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Ton rêve d’un autre ventre
pour l’aube de tes jours.
Et dans la hâte,
un bol du lait de la terre.
Nos ventres, nos mains, nos coeurs.
Puis mon coeur seul :
mais toi au fond toujours
Ce livre est une histoire d’amour entre celle qui peint et celle qui écrit. Il n’y a qu’une voix qui parle mais l’autre, l’absente – la muette – est toute présence : un silence irradiant. Elle est dans ses images et nous parle à travers ses couleurs. Leur histoire, même si c’est en différé, c’est ensemble qu’elles la racontent
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D’un côté, des textes courts qui ne décrivent pas les peintures – ce ne sont pas des légendes – de l’autre, des images qui n’illustrent pas les poèmes. Dialogue alors? chant et contre-chant? Oui, mais aussi quelque chose de plus mystérieux puisqu’il n’y a qu’une voix pour les deux. Au moment où Sophie écrit, la voix d’Isabelle s’est tue.
Prononcez très vite sous l’aile des abeilles, et vous entendrez peut-être « sous l’aile d’Isabelle », réplique du nom, écho suscité par le désir et le manque de l’autre. Ainsi, l’anagramme joue avec l’oreille dans une sorte d’hallucination clandestine, bienfaisante: entendre le prénom, tressaillement de bonheur. Présence miraculeusement rendue.
Claire Krähenbühl
Sous l’aile des abeilles, Poèmes de Sophie Morandi, Peintures d’Isabelle Chossis, Editions Samizdat, 2009, 140 pages
Page créée le 17.11.09
Dernière mise à jour le
17.11.09
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