Extraits de presse

Lucie

" Ce livre au titre à la fois modeste et symbolique (...) est une réussite comme je n’en ai plus rencontré depuis longtemps dans le paysage littéraire romand, à la fois vivant et complexe, mais d’une complexité rattachée au réel, et parfaitement conduit par l’exigence

Monique Laderach

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" Merveilleuse dérision du romancier moderne en mal d’inspiration (les pages sur le " roman de désapprentissage " sont des morceaux d’anthologie), cette structure apparemment délirante a une nécessité, un sens capital (...) ".

Jacques-Etienne Bovard

Les Assis

" Ecrivain, sociologue des " Derniers cercles ", historien de la dynastie des Suchard, Jean-Bernard Vuillème se fait le chroniqueur des " assis " dans un ouvrage réjouissant qui tient de l’essai, de l’ethnographie, de la chronique familaile et du catalogue Ikea ".

Isabelle Rüf

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" Cette approche du fait social remoue heureusement avec une tradition apparemment peu vivace de nos jours en Suisse romande : celle des " moralistes ", au sens premier que ce terme avait par exemple au XVIIIe siècle ".

Pascal Antonietti

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" L’homme révèle un peu de son âme à sa manière de poser son cul " : cette pertinente constatation permet à Vuillème, ethnologue à la professeur Tournesol, de meubler ce vide où la verticalité se casse ".

André Rolin
Le Canard enchaîné


Face à dos

Le délicieux délire de "Face à dos"

La trame de Face a dos est à la fois banale et irréelle: un homme, H.F., qui va a son travail comme d'ordinaire, aperçoit tout à coup devant lui une femme chaussée d'un soulier rouge et d'un soulier noir, et cette particularité provoque en lui un tel choc qu'il se met a la suivre au lieu d'aller à son bureau. Derrière lui, ce qu’il ne sait pas, trotte un fin limier, If, chargé de le pister depuis un certain temps: le " Conseil des services de protection de l’Etat" veut trouver des reproches à faire a H.F. de façon qu’il soit licencié par la maison Rackle SA, fabrique de papier hygiénique pour laquelle H.F. ne cesse de chercher des moyens inédits de promotion.

Les voici donc les uns derrière les autres, la femme en tête, sans jamais se retourner (et nous ne salirons rien de son visage), H.F. de plus en plus halluciné et défait derrière elle, et l'inspecteur If en queue, mettant en œuvre toutes les ficelles de son métier pour ne pas être repéré, car la femme est sortie de la ville, elle grimpe en pleine campagne, traverse la forêt, rejoint des crêtes dénudées.

ENTRE H.F. ET IF

De ce qu'éprouve ou pense la femme aux souliers dépareillés, nous ne saurons rien; mais les fantasmes de ses suiveurs, allumés par son comportement étrange, s'épanouissent au gré de cette longue promenade en toutes sortes de figures a la fois typiques et incongrues. Obsédés l’un et l’autre par leur activité ordinaire, ou par certains aspects de leur vie amoureuse, ils se trouvent là I’un, H.F. en rupture totale avec lui-même, et l’autre, If, aux extrêmes limites de son art, presque en dérapage.

C’est qu’If n'est pas de "ces petits suiveurs du dimanche" qu’il méprise. "Ceux-là ne connaîtraient jamais l’ivresse des dos mystérieux et inquiétants traqués dans les rues jusqu’à l’aveu, dos plus nus que les visages, et plus fragiles, auxquels il s’attachait non seulement par le regard mais aussi encore par le cœur et l’esprit. " Et de même que pour If la traque, le génie de vendre du papier de toilette n’est pas seulement pour H.F. un travail alimentaire, il est aussi une œuvre d’art.

Nous avons donc ici deux personnages réduits (ne serait-ce que par leur " nom ") à des schémas extrêmes, et confrontés à une aventure totalement absurde.

UN MODELE D’ABSURDITE

Cependant, entraîner le lecteur aussi longtemps avec un argument aussi mince est une gageure, et pour parer à l’éventuel ennui, J.-B. Vuillème rompt son récit à un moment donné pour relater avec une ironie non moins radicale une séance de ce fameux " Conseil des services de protection de l’Etat ", un modèle dans le genre absurde. Sil ne l’avait pas fait, on aurait pu se sentir un peu frustré par la distance toujours maintenue avec les personnages, par l’impossibilité totale de s’identifier à qui que ce soit – même à l’époque éplorée de H.F.

Jean-Bernard Vuillème s’est laissé glisser là dans une forme de mise en évidence critique de nos mondes méticuleusement ordrés : en cela, il rejoint peut-être la vision qu’il avait du monde et de la littérature dans ses tout premiers livres, avant L ‘amour en bateau, et, surtout, avant le très beau Lucie.

Jean-Bernard Vuillème, Face à dos, Ed. Zoé

Monique Laederach

Samedi 27 novembre 1999

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" Ce subtil jeu de miroirs est une énigme, en somme, à suivre à la lettre. Et dans sa tonique ironie".

Jean-Dominique Humbert

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"Je suis très enthousiaste, admiratif. Un thème original, une écriture captivante. Ce qu'on fait de mieux par ici. Un livre qui relève vraiment de l'art."

Jean-François Duval

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"On est dans une fable, et l'auteur, au lieu de dénoncer, feint le sérieux le plus profond pour présenter sa réalité. C'est de là que naît souvent le sourire, parfois le rire, en tout cas le plaisir esthétique de la lecture".
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Monique Laederach

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"Si l'argument narratif de Face à dos paraît ténu, ce qu'en tire Jean-Bernard Vuillème est réellement étonnant, qui rappelle un peu les paradoxes policiers d'un Chesterton, la théologie en moins".
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Jean-Louis Küffer

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"Déjanté, léger, plaisant, ce faux polar métaphysique s'envole grâce à une très belle écriture".
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Gérard Delaloye

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"Flaubert rêvait d'écrire un roman sur rien, Il y a de cela dans le projet de Vuillème. (...). Un ton rare dans les lettres romandes".
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Isabelle Martin

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"Ecrire un roman sur rien: c'est le fameux défi flaubertien que relève aujourd'hui avec panache et humour Jean-Bernard Vuillème dans Face à dos.
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Marion Graf
Der Kleine Bund

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"L'écriture se livre comme une obsession, laissant entrevoir quelque chose qui pourrait s'apparenter à un néo-nouveau roman (...). Mais où les nouveaux romanciers avaient ennuyé - souvent, il faut le dire - le lecteur, Vuillème réussit le coup de maître de tenir en haleine".
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Bernadette Richard

 

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