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Lorenzo Menoud
http://serialpoet.eu

Notice biographique - Bibliographie - Entrée interdite - Autoportraitgénétiquepartiel

  Notice biographique

Né en 1961 à Genève.
Artiste, poète et philosophe.
Contribue régulièrement aux revues littéraires Doc(k)s , la revue x , Boxon et T.A.P.I.N. ainsi qu'au Cahier Critique de Poésie .
A publié en 2005 un livre de poche aux éditions Vrin ("Qu'est-ce que la fiction?").
A obtenu en 2006 la bourse d'aide à l'écriture (nouvel auteur) de la Ville et de l'État de Genève.
A créé les revues Abrupture et OEI .
L'essentiel de son travail est visible sur le web à l'adresse suivante : http://serialpoet.eu .
autoportrait

 

  Bibliographie

Qu'est-ce que la fiction ?, Editions Vrin, 2005
 
Autoportraitgénétiquepartiel : 1/1000000, Editions MētisPresses, 2008

 

  Entrée interdite

Nous sommes présents.
Nous sommes attentifs.
Nous sommes inquiets.

1. Des renseignements nous arrivent. Des renseignements sur le vie que nous menons, à l'instant où nous la menons, nous savons quelle vie nous vivons, grâce à un certain nombre de renseignements, d'informations collectées par autant de recherches, et le hasard aussi, qui s'en mêle, qui se mélange à ces recherches, à la pluralité des recherches, émanant d'instituts privés et d'instituts publics, de fondations et de sociétés anonymes, alors, grâce à ces investigations approfondies, menées par des hommes et des femmes hautement qualifiés, parfaitement habilités, formés à mener de telles investigations, je sais comme je vis, ce que je fais et même un peu pourquoi je le fais, tourne la poignée de la porte et entre comme je le fais dans un espace qui n'est pas le mien, dans un espace confiné, plutôt sombre et confiné, j'entre et je comprends, grâce à toutes ces intelligences réunies, qui en quelque sorte me communiquent immédiatement les résultats de leur recherches, me dictent le fruit de leur travail, je sais un peu mieux qui je suis, pourquoi j'avance ainsi, pourquoi j'hésite à tourner le bouton de la porte que je finis par tourner, pourquoi j'entre dans cet espace qui n'est pas le mien, où je suis un inconnu, et je sais ce que signifie le sentiment qui me ferait tourner le dos si je m'écoutais, qui me ferait m'écarter de ce lieu, qui n'est pas le mien, qui n'a jamais été le mien, où je me demanderais bien ce que je fous, s'ils ne me l'avaient pas expliqué, s'ils ne l'avaient pas même répété, tant il est vrai que je ne suis pas fait pour ça, pour pénétrer, pour respirer et vivre, même le plus infime moment, un instant, dans un tel endroit, noir, un endroit étroit, qui sent la sueur de surcroît, où les idées sont faciles et les bons mots convenus, tant je le sais depuis longtemps, je le sais de moi-même, sans que ces recherches, ces différentes manifestations de l'intelligence humaine n'éclairent autre chose que ce que je savais déjà en naissant, de ce que j'ai toujours su, ruinant ainsi toute possibilité de me faire entrer dans ce tombeau, dans ce qui, à mes yeux, ressemble littéralement à un tombeau, à mes yeux, à mes yeux écarquillés, comme je tourne le bouton de la porte, comme je la pousse et entre dans cet espace abject, où je ne vois rien, où j'écarquille les yeux pour y voir, pour tenter d'y voir clair, dans ce coin de l'univers qui a dû être créé pour les ratés, pour ceux qui avaient tout raté, pour ceux qui avaient raté toutes les autres choses, qui n'avaient pour ainsi dire par d'autres voies d'issue, sachant aussi, par avance que je n'y verrai rien, que j'y entrerai, même si cet endroit n'était pas fait pour moi, sachant que j'y entrerai et que je n'y distinguerai rien, malgré moi, malgré le fait que je n'étais pas fait pour ça, malgré toutes les communications plus ou moins savantes qu'on me ferait parvenir, de canaux toujours différents, de canaux démultipliés, tant on avait peur de me voir manquer de ces renseignements, tant on savait où j'allais, alors que moi-même je ne le savais pas vraiment, je le savais trop bien mais n'osais pas me l'avouer, tant ce coin, plus je me le représentais, et je ne peux pas dire que je n'ai pas été aidé par les autres, plus il m'apparaissait comme un point, où bien évidemment je ne pourrais pas me tenir, où bien évidemment je ne me tenais pas, un simple point.

(à suivre, septembre 2007)

 

  Autoportraitgénétiquepartiel

Lorenzo Menoud - Autoportraitgénétiquepartiel

Poème du sujet-codé, lipogramme positif en quatre lettres, l' Autoportrait génétique partiel de Lorenzo Menoud spatialise la séquence d'un gène de l'auteur. Ce gène, c'est celui du langage, et ce livre-limite l'occasion de dire à partir de la langue elle-même ce qui à la fois la constitue et la dépasse, soit l'agencement des lettres entre elles, comme structure toujours à décoder - poésie donc.

Lorenzo Menoud, Autoportraitgénétiquepartiel : 1/1000000, Editions MētisPresses, 2008

 

Page créée le 25.10.07
Dernière mise à jour le 04.08.09

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