le 21 mars 1959. Le narrateur, prénommé Bernard, écrit à son jeune ami Antoine Cerniat une phrase que va lui dicter " un grand mouvement de tendresse amplifié par sa propre culpabilité " (p. 227). Hélas, ce roman de Georges Borgeaud, trop longtemps retenu par son auteur qui est décédé en décembre 1998, ma passablement déçu. Peut-être, dune part, à cause de cette " culpabilité " sans cesse ressassée, celle qui fut " la toile de fond de sa jeunesse ", mais aussi et surtout, dautre part, parce que ce roman, achevé au début des années huitante et refusé par Grasset peu après le succès du " Voyage à létranger " (1974), contrairement aux grands vins, na rien gagné dattendre si longtemps dans un tiroir de lavenue Froidevaux.
Une relation trouble et ambiguë, essentiellement épistolaire à partir du milieu de la deuxième partie de ce roman, va donc sétablir et sagrandir démesurément entre un écrivain dâge mûr et son jeune admirateur, et cela jusquau drame final. |
|
Un drame qui est suivi dun long épilogue, comme sil fallait que le narrateur tente une dernière fois de se justifier, dexpliquer linexplicable, refaisant ces chemins sans issue, cette " sortie de route qui mène en définitive au lieu où la conclusion de tout nous attend " (p. 314).
Après le légitime succès
littéraire de son premier roman fortement autobiographique
intitulé " Le Préau ", Georges Borgeaud
avait publié " La Vaisselle des Evêques
" chez Gallimard, puis évoqué sa rencontre
décisive avec la Mer du Nord dans " Le Voyage
à létranger " déjà
cité, un roman magnifique qui lui vaudra le prestigieux
Prix Renaudot. Chargés de poésie, de cet émerveillement
permanent pour les choses simples que lauteur du "
Soleil sur Aubiac " et d" Italiques "
a toujours su rendre avec infiniment de bonheur, ces ouvrages
sont et demeurent à mon avis des chefs-duvre,
servis par une écriture soignée et parfaitement
maîtrisée. Dès lors, jai de la peine
à comprendre pourquoi lécrivain, en pleine
possession de ses talents reconnus, sest lancé
dans ce nouveau roman en partant dun événement
personnel vécu en mai 1957 à Crêt-Bérard
(près de Puidoux VD) lors du soixantième anniversaire
du poète et traducteur Gustave Roud (1897-1976), lobligeant
à bâtir une intrigue où il ne se passe
presque rien, à partir dun personnage principal
un peu détraqué qui va léloigner
de ses thèmes de prédilection, lobligeant
même à inventer dautres personnages peu
convaincants. Il y a certes des passages de cet ouvrage qui
sont excellents. Ceux en particulier où le narrateur
rend visite à des anciens fermiers du Mont-sur-Lausanne
qui lavaient accueillis autrefois, ou encore les dernières
pages du livre, celles-là même que Georges Borgeaud
racontait volontiers en public, à savoir ce chapelet
étincelant et trop lourd, emporté par une pie
et tombé dans la haute herbe dun pré de
montagne où saffairent des faucheurs alignés
Cette thématique rappelle étrangement laccidentel
éparpillement du collier de perles de Madeleine Cédrat
au terme du " Voyage à létranger
" de 1974. De même, Constant Cerniat, le père
adoptif dAntoine, ressemble beaucoup à Léon
Cédrat, le mari de Madeleine.
Georges Borgeaud, soucieux dexploiter
le succès dun chef-duvre en essayant
de le reproduire sous une autre thématique, sest
peut-être fourvoyé ? Et sil est heureux,
pour les spécialistes en génétique de
luvre de lécrivain, que les Editions
Denoël aient pris le risque de publier enfin ce roman,
lensemble, à mon humble avis, ne sen trouve
guère agrandi, ni complété. Je crois
quil faut oser le dire ici, à cause de la profonde
attention que je porte à tout ce qua écrit
cet " oiseau tombé du nid " (p. 127), un
passereau la fois insaisissable et désormais sauvé.
André Durussel
ESPACES No 223, juillet- août
1999
Le Jour du printemps, roman, par Georges
Borgeaud (1914-1998).
Avec une note de lEditeur. Editions Denoël, 9,
rue du Cherche-Midi, F-75006 Paris. ISBN 2-207-24895-X, 319p.
Page créée
le 01.08.98
Dernière mise à jour le
20.02.09
|
|
© "Le Culturactif
Suisse" - "Le Service de Presse Suisse"
|
|