Lorsqu'elle veut faire le portrait de sa mère, de mémoire, contrairement à sa pratique habituelle, d'après modèle, elle s'aperçoit qu'elle a perdu les traits du visage. Maintenant flous et labiles, ils lui échappent. Voilà trois ans qu'elle n'a plus vu sa mère. Rosine l'avait quittée avant la naissance de sa fille, Noun ; elle avait refermé la porte alors, certaine de ne plus revenir, animée d'un sentiment d'urgence et de survie, est-ce pour cela que sa mémoire la trahit ?
Pourquoi Rosine peint-elle tous ces portraits comme autant de « vies silencieuses » ? Que signifient ces photos découpées ? Ces romans inachevés ? Ces vies interrompues trop tôt ? Un retour dans la ville de son enfance prendra des allures de cauchemar. Pour une vie plus libre ? Un texte comme une brèche dans le temps, un roman beau et émouvant qui ne peut laisser indifférent.
Françoise Roubaudi, Petite Masque, roman, Editions Encre Fraîche 2011.
Page créée le 18.06.09
Dernière mise à jour le
15.07.11
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