Extraits de presse
Lucie
" Ce livre au titre à la fois modeste et symbolique (...) est une réussite comme je nen ai plus rencontré depuis longtemps dans le paysage littéraire romand, à la fois vivant et complexe, mais dune complexité rattachée au réel, et parfaitement conduit par lexigence
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" Merveilleuse dérision du romancier moderne en mal dinspiration (les pages sur le " roman de désapprentissage " sont des morceaux danthologie), cette structure apparemment délirante a une nécessité, un sens capital (...) ".
Jacques-Etienne Bovard
Les Assis
" Ecrivain, sociologue des " Derniers cercles ", historien de la dynastie des Suchard, Jean-Bernard Vuillème se fait le chroniqueur des " assis " dans un ouvrage réjouissant qui tient de lessai, de lethnographie, de la chronique familaile et du catalogue Ikea ".
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" Cette approche du fait social remoue heureusement avec une tradition apparemment peu vivace de nos jours en Suisse romande : celle des " moralistes ", au sens premier que ce terme avait par exemple au XVIIIe siècle ".
Pascal Antonietti
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" Lhomme révèle un peu de son âme à sa manière de poser son cul " : cette pertinente constatation permet à Vuillème, ethnologue à la professeur Tournesol, de meubler ce vide où la verticalité se casse ".
André Rolin
Le Canard enchaîné
Face à dos
Le délicieux délire de "Face à dos"
La trame de Face a dos est à la fois banale et irréelle: un homme, H.F., qui va a son travail comme d'ordinaire, aperçoit tout à coup devant lui une femme chaussée d'un soulier rouge et d'un soulier noir, et cette particularité provoque en lui un tel choc qu'il se met a la suivre au lieu d'aller à son bureau. Derrière lui, ce quil ne sait pas, trotte un fin limier, If, chargé de le pister depuis un certain temps: le " Conseil des services de protection de lEtat" veut trouver des reproches à faire a H.F. de façon quil soit licencié par la maison Rackle SA, fabrique de papier hygiénique pour laquelle H.F. ne cesse de chercher des moyens inédits de promotion.
Les voici donc les uns derrière les autres, la femme en tête, sans jamais se retourner (et nous ne salirons rien de son visage), H.F. de plus en plus halluciné et défait derrière elle, et l'inspecteur If en queue, mettant en uvre toutes les ficelles de son métier pour ne pas être repéré, car la femme est sortie de la ville, elle grimpe en pleine campagne, traverse la forêt, rejoint des crêtes dénudées.
ENTRE H.F. ET IF
De ce qu'éprouve ou pense la femme aux souliers dépareillés, nous ne saurons rien; mais les fantasmes de ses suiveurs, allumés par son comportement étrange, s'épanouissent au gré de cette longue promenade en toutes sortes de figures a la fois typiques et incongrues. Obsédés lun et lautre par leur activité ordinaire, ou par certains aspects de leur vie amoureuse, ils se trouvent là Iun, H.F. en rupture totale avec lui-même, et lautre, If, aux extrêmes limites de son art, presque en dérapage.
Cest quIf n'est pas de "ces petits suiveurs du dimanche" quil méprise. "Ceux-là ne connaîtraient jamais livresse des dos mystérieux et inquiétants traqués dans les rues jusquà laveu, dos plus nus que les visages, et plus fragiles, auxquels il sattachait non seulement par le regard mais aussi encore par le cur et lesprit. " Et de même que pour If la traque, le génie de vendre du papier de toilette nest pas seulement pour H.F. un travail alimentaire, il est aussi une uvre dart.
Nous avons donc ici deux personnages réduits (ne serait-ce que par leur " nom ") à des schémas extrêmes, et confrontés à une aventure totalement absurde.
UN MODELE DABSURDITE
Cependant, entraîner le lecteur aussi longtemps avec un argument aussi mince est une gageure, et pour parer à léventuel ennui, J.-B. Vuillème rompt son récit à un moment donné pour relater avec une ironie non moins radicale une séance de ce fameux " Conseil des services de protection de lEtat ", un modèle dans le genre absurde. Sil ne lavait pas fait, on aurait pu se sentir un peu frustré par la distance toujours maintenue avec les personnages, par limpossibilité totale de sidentifier à qui que ce soit même à lépoque éplorée de H.F.
Jean-Bernard Vuillème sest laissé glisser là dans une forme de mise en évidence critique de nos mondes méticuleusement ordrés : en cela, il rejoint peut-être la vision quil avait du monde et de la littérature dans ses tout premiers livres, avant L amour en bateau, et, surtout, avant le très beau Lucie.
Jean-Bernard Vuillème, Face à dos, Ed. Zoé
Monique Laederach
Samedi 27 novembre 1999***
" Ce subtil jeu de miroirs est une énigme, en somme, à suivre à la lettre. Et dans sa tonique ironie".
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"Je suis très enthousiaste, admiratif. Un thème original, une écriture captivante. Ce qu'on fait de mieux par ici. Un livre qui relève vraiment de l'art."
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"On est dans une fable, et l'auteur, au lieu de dénoncer, feint le sérieux le plus profond pour présenter sa réalité. C'est de là que naît souvent le sourire, parfois le rire, en tout cas le plaisir esthétique de la lecture".
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Monique Laederach
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"Si l'argument narratif de Face à dos paraît ténu, ce qu'en tire Jean-Bernard Vuillème est réellement étonnant, qui rappelle un peu les paradoxes policiers d'un Chesterton, la théologie en moins".
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Jean-Louis Küffer
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"Déjanté, léger, plaisant, ce faux polar métaphysique s'envole grâce à une très belle écriture".
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Gérard Delaloye
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"Flaubert rêvait d'écrire un roman sur rien, Il y a de cela dans le projet de Vuillème. (...). Un ton rare dans les lettres romandes".
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Isabelle Martin
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"Ecrire un roman sur rien: c'est le fameux défi flaubertien que relève aujourd'hui avec panache et humour Jean-Bernard Vuillème dans Face à dos.
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Marion Graf
Der Kleine Bund***
"L'écriture se livre comme une obsession, laissant entrevoir quelque chose qui pourrait s'apparenter à un néo-nouveau roman (...). Mais où les nouveaux romanciers avaient ennuyé - souvent, il faut le dire - le lecteur, Vuillème réussit le coup de maître de tenir en haleine".
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Bernadette Richard