Jean-Raymond Tschumi
Notice biographique
- Bibliographie - Poèmes - Climats
Notice
biographique |
Jean-Raymond Tschumi
est né le 21 octobre 1953 à Berne. Il est marié
et père de trois filles.
Son père, Raymond Tschumi, a
enseigné la littérature anglaise à lUniversité
de St.Gall (Suisse allemande) et a publié bon nombre
douvrages -entre autres de poésie. Sa mère,
Julia, née Lozano, est espagnole; elle lui transmis
sa langue et lamour pour son pays et sa culture.
Jean -Raymond Tschumi passe son enfance
et son adolescence à St. Gall. Après son baccalauréat,
il entre à l'EPFL, à Lausanne où il entreprend
des études d'architecture de 1972 à 1974. En
74, il change de voie et se tourne vers des études
de lettres (allemand, espagnol, français) à
l'Université de Lausanne, où il obtient sa licence
en 1979. Après une période où il effectue
divers voyages (en ex-RDA , à Prague etc.), il est
nommé assistant à la section d'espagnol de l'Université
de Lausanne de 1979 à 1984. Parallèlement il
enseigne lespagnol dans une école privée.
En 1984, il est nommé au Gymnase cantonal de la Cité
à Lausanne comme maître de langue et littérature
allemandes (avec complément en espagnol).
Jean-Raymond Tschumi se distingue par
une présence et un engagement dans la vie littéraire
suisse. Il a été invité pour des Lectures
au "Grenier"; lectures organisées par J.
Chessex au Gymnase de la Cité. En outre, cet auteur
a apporté des contributions pour le compte de Pro Helvetia
au sujet de traductions en espagnol de romans de G. Keller
et R. Walser.
Membre de la SSE (Société
suisse des écrivains) et de lAVE (Association
vaudoise des écrivains), Jean Raymond Tschumi a été
invité à la Biennale internationale de poésie
à Liège, comme délégué
de la Société suisse des écrivaines et
écrivains. Signalons enfin que, de 1995-1996 , Jean
Raymond Tschumi a été collaborateur littéraire
au journal Le Nouveau Quotidien.
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Bibliographie |
Résurgences,
(poèmes, 78 pages) aux éditions LAge
dHomme à Lausanne, 1990. |
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L'Eté
disloqué, (poèmes, 88 pages), aux éditions
Eliane Vernay à Genève, 1994. |
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Un An à
vif, (poèmes, 94 pages) aux éd. E.Vernay.1996 |
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Climats,
Ed. de l'Aire, Vevey, 1999 |
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Sel sur la
plaie, Editions de l'Aire, 2003 |
Poèmes
Poèmes,
dans la revue ARCHIPEL et dans lanthologie des Rencontres
poétiques internationales dYverdon. |
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Poèmes
parus dans la revue ECRITURE 41 (Mai 1993) |
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Poèmes
, dans LA POESIE SUISSE ROMANDE, anthologie établie
par Claude Beausoleil (Ecrits des Forges, Ottawa et Les
éditions de lAire, Vevey) |
Présentations- interview
- émission télévisée
Mai 1994 |
Compte-rendu de Résurgences
dans ARCHIPEL, par Mme Claude Borgeaud. |
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11.4.1991 |
Présentation
de Résurgences avec lecture, dans feu HÔTEL,
lémission littéraire TV de P.-P. Rossi. |
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21.10.1993 |
Interview dans le NOUVEAU
QUOTIDIEN, in: Pourquoi la poésie est-elle
si souvent hermétique? |
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10.5.1994 |
Compte-rendu dans 24-HEURES,
par Jean Pache. |
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7.7.1994 |
Article dans LE NOUVEAU
QUOTIDIEN, par Jacques-Etienne Bovard (J.R.T., poète
de cassure et derrance). |
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15.9.1994 |
Article dans LUXEMBURGER
WORT, par Joseph Paul Schneider (Les soleils déchirés
de J.-R. Tschumi). |
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10.5.97 |
Article
dans 24-HEURES de Jean Pache (Longtemps après
que les poètes ont disparu
). |
Prix
1991: Prix Claude
Sernet aux Rencontres de poésie de Rodez (France). |
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Poèmes |
A UN PASSANT
Ce visage
placarde le froid
qui fige le visage:
hiéroglyphe dinnommable effroi.
Ce visage est lempreinte même
du froid.
Fronde capitale: regarde!
Décrypte lâme du froid! qui défigure
la hâte du passant une hâte figée
en gelure
de haine bouillonnante qui brûle
ton regard: tance le gel dans les rides du visage!
Rides, ornières, scissures visage figé
en vague rictus,
appel dair qui réfute lair Masque!
Le regard na pas de terme. Il scrute
le visage,
treillis énigmatique, énigme claquemurée
dans son kiosque. (Le sang va tuer.)
Il ny a plus ni dedans ni dehors que le froid!
Ô vaetvient dinnommable effroi!
Et le regard rebondit,
entaille le nerf de lil,
en ces temps où vaquent à néant
les passants lâchés dans le froid.
Visage bestial de la glace du monde:
Regard aveugle soleil implosé, flammèche
Sur la feuille sétiole à jamais lhiéroglyphe.
Subterfuges dimpossible complicité
à moi les effrois. Jen possède
une fortune quà partager
me pousse ce visage entrevu,
traduit par-devant les climats
où règne lEcran et son spectre, le froid.
(Inédit © février
1998)
***
Arbres en flammèches, paysages
à venir:
La terre sébroue quand bascule léquateur
et la lumière sélève lentement
aux fins du grand couronnement.
Encore un soleil de verte moisson
pour hausser le ton de la terre et du monde.
Des milans tournoient au-dessus des cadastres.
Proies à débusquer, domaines
rabattables
Allons explorer les rimes ultimes.
(Inédit © février
1998)
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Climats |
Chercherait-on de subtiles démonstrations dont l'usage simpliste permettrait de sortir d'un sentiment d'engloutissement général, des misères isolées et des rages s'abattant sur l'enfant et le salarié, que l'on serait vite déçu. Ne pas chercher, et trouver malgré cela. Ce n'est pas dans une formule aussi pauvre que tient la poésie; mais il y a de cela. Car chercher, ici, relèverait de l'illusion, comme celle qui pousse les enragés de tout bord à vouloir guérir le monde. Certes, il faut dire ce qui est à crier, et certains s'y entendent à mettre en demeure leur pays d'être habitable. Mais il n'est pas que d'ouvrir son âme: Dieu y pénètre trop aisément, ou ses acolytes dans le siècle qui s'en va! Il y a simplement trace, d'une brûlure ou d'un effleurement. Aussi, déposer la trace de toute violence que nous fait la rencontre, si inopinée qu'on est tenté de la croire salvatrice, ne relève ici d'aucun prosélytisme. L'on consigne pour nulle utilité le rendu à la fois net et diffus d'un plein aussitôt vidé. D'où le problème encore non résolu de le nommer, le peindre, le chanter; voilà pourquoi, tant que la poésie n'en sera que l'onglet rabattable, il y aura des poèmes, là où tout autre langage noie l'expérience dans l'illusion des béates communions, puis des harangues dévastatrices - ou des fictions romanesques bonnes pour un siècle révolu. Il est une relation - elle est bien de et dans ce monde! - qu'aucune éternité remise à plus tard jamais n'annulera, n'évincera, n'ayant jusqu'ici jamais réussi à se l'annexer entièrement. Cette relation d'échange le long de laquelle s'accroche les poèmes, qu'à raison on nommerait fraternité dans l'instant, est de la plus excellente humanité. Elle fait vibrer, au bord de la rupture, la fibre tendue des mystères. C'est cela l'humain dans sa portée, et nul besoin d'assigner à un dieu quelconque de légitimer pareille expérience. Certes, l'angoisse et ses visages... mais le regard, lui, n'a pas à rougir de ce qu'il voit. Jean-Raymond Tschumi est né le 21 octobre 1953 à Berne. Maître de langue et littérature allemande, d'espagnol aussi, au Gymnase de la Cité, il habite aujourd'hui Lausanne en compagnie de sa femme et de ses trois filles. De son père, qui enseignait la littérature anglaise à l'Université de Saint-Gall, Jean-Raymond Tschumi a hérité sont goût pour la poésie, tandis que sa mère lui a transmis un profond amour pour la langue et la culture de son pays d'origine, l'Espagne.
Jean-Raymond Tschumi, Climats, Ed. de l'Aire, Vevey, 1999
Page créée
le 01.08.98
Dernière mise à jour le 24.09.09
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