« La femme est la poésie » a écrit un jour Alphonse Toussenel. Ainsi en est-il sûrement de Danielle Risse, pour qui écrire est une respiration vitale, un besoin irrépressible de crier l'encore, l'ailleurs et le toujours. Imprégnés de poésie classique et contemporaine,
ses vers glissent tels des nuages sur les ailes du vent.
Sensible et féminin, l'univers de la poétesse est teinté d'une profonde mélancolie, reflet d'une vie donnée aux autres, passée à attendre, croire et espérer. Suspendue à la lune, elle déclame simplement l'air du temps, de son temps.
Poèmes
Dans les étoiles
j'ai perçu la clarté
de ton visage,
et j'avance pour en saisir l'infini.
Femme vêtue du temps
je navigue dans l'éphémère de ma vie
croisant ces chemins d'encre.
Ils éblouissent l'horizon.
À fleur de mots se murmure
les silences du poème.
L'âme émerge soudain
titubant de sa nuit
caresse le vent
félicité d'un ciel bleu
offrant son incandescence
à la profondeur
du temps.
***
La lumière éclairait
son visage,
et dans le calme de la soirée
tête penchée
une cigarette à la main
elle se détendait en faisant un mot croisé.
Toute menue dans sa chemise de nuit
l'enfant s'approcha
pour aller chercher
le réconfort
et déposer un baiser
D'un mouvement brusque
le visage se crispa,
elle tourna la tête
ignorant la petite.
Un frisson glacé envahit
le corps de l'enfant.
Sans un mot
elle se glissa dans son lit.
Perdue.
Perdue dans sa solitude.
Danielle Risse, Sous un ciel de lune, poèmes, éditions L'Age d'Homme, 2011.
Page créée le 17.06.11
Dernière mise à jour le
17.06.11
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