Parutions 2008
- 2009
Collectif / Rencontre II
ISBN 2-88108-8900-3
Vingt auteurs d’une sensibilité diverse évoquent une rencontre importante, voire décisive de leur vie.
Avec délectation, on passe du texte charmeur à la balade philosophique, du récit introspectif à l’exercice de style.
Un florilège qui donne au lecteur la possibilité de découvrir de nouveaux auteurs et d’en appréhender d’autres sous une lumière nouvelle. Plus on met de poésie dans sa vie, plus elle se densifie. Tel est le message principal que l’on retient après la lecture de ce livre.
Parler d’une rencontre avec autrui semble être le plus court chemin pour parler de soi, raison pour laquelle la lecture de ce livre est une invitation à s’interroger sur son propre destin.
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Charles Ferdinand Ramuz / Présence de la mort
172 pages - ISBN 2-88108-891-0
Chef-d'oeuvre méconnu, Présence de la mort n'est pas un Ramuz parmi d'autres: c'est le grand rassemblement de ses oeuvres antérieures; son univers, comme la Terre au premier chapitre, revient à son origine "pour s'y fondre", et de ce creuset émergent les figures de livres à venir. Ce texte unique pourrait s'intituler Toute-présence de Ramuz. Alors les grandes paroles vinrent; le grand message fut envoyé d'un continent à l'autre par-dessus l'océan. La grande nouvelle chemina toute cette nuit-là au-dessus des eaux par des questions et des réponses. Pourtant, rien ne fut entendu. les grandes paroles passèrent inaperçues, ne troublant rien dans l'air au-dessus des vaisseaux chargés de marchandises et de transatlantiques blancs, dans un ciel seulement remarqué à cause de ses étoiles plus grandes -, et, au-dessus de la houle du large, elles passèrent dans un complet silence.
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Carlos Bauverd / Post Mortem
232 pages - ISBN 2-88108-899-6 - Avec un dossier de presse établi par Xochitl Borel
Printemps 2002, quelque part en Suisse romande... on enterre (discrètement) un vieil homme au passé chargé: l'un des rares citoyens helvétiques à avoir pris ouvertement - et ce dès avant la guerre - le parti de Hitler. Un pasteur lit au bord de la fosse un texte bref préparé par le fils défunt, sous la forme d'une lettre adressée à celui qui s'en va... Rentré chez lui après la cérémonie funèbre, le fils s'installe à sa table de travail et commence à noircir furieusement du papier: il veut finir cette "lettre", achever de dire - de crier - tout ce qu'il a sur le coeur. Deux mois plus tard, la missive est devenu un livre: celui dont il est question ici...
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Marie-Claire Dewarrat / En enfer, mon amour
196 pages / ISBN 2-88108-898-8 - Préface de Xochitl Borel
Dès le titre, l'ambiance de ce recueil est donnée. La plupart des textes rencontrent en effet des histoires de couple sans histoires. Je t'aime, tu m'aimes... jusqu'au moment où cela devient trop banal de le dire, où l'âge a effacé la passion, où l'absence de désir commence à faire place à la douce, la cruelle indifférence. Dans tous ces paradis illusoires, l'enfer a tôt fait de s'incarner. Il prendra la forme de l'ultime étreinte d'un couple dans La Sève, il armera la main d'Eugène le hasardeux pour un crime sans mobile apparent, il fera de Cécile la veuve, un fantôme avant l'heure dans In Mémoriam, il risque aussi de devenir l'univers quotidien des survivants d'un cataclysme, réfugiés sous terre et qui sortent de leur Trou. L'enfer, c'est aussi le feu qui détruira le travail de toute une vie, la maquette de La Grande Armée à Bordino patiemment reconstituée par Désiré
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Plinio Martini / Chasse aux sorcières
180 pages - Préface de Marie-Claire-Zai
Le titre du recueil est celui d’un des textes et il exprime une ambivalence présente partout parce que tout « ressasse une vieille douleur et une nouvelle révolte », la protestation émue ou ironique contre un petit monde saturé de préjugés et de violence, et l’invincible amour pour les aspects organiques de ce même monde civil et religieux en voie de disparition.
La traduction et la préface de Marie-Claire Gérard-Zai restituent et éclairent magnifiquement le monde de Plinio Martini.
Amertume, révolte, amour pour sa vallée et aversion à l’égard de la ville, superstition, chasse aux sorcières d’hier et d’aujourd’hui: à travers ces treize récits-mosaïques qui font partie d’une manière ou d’une autre de la trame des deux romans : Le Fond du sac et Requiem pour tante Domenica – œuvres majeures de l’écrivain tessinois – c’est le cheminement littéraire de Plinio Martini qui nous est révélé.
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Edmond Gilliard / Du Pouvoir des Vaudois
128 pages - ISBN 2-88108-903-8 - Préface de Carine Corajoud
Du pouvoir des Vaudois a été publié en 1926 avant d'être repris dans les oeuvres complètes éditées par les Trois Collines. Ce petit livre peut être considéré comme un texte fondateur de la littératuer de ce pays car il délimite parfaitement le fait d'appartenir à une langue et à notre nation:
..."La force de l'individualité est proportionnelle au poids de masse que cette individualité a absorbée, a centralisée en soi pour en faire sa propre gravité. La gravité, - ce poids de nature dont l'homme dispose, par conquête de nature, - c'est ce qui, en lui, par renversement, par retombée antithétique, par déclenchement de contre-pesée, produit le choc d'élancement... Une création spirituelle est toujours le résultat d'un formidable coup de balancier de la nature. Plus on absorbe en soi de résistance naturelle, plus on trouve, en soi d'appui où fonder son humaine liberté."...
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Raphaël Aubert / La Terrasse des éléphants
176 pages - ISBN 2-88108-894-5
Se déroulant sur près d’un demi-siècle en Suisse, en France, au Cambodge et au Vietnam, La Terrasse des éléphants est le roman de la rencontre et du destin.
Un homme et une femme, qui se sont connus dans leur enfance et ne se sont plus jamais revus durant de longues années, peuvent-ils demeurer liés? Qu’est-ce qui, en dépit de tout, uni les êtres ? Est-on maître de sa vie ou n’est-ce encore qu’une illusion ? Une manifestation de la mâyâ, le monde comme apparence dans la pensée orientale?
Le héros de La Terrasse des éléphants, Raphaël Santorin, a été correspondant de guerre au Vietnam où il a assisté à la fin du régime de Saigon. Malgré les années écoulées, ce passé continue de le hanter alors qu’il a atteint un âge où l’on dresse le bilan de sa vie. Un rêve le ramène aux Hautes Terres, la maison familiale qui a tellement compté dans sa vie, où il est conduit à une étrange découverte. Celle-ci fait ressurgir du néant la figure de Laure, le grand amour de son enfance. Dès cet instant les événements vont s’enchaîner mystérieusement jusqu’à lui faire remettre ses pas dans ceux du passé.
Avec ce livre constamment envoûtant, au style étincelant, Raphaël Aubert a écrit le roman de la maturité. La Terrasse des éléphants témoigne comme jamais du talent de son auteur.
Né en 1953 à Lausanne, Raphaël Aubert est écrivain et journaliste. Il est l’auteur d’une dizaine de livres, romans et essais. Derniers titres parus : Le Paradoxe Balthus (Paris, La Différence, 2005) et Chronique des treize lunes. Journal 2008 (Vevey, L’Aire 2009).
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Raphaël Aubert / Chronique des treize lunes
410 pages - ISBN 2-88108-893-7
Chronique des treize lunes est le journal d’un retour à la vie. En 2008, son auteur a été atteint par une grave maladie. Frappé d’un mal étrange, Raphaël Aubert relate dans son journal comment, après être passé très près de la mort, il a lentement repris pied dans le monde des vivants. Et c’est d’abord en écrivain et en artiste qu’il s’interroge sur la signification morale et métaphysique du curieux mal qui l’a fait longer le gouffre. Car la littérature et l’art sont constamment présents au fil des pages de cette Chronique des treize lunes.
Dans son journal, Raphaël Aubert nous parle de ses admirations ; il nous communique sa passion pour les écrivains et les artistes qu’il révère. Il nous fait partager ce qui l’aide à vivre, la nature, l’écriture et l’art. On l’accompagne au MOMA à New York, en traîneau au Québec, dans l’atelier de Delacroix à Paris, sur les traces de Napoléon à l’île d’Elbe. En observateur averti de l’actualité, on le suit commentant jour après jour la marche triomphale de Barack Obama jusqu’à la Maison Blanche.
Dans ce livre riche en considérations sur notre époque, en écrivain jamais « dégagé », en témoin toujours fraternel et passionné, Raphaël Aubert déroule le grand récit du monde. Le sien, qui est aussi le nôtre.
Né en 1953 à Lausanne, Raphaël Aubert est écrivain et journaliste. Il est l’auteur d’une dizaine de livres, romans et essais. Derniers titres parus : Le Paradoxe Balthus (Paris, La Différence, 2005) et La Terrasse des éléphants (Vevey, L’Aire 2009).
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Gérard Delaloye / Le Voyageur (presque) immobile
194 pages - ISBN 2-88108-897-x
Dévoreur de journaux et de journaux intimes, Gérard Delaloye a tenu un journal dans lequel il nous livre ses impressions de lecteur sur une dizaine d’années (1998-2008). Y défilent tous ses auteurs de prédilection, notamment Ernst Jünger, Victor Klemperer, Günter Grass, André Malraux, Catherine Pozzi et surtout Robert Walser pour qui Gérard Delaloye a une estime et une affection particulières. Dans un souci de partager ses plaisirs de lectures les plus significatives, Gérard Delaloye sait mettre au second plan son érudition et nous livrer l’essentiel d’un livre sur un ton enjoué. Ainsi, le lecteur se trouve convié à une joyeuse promenade littéraire dans laquelle l’auteur égrenne ses meilleurs souvenirs de lecture.
Né en en Valais en 1941, licencié ès Lettres de l’Université de Lausanne, Gérard Delaloye a enseigné à Genève avant de passer au journalisme. Ancien rédacteur au Nouveau Quotidien et au Temps, il est actuellement chroniqueur au Matin dimanche et à Largeur.com, magazine on-line. En 2004, il publie un essai remarqué : Aux sources de l’esprit suisse, et en 2009, il nous propose un ouvrage exceptionnel sur un sujet peu connu : L’Evêque, la Réforme et les Valaisans.
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Jacques Perrin / Dits du gisant
248 pages - ISBN 2-88108-890-2
Jasper, alpiniste de l’extrême, a le projet d’écrire un livre sur la fin de Jim Morrison et l’époque qui l’a précédé. Celle de la naissance du rock. Un brutal accident de montagne le cloue sur un lit d’hôpital. Interrompu, ce récit cède la place à un journal que Jasper tient durant ces mois d’absence. Brisé, privé de tout mouvement, ce dernier aborde d’étranges rivages, peuplés d’une multitude de signes, de rencontres, de recommencements. On y croise un chat énigmatique, féru en physique quantique ; des voyageurs ; des errants, amis de hasard et de toujours. Certains ont déjà franchi la frontière invisible. D’autres, que l’on croyait perdus, reviennent nous hanter. Serait-ce cela écrire ? Tisser ce lien fragile entre les morts et les vivants ; jeter des passerelles légères au-dessus du vide ?
Dans ce récit qui mêle philosophie et visions poétiques, Jacques Perrin nous emmène dans une aventure palpitante aux confins de la survie. Georges Bataille posait déjà cette question : « Comment nous attarder à des livres auxquels, sensiblement, l’auteur n’a pas été contraint ? » Dits du gisant, c’est une évidence, est un livre écrit sous cette dictée, d’où sa force et son intensité.
Jacques Perrin est né à Sierre, en Valais. Après avoir enseigné la philosophie et la littérature française, il s'est orienté vers le monde du goût. Jacques Perrin a publié des poèmes et des nouvelles.
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Marie-Jeanne Urech / Des Accessoires pour le paradis
336 pages
Dans cette ville-là, les ingénieurs souffrent de dyscalculie, les infirnières sont fleuristes, les docteurs tombent malades, les balles de golf se volatilisent, les cigarettes n'ont pas d'odeur, les statistiques sont cruelles, les soeurs sont jumelles, les concierges commandent, les enfants s'en vont, les yeux bruns s'éteignent, l'atmosphère est chimique, les chaussettes sont dépareillées, les mendiants démembrés, les restaurants ne servent qu'une soupe, les prêtres tiennent les comptes, les mères dorment six jours d'affilée, les robes sont en fleurs, le soleil disparaît et les tunnels n'aboutissent jamais où on l'espère.
Marie-Jeanne Urech fait depuis quelques décennies déjà le tour de la terre. Elle a connu une éclipse de soleil et plusieurs de lune. Parfois, elle s'arrête pour filmer une scène ou écrire une ligne. Non pas pour suspendre le temps, mais pour en conserver une trace. Livres publiés : - Foisonnement dans l’air, nouvelles - La Salle d’attente, nouvelles - Le Syndrome de la tête qui tombe, roman (traduit en allemant et en italien) et L'Amiral des eaux usées, nouvelles.
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Jean-Baptiste Mauroux / La bête se déchaîne
248 pages - ISBN 2-88108-896-1
Rien jusqu’à cette caniculaire journée du 25 juillet 2003 ne laissait présager que la vie terne de Joseph Woolrich, représentant en encyclopédies, allait virer au cauchemar. Deux lettres anonymes l’accusent à nouveau d’avoir trucidé sa petite maman pour lui ravir sa rivière de diamants. S’il ne la restitue pas à son légitime propriétaire, ses jours ne pèseront pas plus qu’un sachet de cacahuètes.
Pas une mince affaire de remettre la main sur ce trésor de Priam surtout quand la scoumoune se met de la partie. Elle a le look ravageur d’une jeune Américaine, Jill Anderson, qu’il a prise en stop. Le voilà un peu plus tard embringué à son insu dans un meurtre et bientôt confronté à une vieille connaissance, le commissaire Grimarest, un flic retors et véreux. Ce dernier, frustré de n’avoir pas pu autrefois lui coller le meurtre de sa mère, s’est juré cette fois d’avoir sa peau. Quitte à fabriquer des fausses preuves : en lui mettant sur le dos, par exemple, le meurtre récent de Jill Anderson, soupçonnée de détenir les diamants de sa mère.
Dans cette descente aux enfers où se croisent crapules et garces vénéneuses, seule son amie, Gisèle Corelli, auteur de polars, réussira à extirper Joseph des griffes de Grimarest. Sans erreur, elle désignera et l’assassin de la mère de Joseph et celui de Jill Anderson. L’apprenant, le lecteur en a le souffle coupé. Ecrit aux Etats-Unis, ce polar conjugue selon le précepte chandlerien les séductions de l’écriture - même argotique – et les mirages de suspense.
Jean-Baptiste Mauroux publie ici son neuvième ouvrage. Il a fait ses armes littéraires comme lecteur chez R. Laffont, J.J. Pauvert, Denoël et Calmann-Lévy. Comme journaliste et critique littéraire à Combat, à La Quinzaine littéraire, aux Lettres nouvelles et en Suisse au Journal de Genève et à La Liberté de Fribourg.
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Gilbert Pingeon / Bête que je suis
340 pages - ISBN 2-88108-892-9
Récit philosophique d’une belle inspiration dans lequel l’auteur tente un retour aux sources en dialoguant avec des animaux qui nous sont familiers : la grenouille, l’éléphant, le chien, l’âne… Grâce à une langue épurée et à sa verve de dialoguiste, Gilbert Pingeon sait tenir ses lecteurs en haleine. Évidemment, on pense à Colette qui fit des merveilles dans le genre, mais Gilbert Pingeon y apporte une connaissance philosophique très spécifique qui oblige le lecteur à se dépouiller, à faire une mue pour découvrir le mystère de ses origines.
« Quelle sorte d’animal suis-je ? J’ai cherché la réponse dans ma propre vie. Comme cela ne suffisait pas, je me suis plongé dans les livres. Au terme d’une série de lectures qui menaçait de me paralyser définitivement, je me suis dit : « Stop ! Tu vas te noyer dans cet océan de connaissances toujours relatives, sans cesse remises en question ! Regarde autour de toi ! Les animaux t’offrent le reflet de ta part animale. A toi de la reconnaître ! »
Mais la plupart du temps, je n’acceptais de ce miroir que l’image de ma projection humaine. Il devenait urgent de réagir – j’ai failli écrire : de rugir. Animal que je suis, animal je dois m’assumer tel. D’où ce petit traité de sauvagerie apprivoisée, amorcé mentalement dans l’élan de mes vagabondages en forêt. Ce n’est ni un roman, ni un essai, ni quoi que ce soit de catalogué. J’envisage de le ranger dans le tiroir étiqueté Sautes d’humeur. » G.P.
Gilbert Pingeon est né en 1941 à Neuchâtel. Il vit, peint et écrit entre Auvernier et Delémont. On retrouve dans Bête que je suis les différentes formes d’écritures qu’il a pratiquées dès ses débuts : poésie, théâtre et prose. Il a notamment publié la trilogie Les Années bleues (2005, L’Aire bleue), Le Peintre B. (2006) et L’Aventurier (2008) Editions de l’Aire.
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Reynald Freudiger / La Mort du Prince bleu
188 pages
A la Fortuna comme ailleurs, on aime à caricaturer, on se plaît à mettre des étiquettes sur autrui, pour le rendre plus lisible, pour le cataloguer plus facilement. On se passe des nuances, peu commodes à l’usage. Le monde s’en trouve considérablement moins embrouillé. Par chance, ces étiquettes, attribuées à la hâte, s’avèrent souvent définitives. Gringo un jour, gringo toujours, c’est écrit sur des cheveux trop blonds, sur un iris trop clair, sur une peau trop pâle. Il n’y a pas de mystère, le grand soir attendra, et le prince bleu n’existe pas. Mais peut-être vaut-il mieux reprendre par le commencement : « Elle disait s’appeler Celeste, et c’est sous ce nom, confie-t-on, qu’elle se fit engrosser par le représentant d’une importante multinationale, dans la moiteur d’une nuit estivale, en janvier 1984, peu après l’élection de Raúl Alfonsín à la tête de l’Etat argentin. » R. F.
Né né en 1979, Reynald Freudiger vit actuellement en Suisse. La Mort du Prince bleu est son premier roman.
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Michel Moret / Danser dans l'air et la lumière
168 pages - ISBN 2-88108-895-3
Danser dans l’air et la lumière est un journal tenu au cours de l’année 2008. Il constitue, en quelque sorte, la suite de Beau comme un vol de canards qui laissait entrouvertes certaines questions liées à mon avenir personnel et au destin d’une maison d’édition. Ainsi, le lecteur apprend que l’Aire survivra aux chamboulements historiques et que le soussigné continuera à assouvir sa passion. Mais l’objet du livre ne se limite pas à la description de ce moment de transition car il donne quelques coups de projecteurs sur notre époque. En effet, si le métier d’éditeur a la réputation d’être économiquement très difficile, il offre aussi à ceux qui le pratiquent d’énormes satisfactions. Il est donc difficile de taire certains états d’âme, d’où la nécessité de tenir ce journal où s’entremêlent joyeusement quelques aspects de la vie intime, des plaisirs de lectures et autres émotions professionnelles. Danser dans l’air et la lumière célèbre la vie sous toutes ses formes et invite le lecteur à une fête du partage dont l’intérêt dépasse les problèmes strictement professionnels.
M.M
Michel Moret dirige les Editions de l’Aire depuis 1978. Depuis 2001, il y a pris la plume à plusieurs reprises pour livrer ses états d’âme sur sa vie d’éditeur : Feuilles et racines, Le Livre bleu des citations, Beau comme un vol de canards.
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Robert Gesseney / Musique, que nous veux-tu?
336 pages - ISBN 2-88108-901-1
La musique peut-elle être expressive, mieux encore, expressive de l’extra-musical ? Est-elle un vrai langage ou n’exprime-t- elle qu’elle-même ?
L’essentiel de la démarche entreprise par l’auteur de ce livre peut se résumer ainsi :
- Proposer et argumenter, une réponse à cette interrogation : la musique est-elle capable, sans référence extérieure, d’exprimer l’extra-musical ?
- Présenter un certain nombre d’oeuvres, leur compositeur et les différentes époques dans lesquelles elles s’inscrivent, du point de vue de leur signification.
Cet ouvrage veut s’adresser au simple mélomane comme au professionnel de la musique, qu’il soit compositeur ou interprète : il pourra y trouver un rappel de connaissances peut-être oubliées, ainsi que – et surtout, une réflexion susceptible de nourrir ses propres recherches ou analyses.
Robert Gesseney est né en 1918 dans une famille d’instituteurs. Il démarre sa carrière professionnelle par un apprentissage de boulanger, puis entreprend, l’âge de vingt ans, des études de théologie et commence son ministère en 1946. C’est au Conservatoire de Lausanne qu’il étudie la flûte traversière avec Edmond Defrancesco, qui le conduit au certificat d’études. Il y travaille également les branches théoriques (solfège, harmonie, contrepoint et analyse) dans les classes d’Andor Kovac et Jacques Viret, notamment. La musique le passionne depuis toujours, et la question de sa signification tout particulièrement. Ce travail de recherche, entrepris par simple passion, sans aucune intention de publication, a pris de l’ampleur. Constatant l’intérêt suscité autour de lui par le sujet et l’importance de la matière accumulée au fil des années, l’idée d’en publier le résultat s’est peu à peu imposée. L’essai ici proposé représente l’essentiel de la démarche de l’auteur.
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Georges Nicole / La poésie est le réel absolu : articles et chroniques
Textes choisis, annotées et présentés par Daniel Maggetti - ISBN 2-88108-884-1
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Blaise Hofmann / Notre mer
Préface de Serge Michel - ISBN 2-88108-885-6
En 2008, durant six mois, l’écrivain Blaise Hofmann a fait le tour de la Méditerranée en livrant ses impressions (textes et photos) dans des chroniques hebdomadaires et un blog hébergé par le quotidien 24 Heures. Ainsi, de Lausanne à Lausanne, en passant par Marseille, Barcelone, Tanger, Alger, Tunis, Tripoli, Alexandrie, Beyrouth, Lattaquié, Anamour, Bodrum, Athènes, Tirana, Zagreb…, aller contre la balkanisation des rivages, l’Europe forteresse, l'islamisme obstiné, ce côte à côte devenu face-à-face, narguer les frontières, accoster ceux que l’on n’entend pas depuis l’autre rive et retranscrire le chant de la mer du «Milieu des Terres». La Méditerranée incarne les plus grandes peurs comme les plus beaux espoirs. Elle mérite qu’on s’y attarde un peu.
Né en 1978, Blaise Hofmann a reçu le Prix Nicolas Bouvier 2008 à Saint-Malo pour Estive, carnet de route en haute vallée alpine. Il est également l’auteur d’un récit de voyage en Asie et en Afrique, Billet aller simple, et d’un roman, L’Assoiffée.
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Yves Laplace / Les larmes d'Arshavin : retour de l'Eurofoot
100 pages / ISBN 2-88108-881-3
On se souvient qu’André Gide s’est vengé, dans Retour de l’U.R.S.S. (1936), d’un voyage qui l’avait privé de ses illusions. Chaque époque vit les retours qu’elle peut. En juin 2008 se déroulait l’Eurofoot en Suisse et en Autriche. Ce petit livre inédit est un « Retour de l’Euro ». Chez elle, la Suisse manquera bien entendu son rendez-vous avec l’histoire. L’Espagne remportera le titre. Et la Russie, qui n’était plus l’U.R.S.S., éblouira le monde en humiliant les Pays-Bas peu avant d’envahir, un brin, la Géorgie durant l’été.
Écrivain, mais aussi arbitre de football, l’auteur évoque au jour le jour, sous forme de blog, les surprises, les à-côtés, les beaux gestes et les scandales de cet Euro, miroir de nos illusions actuelles. Il s’échine à rendre justice, comme tout arbitre croit le faire, dans un combat qui le dépasse. Se souviendra-t-on des larmes du lutin Andreï Arshavin, génial meneur de jeu russe, pleurant quand il gagnait, mais pas quand il perdait ? C’étaient des larmes de joie, sans doute.
Né en 1958 à Genève, Yves Laplace a publié en France et en Suisse une vingtaine de romans, récits, pièces et essais – parmi lesquels L’Homme exemplaire, Mes chers enfants, Fils de perdition, On, La Réfutation, L’Inséminateur, Un mur cache la guerre, L’Original et Butin. En janvier 2009, son Candide, théâtre d’après Voltaire était créé au Théâtre de Carouge-Atelier de Genève.
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Virgile Rossel / Jours difficiles : roman des mœurs suisses
Préface de Sonya Florey - ISBN 2-88108-888-0
Jours difficiles a paru en 1896 avec la mention roman de mœurs. En fait, il s’agit de mœurs sociopolitiques. Le roman se déroule dans le Jura Sud au moment où cette région s’industrialise fortement. Les discours de Bakounine et des Anarchistes avaient laissé des traces et les conflits sociaux s’étaient envenimés. Le narrateur fait la part des choses en restituant une part de vérité aux patrons et aux ouvriers sans faire tomber la tension romanesque. En cette période de crise économique, Jours difficiles retrouve toute son actualité. La justesse de ton donne un accent de modernité à ce livre attachant qui fait partie de notre patrimoine.
Virgile Rossel est né à Tramelan en 1858, il fit des études de droit à Leipzig, à Berne, à Strasbourg et à Paris, avant de devenir professeur de droit à l’Université. Son nom a été étroitement associé au Code civil suisse. Homme infatigable au génie protéiforme, il servit la cause de la littérature de Suisse romande en produisant des pièces théâtrales, des poèmes, des fictions, et une monumentale Histoire littéraire de Suisse romande rééditée par l’Aire en trois tomes en 1991. Il décéda à Lausanne en 1933
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Markus Hediger / En-deçà de la lumière
ISBN 2-88108-886-4
Chez moi, dans mon bureau-chambre,
volets clos. Et dehors c’est l’automne,
peut-être, et peut-être sommes-
nous un jeudi de pluie en avril.
Sur ma table la lampe allumée.
La journée en silencieux,
les nuits en solitaire. Où sont ceux
qui se disaient mes amis ?
Et dedans la pénombre et toi, toi
depuis si longtemps perdu de vie.
Markus Hediger est né le 31 mars 1959 à Zurich où il vit toujours. Licencié ès lettres, il est traducteur et a fait de nombreux séjours à Paris, Bordeaux, Berlin et Buenos Aires. Il a notamment traduit Nicolas Bouvier, Jacques Mercanton, Alice Rivaz et Yvette Z’Graggen. En 1996, il a publié son premier livre en français, Ne retournez pas la pierre, qui a fait l’unanimité auprès des lecteurs et des médias les plus exigeants.
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Brigitte Kuthy Salvi / Double lumière
Préface de Michel Cazenave - 164 pages / ISBN 2-88108-880-5
"J'ai perdu la vue à l'âge de quinze ans et demi. Depuis, j'ai vécu en tentant de conserver intacte, contre vents et marées, ma part de " voyante ", tout en m'éclairant d'émotions et perceptions nouvelles.
J'ai choisi, de manière totalement subjective et libre, de raconter dans 44 textes le choc de l'irruption de la cécité, puis la recherche de la vue malgré tout. Je n'ai pas écrit une autobiographie, ni un témoignage au sens classique du terme, qui relaterait ma façon de vivre avec un tel handicap. Il ne s'agit pas non plus d'un journal intime.
Certes, tout dans mon livre est empreint d'une grande intimité, puisque j'ose une approche très personnelle du sens profond de " voir ", que l'on soit privé de la vue ou non."
Brigitte Kuthy Salvi
Brigitte Kuthy Salvi est née en 1958 à Paris et vit actuellement en Suisse. Depuis vingt ans, elle exerce en libérale la profession d'avocat dans les domaines du droit de la défense des victimes, du droit pénal et du droit de la famille.
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Denis Clerc / La chute de la Maison Blocher
Essai - ISBN 2-88108-889-9
Pourquoi la Suisse, qui passe dans le monde pour un modèle d’organisation politique alliant la démocratie semi-directe, le fédéralisme et un gouvernement collégial, a-t-elle connu la montée fulgurante d’un parti poujadiste qui vise à établir un système autoritaire sous la conduite d’un guide « messianique » ? Pourquoi ce pays dont la réussite économique et sociale fait des envieux veut-il remettre en cause les équilibres difficilement acquis et se laisser tenter par un régime xénophobe et isolationniste ? Pourquoi l’immigration est-elle un sujet tabou dans la politique suisse alors que ce pays compte 22% d’étrangers ?
Cet essai analyse la fièvre helvétique, sans ménager rien ni personne, avec le seul souci de guérie ce malade qui se porte bien dans son corps et mal dans sa tête.
Denis Clerc, licencié et docteur ès lettres, a été pendant quinze ans conseiller d’Etat fribourgeois après avoir enseigné au Collège Saint-Michel et à l’Institut de français de l’Université de Fribourg. Outre de nombreux articles, il a publié en 2007 un livre de Mémoires intitulé Les lacets rouges, aux éditions de la Sarine (Fribourg)
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Vincent Philippe / Roland Béguelin: La Plume-épée
Voici la première étude substantielle dédiée à l’ensemble de la carrière du tribun jurassien Roland Béguelin (1921-1993). Ce dernier s’est appuyé sur l’engagement d’un grand mouvement populaire et de ses dirigeants mais nul ne conteste qu’il a joué, par son intelligence, sa force de caractère et sa ténacité, le premier rôle dans la création du dernier-né des Etats de la Confédération suisse, la République et Canton du Jura. Cet essai, à la fois thématique et chronologique, se fonde sur les écrits et avant tout sur la première exploration systématique des abondantes archives laissées par l’ancien secrétaire général du Rassemblement jurassien. Il se nourrit aussi de nombreux témoignages. L’ouvrage dépasse la simple chronique régionale par les mécanismes politiques et sociaux de portée universelle qu’il met en évidence. Il explore la personnalité complexe, passionnée, admirée, redoutée ou contestée, du plus célèbre des Jurassiens de la fin du XXe siècle.
Originaire de Delémont, né en 1940, licencié en lettres, Vincent Philippe a débuté dans le journalisme à l’hebdomadaire Le Jura Libre, puis a exercé son métier comme correspondant à Paris de plusieurs quotidiens romands. En outre, il a publié cinq livres qui ont fait l’unanimité auprès de la critique littéraire.
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Alain Bagnoud / Le Jour du dragon
Début des années 1970. C'est la Saint Georges, jour de fête dans un village montagnard. Le garçon qui est le personnage principal du Jour du dragon fait ce jour-là l'expérience des commencements : entrée dans la fanfare, première amourette, visite chez un peintre citadin, invitation à une boum. Pris dans la lutte que les idées apportées par le vent de l’époque mènent contre les valeurs traditionnelles, tiraillé entre la fanfare et le rock, le fendant et le pétard, la campagne et la ville, le catholicisme et les doctrines orientalisantes, l’adolescent éprouve le mouvement du monde et la fluctuation des repères. Un changement qui coïncide avec son évolution personnelle. Tout le récit est placé sous le signe du dragon. Cet animal fabuleux, emblème du paganisme, est aussi le gardien des trésors cachés, la clé d'une vie intérieure et le détenteur d'une puissance créatrice convoitée.
Alain Bagnoud est né en 1959 à Chermignon dans les vignobles valaisans. Ancien collaborateur au Nouveau Quotidien. Actuellement, il enseigne le français à Genève. Père de quatre enfants. En 2007, il publie avec succès La Leçon de choses en un jour prélude au Jour du dragon.
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Philippe Bonzon / Le Dos des amants
L’essentiel de soi est établi dans les limites d’un espace intérieur où se joue la relation croisée des sens tel que la symbolise la figure originelle d’Eros. Rapports de l’humain au divin, de l’animalité à la spiritualité, de la vie à la mort, de la sexualité aux aspirations virtuelles du corps mental. Libido et sublimation. Le Dos des Amants est l’histoire de la relation passionnelle entre deux êtres en quête d’absolu. De la même manière que le plus substantiel de nous-mêmes se tient dans le dos du visible, la parole de ce conte se tient dans « le dos des amants ». À la lisière des profondeurs du rêve.
Avant de se consacrer à l’écriture, Philippe Bonzon, originaire de Vevey, né à Paris, fut chargé par le Ministère français de la Culture de diverses missions d’étude, d’animation et de gestion (Comédie de la Loire, Maison de la culture de Nevers, Ville Nouvelle d’Evry, Arche de la Défense, Parc de La Villette … ). Il est domicilié dans le canton de Vaud depuis plus de trente ans. Auteur de nombreuses œuvres pour la voix en collaboration avec le compositeur Michel Decoust (dont la plupart au catalogue des Editions Salabert), il a publié plusieurs ouvrages de poésie et de prose en particulier en Suisse aux éditions PAP et à l’Age d’Homme.
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Michel Antoine Chappuis / Caprices romains
L’idée de ces Caprices remonte à mes premiers séjours à Rome, il y a plusieurs années. Je voulais montrer la ville telle que je la voyais, reproduire le contraste des sentiments qu’elle m’inspirait (et qu’elle m’inspire toujours). Il s’agissait de trouver le moyen de sortir du cadre des images connues et de plonger le plus loin possible dans ses entrailles. Le choix s’est porté d’emblée sur la forme de la fiction, et il fallait que le thème de la recherche, voire de l’errance, soit bien présent. J’ai décidé de passer par une forme d’écriture autre que celle du scénario à laquelle j’étais habitué. Parce qu’il n’est qu’une ébauche, parce qu’il doit avant tout être parlant (et même, si l’on peut dire, visuellement parlant), le scénario donne beaucoup moins d’importance au choix et à la place des mots. Toutefois mes idées restaient fortement contaminées par le cinéma, et par les nombreux exemples de tous ceux qui se sont approprié cette ville, de l’époque d’un De Sica à celle d’un Moretti, en passant bien sûr par Fellini ou Greenaway («Le ventre de l’architecte»). J’ai donc maintenu un lien en faisant de mon personnage principal un jeune réalisateur. En fin de compte j’espère être parvenu à atteindre (ou du moins à tendre en direction de) ce but. J’espère que d’autres auront du plaisir à se glisser dans cette suite de caprices (ou de vedute), et à déambuler à travers pages comme dans certaines rues des quartiers les plus anciens de Rome.
Né en 1968 à Neuchâtel, Michel Antoine Chappuis a suivi des études de médecine puis a travaillé comme médecin assistant et chef de clinique à Lausanne et à Neuchâtel, dans les domaines de la médecine interne et de l’oncologie. Dès 1986, il s’adonne au cinéma en écrivant et participant à la réalisation de films (la Compagnie Le Grillon à Neuchâtel).
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Pierre Corbaz / Médecine des confins de la vie
Ce livre est le reflet d’une réflexion philosophique portant sur la médecine des confins de la vie. Ce travail, qui nous concerne tous, parle de femmes et d’hommes en soins palliatifs ou touchés au plus profond par la maladie Alzheimer. La philosophie, ici, n’est pas celle d’un savant mais d’un médecin généraliste confronté à ces patients qui atteignent des territoires de l’existence dont l’évocation est porteuse des représentations fantasmatiques les plus diverses, rarement flatteuses et le plus souvent pourvoyeuses d’angoisse. Ce texte, qui est également l’occasion de redécouvrir des récits quasi canoniques du trésor de la mythologie et de la tragédie grecques tout en abordant de façon inédite la théologie, est celui d’un homme, d’un médecin généraliste, actif, engagé dans sa tâche, qui réalise qu’il est nécessaire de donner un sens à son artisanat du soin. Ainsi l’action, le faire, ne pourra que se montrer complémentaire de l’être, de la dignité et ces deux approches tisseront et entremêleront leurs brins dans le tapis chatoyant de la vie, de celle, de celui qui en atteint les confins, comme de la nôtre.
Pierre Corbaz est médecin généraliste à Lausanne ; après une formation médicale classique à l’Université de cette ville puis dans divers services hospitaliers, il s’engage dans une pratique privée. De plus, il est médecin responsable d’un établissement médico-social dit de psycho-gériatrie qui accueille des patients âgés souffrant de troubles psychiques. Enfin, et pendant plus de dix ans, il a présidé l’association de maintien à domicile de sa cité qui, forte de plus de sept cents artisans du soin, permet à des personnes en perte d’autonomie de rester chez eux malgré leur handicap passager ou chronique. En 2006, il publie Médecin des sans parole (approches ethiques).
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Jean-Yves Dubath / Gainsbourg et le Suisse
Ce roman s’ouvre sur l’arrivée de Gainsbourg dans la ville de Valence (Drôme). Accompagné de « sa garde prétorienne» dont fait partie le Suisse, Gainsbourg parcourt les ruelles et les bars de la ville pour s’introduire alors dans une salle de spectacle où il présente l’un de ses films. Mise à part l’arrestation de Gainsbourg qui est annoncée dès les premières pages comme l’événement central du récit, rien de majeur ne se passe dans cette histoire. Car l’intérêt du récit réside ailleurs, dans l’art de conteur de Jean-Yves Dubath qui parvient à transformer des micro-événements ou même des non-événements en véritables épopées narratives. Finalement, c’est le contraste entre l’absence d’événements dignes de ce nom et le style hyperbolique et dramatisant de l’auteur - convertissant un simple geste en un fait héroïque ou tragique - qui rend le tout extrêmement drôle. Sans oublier la beauté de l’écriture de Jean-Yves Dubath et la musicalité de son phrasé qui fait la part belle aux mots, à leur assemblage et à leur entrechoquement ; par là même il démontre ce qui paraît être le propos même de ce livre, à savoir la grande force de la langue. En découle un texte tout à fait réjouissant, fidèle à l’esprit et à la verve de Serge Gainsbourg.
Jean-Yves Dubath est né à Vevey en 1955. Très tôt attiré par le théâtre puis par le cinéma, il fut appelé un temps à rédiger des comptes rendus de festivals pour divers journaux et périodiques. Il se partage aujourd’hui entre la littérature et le métier d’archiviste et publie en 2005, sous le nom de Jean-Yves Bénévent, deux romans : Gazmend en guerre et Noël, héros très helvète.
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Valérie Gilliard / Le Canular divin
Dans Le Canular divin, tout est faux (pourrait-il en être autrement ? ), il s’ agit d’une confession inventée, mais il est certain que tout aurait pu se passer ainsi. C’ est moi et ce n’est pas moi, je ne m’ y reconnais plus. A force de jouer avec mes personnages, des interrogations sont fait jour, qui étaient là depuis longtemps : les mystères du vide et du plein, du dedans et du dehors ; comment participer à la pantomime de la société quand elle sonne si faux, avec naïveté ou en jouant ? Nos délires ne sont-ils pas proches, parfois, d’une vérité à découvrir ? Comment distinguer le vrai de l’entourloupe ... Zora, sage enfant des années septante en pays de Vaud, s’essaie au jeu social chez les bobos et tente de meubler son coeur, mais tant le jeu social que le sentiment lui paraissent vides de sens - alors, dans un élan de séduction passagère, elle donne dans la caricature de la tendance déveoppement personnel. Cela l’entraînera dans un tourbillon psychologique, jusqu’à la frontière de l’absurde, avant que l’apaisement s’esquisse : on ne sait rien sur rien, mais le mensonge peut nous mener par détours jusqu’à la découverte intérieure, et nous donner, étrangement, accès à soi-même. Accès à sa propre création ...
Après des études de Lettres à Lausanne, Valérie Gilliard est enseignante au CESNOV à Yverdon. Le Canular divin est son premier roman.
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Vahé Godel / D'une plume clandestine
Vahé Godel est un écrivain de notre temps. Depuis plus de quarante ans, ce Genevois publie tant en Suisse qu’en France proses poétiques, récits, sans négliger une activité de critique et de traducteur. Connu et apprécié depuis longtemps des lecteurs, Vahé Godel n’a jamais écrit pour avoir du succès : c’est qu’il concentre ses efforts à démasquer, au travers de ses textes, les contradictions et les faux-fuyants de notre époque. L’écriture de Godel a ainsi toujours favorisé une esthétique du paradoxe, propice aux ruptures de toute sorte, évitant la linéarité au profit de la fragmentation, du troué, de l’ellipse. Au fil des ans, Vahé Godel a acquis une stature majeure. Armé d’un solide bon sens, aidé par une grande intelligence, nourri d’une culture à la fois occidentale et, du fait de ses racines arméniennes, orientale, tous ses textes sont parfaitement maîtrisés et magistralement libres. Comme Goethe, il ne craint pas de mettre dans ses textes un brin non pas de folie mais d’irrationnel, d’incommensurable. Se libérer de ce qui est superflu, parvenir à faire le silence autour de soi, avancer dans la vie et en poésie sans en connaître le but : Godel entraîne le lecteur vers cet espace volontiers invisible à force d’être noyé dans le vacarme et les tracas de la vie quotidienne. Il l’invite à se laisser aller vers ce qui compte, qui est constitutif d’un sens. Ce sens n’est pas ici donné une fois pour toutes : il se conquiert et se reconquiert, puisque le texte poétique va toujours au-delà de ce qu’il dit. Parions que ceux de Vahé Godel ont un bel avenir devant eux – et pas forcément clandestin. Grâce à la richesse de leur éventail propre, en dépit de leur côté exigeant, de par le plaisir sonore qui leur est propre, leur pouvoir libérateur restera intact : « La poésie ne commente pas, elle fomente. »
Vahé Godel est né en 1931 à Genève d’une mère arménienne, et d’un père suisse qui fut un linguiste de renom, spécialiste de la langue arménienne. L’œuvre personnelle de Vahé Godel comprend de nombreux livres, qu’il s’agisse de poèmes, de récits ou d’essais.
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Isabelle Guisan / Je te tiendrai la main
Sophie débarque du monde du théâtre dans celui des maisons de retraite. Elle est saisie d’emblée par l’écho des voix contrastées qui résonnent à Bellevue, le vaste établissement médico-social qui l’engage pour stimuler le dialogue. Confidences, cris et rumeurs s’y rencontrent, s’y entrechoquent parfois. Dans cet ouvrage qui oscille entre l’observation documentaire et le récit littéraire, Isabelle Guisan donne à entendre cette polyphonie. Aux sons et bruits de la vie quotidienne en institution, interrompus ici et là par les annonces de décès, répondent quelques fortes paroles de résidants mais surtout le monologue intérieur de son héroïne. Sophie ose la confrontation avec ce monde clos avant de reprendre la distance nécessaire à la représentation, au jeu, bref au théâtre.
Avec Je te tiendrai la main, Isabelle Guisan publie son neuvième ouvrage. Cette écrivaine voyageuse, chroniqueuse attentive à la poésie du quotidien, porte ici un regard aiguisé, parfois cru, sur le vieillissement, le sien comme celui de toute une société. Livres parus aux Editions de l’Aire : - S.T.F (sans travail fixe) - Le Tour du corps en 44 amants
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Michel Ianoz / À travers l'empire éclaté
Fin observateur, Michel Ianoz nous décrit avec lucidité des moments clés où l’Histoire bascule. Avec la découverte des champs pétroliers et des mines gazières, la région où se situaient les anciennes républiques soviétiques est devenue un enjeu économique et géopolitique de première importance. Au sommaire du livre, on découvre un éclairage sur la nouvelle Russie, sur l’Ukraine, la Moldavie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, le Kirghizstan, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Russes, Américains et Chinois usent de leurs influences et rivalisent de ruses dans leur rôle de corrupteur, ceci au détriment de l’exercice démocratique. Livre d’une brûlante actualité.
Ingénieur de formation, d’origine roumaine, Michel Ianoz vécut cinq ans en Union soviétique (1966-71) avant de s’installer en Suisse. Il donna des cours à l’Université de Lausanne et se fit remarquer par ses dons de polyglotie. La Suisse, puis l’ONU le mandatent en qualité d’expert dans les anciennes républiques soviétiques pour analyser les scrutins, ces nouveaux pays étant dépourvus de tradition démocratique.
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Marinette Matthey / Au plaisir de dire
Que faut-il avoir fait comme expériences pour s’intéresser aux langues et au langage comme d’autres observent des fourmis construisant, défendant et faisant vivre leur fourmilière ? Pourquoi et comment en vient-on à adopter un point de vue distancé sur les langues ? Ce « regard éloigné » cher aux ethnologues (l’expression est de Claude Lévi-Strauss), regard qui permet de construire une attitude réflexive, compréhensive face aux faits de langues (dans le sens de chercher des explications et non des excuses !), qui permet aussi de soutenir des positions critiques, souvent minoritaires, par rapport aux explications existantes basées sur des évidences si difficiles à déconstruire. C’est la question que me pose l’éditeur, en me demandant d’y répondre dans une courte autobiographie langagière, texte qui devrait éclairer par en dessous différents écrits (chroniques, mais aussi contributions plus longues destinées à des revues spécialisées, notamment L’Educateur) réunis dans ce livre. C’est une question cadeau, mais une question piège aussi ! J’ai une foule de souvenirs impliquant un lien avec le langage, et certains très anciens. Mais il ne m’est finalement pas facile de les mettre en ordre pour qu’ils fassent sens dans la réponse à la question « Comment devient-on linguiste ? », sans tomber dans la psychanalyse de cuisine ou le narcissisme complaisant. Le fil conducteur que je m’impose est donc de raconter des souvenirs, des anecdotes, qui, de mon point de vue, ont un sens pour expliquer comment se construit le rapport aux langues et au langage de quelqu’un qui finit par devenir linguiste un peu par hasard ! Marinette Matthey
Née au Locle en 1959. Enfance dans le Val-de-Ruz, études de sciences humaines à l’Université de Neuchâtel. Professeure en sciences du langage à l’Université Stendhal Grenoble 3. Tient une chronique hebdomadaire dans Le Matin Dimanche depuis 2007 (A mots découverts), après l’avoir fait dans les années 1990 pour L’Impartial (Le sac à mots), puis L’Impartial et L’Express (Langage).
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Pierre Smolik / Le Bar à parfums
À partir d’un regard furtif échangé dans un train, Albert s’éprend passionnément d’une inconnue et narre avec minutie toutes les impressions qu’elle provoque en lui. Plus tard, celle qu’il surnomme Flore égare dans le train son Journal intime qui permet à Albert d’accéder au plus profond de ses pensées. Très vite, il cherche à la revoir pour lui rendre ses écrits. C’est alors que naît entre eux une relation amoureuse qui restera platonique : tous les jours ils se rencontrent dans le train pour s’échanger d’abord des regards, puis peu à peu des gestes, et enfin des mots. Au fil de ces rencontres, Flore finit par totalement hanter l’esprit d’Albert : assoiffé de tout connaître sur sa vie, il la suit jusque chez elle à l’image d’un espion de bas étage. Ce roman est né il y a quelques années alors que Pierre Smolik prenait son train quotidien pour se rendre à son travail. L’auteur s’est laissé guider par son inspiration, curieux de connaître où sa plume allait le conduire. Dans un langage direct, simple, sans fioritures, bercé par le roulement du train, il parvient à décrire quelquefois sérieusement, d’autres fois ironiquement, mais toujours avec beaucoup de justesse des situations cocasses de la vie quotidienne.
Spécialiste des médias à l’Office fédéral de la communication, Pierre Smolik a déjà écrit plusieurs portraits consacrés à diverses personnalités (Charlie Chaplin, Graham Greene, Gustave Roud…). Le Bar à parfums est son premier roman.
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Marie-Jeanne Urech / L'Amiral des eaux usées
ue craint donc l'amiral des eaux usées, seul dans son palais à l'heure des pluies ? Un homme prendra-t-il la place de Monsieur Hume dans le lit de sa veuve? Pourquoi les mariés ne connaissent-ils aucun invité à leur repas de noces? Comment se fait-il que la sage-femme apparaisse dans une robe de mousseline rose, la tête ceinte d'une couronne argentée? Est-il indispensable que le représentant en harmonicas Jules Rivière franchisse les portes de Burgendorf ? Pourquoi les robes en dentelle blanche des soeurs Brandenbourgeois sont-elles tachées du sang de leurs frères? Que s'est-il passé dans la tête de l'employé modèle des chemins de fer pour qu'il tire soudain l'alarme? Giorgio n'aurait-il pas mieux fait de garder sa bouteille a proximité de main plutôt que de la jeter au fond du sac en jute marron? Simon ne regrettera-t-il pas un jour d'avoir porté un costume-cravate si jeune?
Marie-Jeanne Urech fait depuis quelques décennies déjà le tour de la terre. Elle a connu une éclipse de soleil et plusieurs de lune. Parfois, elle s'arrête pour filmer une scène ou écrire une ligne. Non pas pour suspendre le temps, mais pour en conserver une trace. Livres publiés : - Foisonnement dans l’air, nouvelles - La Salle d’attente, nouvelles - Le Syndrome de la tête qui tombe, roman (traduit en allemant et en italien)
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Laurence Verrey / Une brève transe de cailloux
Une foule de présences traversent ces pages : un arbre millénaire, un songe, un banc de poissons étincelants pour dire l’abondance et la voix du muet. L’été et ses rimes insolites. Une foule de personnages aussi, une gitane à Grenade, un homme au bord du vide, les graveurs de blé, l’éblouie… Et la mort qui s’invite pour croiser le fer avec eux n’est pas toujours celle qui a le dernier mot. Les quatre parties du recueil commencent chacune par un texte en forme de variations sur le thème du Je. Quatre visions distinctes, en quête de cette première personne du singulier qui nous définit. Le Je masqué du début va progressivement s’incarner dans chacune des figures de l’oeuvre, épouser toutes les formes et les visages. Nomade, épris de sagesse, ou lancé dans la fébrilité des grandes villes, il recèle les facettes multiples de l’identité poétique de l’auteur. Quant au titre, qui peut paraître énigmatique, puisqu’il n’est rien de plus immobile que les cailloux, cette brève transe qui les agite est à comprendre comme la fulgurance de la poésie, sa soudaineté clandestine, qui fait lever du vivant au cœur des choses apparemment inertes. Semblable à ce vol de faucon suspendu à mi-ciel, le tressaillement du langage dans ses jeux transparents met en transe la pierre, éveille le regard. Laurence Verrey
Laurence Verrey, née en 1953 à Lausanne. A publié textes en prose et recueils de poèmes aux Editions de l’Aire, dont Le Cantique du Feu (1986, Prix Schiller 1987 ) et aux Editions Empreintes D’Outre-Nuit, en 1993. Collaboration avec d’autres arts, dont la musique et la gravure.
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Yvette Z’Graggen / Un Etang sous la glace
À l’occasion d’un banal rendez-vous chez le dentiste, Agnès, une femme âgée, se trouve dans un quartier neuf de sa ville où elle est certaine de n’être jamais venue. Pourtant, quelques indices la troublent, de vagues réminiscences. Jusqu’au moment où elle voit, encastrée au milieu des immeubles récents, une vieille maison à la façade jaune. C’est alors un voile qui se déchire. Cette maison, elle la connaît : elle jouxtait autrefois la propriété de son grand-oncle située là où s’élève aujourd’hui un immeuble bleu et blanc. Agnès reste dans sa voiture, qu’elle a garée de l’autre côté de la rue. Le décor qu’elle a sous les yeux s’efface peu à peu. À sa place, elle voit la villa, le jardin, l’étang, tout ce qui n’existe plus. Elle se souvient des dix jours qu’elle a passés là, il y a très longtemps. Dix jours qui ont pesé lourd, mais qu’elle a essayé d’oublier en les enfermant dans une gangue de glace. Elle a vécu avec le secret des deux drames qui ont eu lieu près de l’étang. 1933. Elle était une adolescente de treize ans sentimentale et ignorante, mais en même temps, sans le savoir, sensuelle et provocante. Attentive aussi à la souffrance de son arrière-grand-mère que la famille avait décidé de placer dans une maison pour personnes âgées. La découverte brutale de la sexualité et la compassion qu’elle éprouvait pour la vieille femme s’étaient trouvées liées de manière inattendue et tragique. Le roman qui a recours à un je de fiction, raconte la descente d’Agnès jusqu’aux racines de sa mémoire. Derrière l’immeuble bleu et blanc, il n’y a plus d’étang, mais une trace suffit pour abolir le temps.
Après une longue collaboration à la Radio suisse romande, Yvette Z’Graggen peut maintenant consacrer tout son temps à l’écriture. Elle a publié récemment Eclats de vie et Mémoire d’elles, un livre poignant où elle évoque le destin de sa grand-mère, sans oublier le roman Matthias Berg (1955) qui continue à connaître un grand succès dans la collection L’Aire bleue.
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Alice Rivaz / Nuages dans la main
Dans son avant-propos écrit lors de la réédition de Nuages dans la main, Alice Rivaz retrace le climat tempétueux de la guerre d’Espagne constituant le fond de son roman : « Durant toutes les années précédant le conflit mondial armé qui valut à l’humanité cinq millions de cadavres, j’avais suspendu à une des parois de mon bureau une immense carte de l’Europe où mes camarades et moi posions chaque matin un regard angoissé sur l’Espagne. » Avec ce texte engagé, ancré dans l’histoire, Alice Rivaz nous offre un roman passionnant au parfum de tragédie qui fera date dans l’histoire littéraire.
Alice Rivaz (1901-1998) est considérée à juste titre comme l’un(e) des écrivain(e)s suisses les plus important(e)s de son siècle. De Nuages dans la main (La Guilde du Livre, 1940), son premier livre, à Traces de vie (Bertil Galland, 1983), on découvre une œuvre d’une grande profondeur qui ne cesse de nous interpeller. Sa manière d’interroger le monde et de le confronter à son propre destin témoigne de sa quête de vérité exemplaire et donne à l’ensemble de son œuvre une dimension universelle.
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Adrien Pasquali / Un Amour irrésolu
Vécu par un très jeune homme, rédigé par un homme de trente ans, Un Amour irrésolu est un roman d’apprentissage, une éducation sentimentale à travers les affres d’une liaison malheureuse. Dans une écriture ciselée, la plume taillée à l’ancienne, l’histoire d’amour naît et vibre nous dit la préfacière. Ensuite, l’auteur se plaît à défaire ce qu’il a architecturé avec art et patience. Résistant au changement de narration, l’amour restera irrésolu. La grâce de l’écriture donne à ce petit roman épistolaire charme et envoûtement.
Adrien Pasquali est né à Bagnes (Valais) en 1958. Il a étudié les lettres aux Universités de Fribourg et de Paris. Avec son premier livre, Eloge du migrant, paru en 1984, il reçoit le Prix Schiller. Le temps presse, les romans vont se suivre à un rythme soutenu : Les Portes d’Italie en 1986 et en 1988 le roman énigmatique : Un Amour irrésolu. D’autres livres suivront où il ne cessera de traquer l’indicible jusqu’à son dernier texte : Le Pain du silence, annonciateur de son suicide.
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Alain Bagnoud / La Leçon de choses en un jour
Un jeune garçon s’éveille le matin de son anniversaire dans un village vigneron des années soixante. C’est un grand jour pour lui : il va entrer dans l’âge de raison. Un état qu’il attend avec impatience. On le suit pendant cette journée entre l’école, les vignes, l’église, sa famille et les gens du village. Il affronte le fait de grandir, tente de percer les allusions et les secrets des adultes, de comprendre l’univers qui l’entoure, aidé par des rencontres improbables, par le rêve de l’ailleurs et la magie de l’écrit. Autour de cette initiation se déploie toute une société rurale avec sa hiérarchie, ses règles, son idéologie, sa lutte contre une sauvagerie crainte, sa transformation rapide, ses tensions entre modernité et tradition, ses personnages typiques et antagonistes. Instituteurs, paysans, curé, sorcier détenteur de « secrets », femmes, immigrés venus d’ailleurs, ouvriers, entrepreneurs actifs. Sur un autre plan, il y a les rêveries, les récits, le livre de leçons de choses utilisé à l’école dans lequel l’enfant voit une version idéale, compréhensible et enchanteresse du monde. Il y a, aussi, les pouvoirs de la langue. Grâce à elle, l’enfant conçoit que le monde n’est pas toujours ce qu’il semble être, qu’il est plus riche et complexe qu’il ne le paraît.
Alain Bagnoud est né en 1959 à Chermignon dans les vignobles valaisans. Ancien collaborateur au Nouveau Quotidien. Actuellement, il enseigne le français à Genève. Père de quatre enfants, auteur de quatre romans. En 2005, il publie avec succès Saint Farinet.
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Alexis Peiry / L'Or du pauvre
Si j’excepte le séjour d’une année que je fis à Rome, où mes supérieurs de l’Abbaye de Saint-Maurice m’avaient envoyé pour y achever mes études théologiques, c’est à quarante-deux ans que je fis mon premier voyage, moi qui, depuis, n’ai cessé de parcourir les pays que j’aime, cherchant à y découvrir de nouveaux visages, des sagesses nouvelles, de nouveaux cœurs amis. A quinze ans j’ignorais l’existence des bananes, et c’est au couvent, âgé de plus de vingt ans, je m’en souviens, que je dégustai mon premier pamplemousse ! Quand j’étais petit, j’habitais donc la Gruyère, le Pays des herbes grasses, des foins luxuriants, le pays, par conséquent, où le lait, si ce n’est le miel, devait couler à flots, comme sur la terre de Canaan.
Né en 1905, Alexis Peiry a passé son enfance dans le canton de Fribourg avant de partir habiter le Valais. L’Or du pauvre, paru en 1968, est son unique livre. Il pensait y donner une suite, mais décéda brutalement l’année même où l’ouvrage parut. Comme nous le dit Claude Mettra, son préfacier : il veille nuit et jour comme le héros des tragédies grecques pour que les flammes de l’amour demeurent vivantes parmi nous.
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Eveline Hasler / Anna Göldin, dernière sorcière
Anna Göldin, issue d’une famille pauvre, est née à Sennwald en 1734 et travailla au service d’un médecin bourgeois de Glaris. On l’accusa d’avoir ensorcelé sa deuxième fille et de magie noire. Soumise à un immonde procès, elle fut condamnée à la décapitation par la hache. Ce fut la dernière condamnation à mort d’une sorcière en Suisse (1782). Fondé sur une enquête sérieuse, le roman d’Eveline Hasler nous propose une fresque saisissante de la vie et des croyances d’une population marquée par la superstition moyenâgeuse mais qui pressent des temps nouveaux avec une certaine angoisse. Toujours, la peur de la liberté. Publié en langue allemande en 1982, ce roman passionnant d’Eveline Hasler incita de nombreuses recherches et inspira un film poignant de Gertrud Pinkus.
Eveline Hasler est née à Glaris en 1933. Après des études d’histoire et de psychologie à Fribourg et à Paris, elle publie avec succès quelques livres d’enfants avant d’écrire ses grands romans historiques qui lui donneront un renom international. Elle vit actuellement en Suisse italienne.
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Eberhardt Raetz / Le Dernier Jour de l'espion
220 pages / ISBN 2-88108-760-4
Le matin du 5 septembre 1937, un promeneur se baladant entre Pully et Paudex trouva le corps d’un homme d’âge moyen au bas d’un talus au bord de la route cantonale. Les papiers qu’il portait sur lui devant l’identifier comme étant Hermann Eberhardt, un trafiquant d’armes de renommée douteuse. Rapidement, cette suspicion s’avéra erronée. En fait, il s’agissait de l’espion russe Ignace Reiss connu aussi sous le nom de Ludwig par nécessité de dissimulation. Intellectuel juif, communiste convaincu, Ignace Reiss venait de rompre avec la ligne officielle du Parti et avec les services secrets russes. En cette année de terreur, Staline sévit sous toutes latitudes de la Sibérie au Mexique où il liquida Trotsky. Et Ignace Reiss paya sa dissidence au prix fort. L’auteur s’attacha à la personnalité de cette nouvelle victime et fit une enquête minutieuse sur son passé. Par-là même, ce récit nous dresse un tableau passionnant de cette période agitée de l’Histoire annonciatrice d’autres tragédies.
Eberhard Raetz est né à Karlsruhe et possède toujours un passeport allemand, bien qu’il vive dans un petit village vigneron, proche de Vevey. Chimiste de formation, il a travaillé pour Nestlé en Italie, Espagne, Portugal, Allemagne et Amérique latine. Attiré par la littérature, il ne s’y adonne que tardivement en publiant deux romans en Allemagne et un guide touristique de la région lémanique qui a connu un grand succès. ***
Martine Chevalier / Les Mots de George
ISBN 2-88108-832-5
« Mon deuxième prénom était George. George sans « s » comme pour déjà immobiliser un dérapage, une mystification ou un imbroglio. George, comme George Sand. George, telle une filiation forcée à l’ancêtre omniprésente dans le quotidien de la famille. Emma George Aurore Maire. Née le Ier juin 1948. La prédestination, alliée à quelques révoltes et la révolution, avait tracé des sillons pourpres dans mon destin à priori innocent. Encore fallait-il absolument que j’écrive … que je l’écrive. » (sortie mars 2008)
Martine Chevalier est née à Genève d’une mère chanteuse et d’un père architecte. Bourlingueuse mais aussi technocrate rigoureuse, elle a toujours caressé l’espoir secret de vivre de sa plume. Ainsi, en 1982, elle publie un roman d’expérimentation : Lagunes. Et en 2006, elle publie, toujours aux Editions de l’Aire, un récit décapant : Chemin Venel, un livre de sourires et d’humanité. On retrouve cette tendresse dans Les Mots de George.
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Antonin Scherrer / Tout là-haut sur la terre. Victor Desarzens et son temps
144 pages / ISBN 2-88108-840-6
Disparu en 1986, sait-on encore qui était Victor Desarzens ? Mesure-t-on, au-delà de la création de l’Orchestre de Chambre de Lausanne en 1942, quelle influence cruciale il a exercée en plus de trente ans d’activité sur le terreau culturel vaudois et helvétique? Violoniste, chambriste, chef d’orchestre, penseur, épistolier intarissable, cet amoureux de nature et de bonne chair aura été aussi – surtout ? – cet infatigable découvreur de talents qui ne reculait devant aucun obstacle pour défendre les idées et les gens auxquels il croyait. C’est cet homme, et à travers lui toute une époque, que ce livre s’est fixé pour objectif de croquer. Entre mots et photos, on chemine du Pays-d’Enhaut de 1900 à la Lausanne du début de la radiodiffusion, on traverse la guerre, les années héroïques des premiers pas de l’OCL, séjourne à Winterthour et au Château de Muzot en hôtes comblés de la famille Reinhart, on se retire aussi à la Valsainte et chez les Bernardines de Collombey ; on rencontre bien sûr des musiciens, mais également des peintres, des écrivains, des médecins passionnés de musique… Toute la vie d’un temps passé mais pas révolu à travers la lunette d’un homme hors du commun, intransigeant par passion, passionné par nature. Quelque part entre tout là-haut et la terre.
Le livre est enrichi d'un CD reprenant les enregistrements studio des 2 Symphonies de Weber dirigées par Desarzens et parues chez Westminster dans les années 1960 ainsi qu'une sélection d'interviews accordées à Henri Jaton pour la Radio Suisse Romande.
Né à Vevey en 1976, Antonin Scherrer a la joie et le privilège d’habiter le plus beau pays du monde: celui «d’en-haut», où Victor Desarzens a vu le jour en 1908. Chroniqueur musical et animateur radio sur Espace 2, il préside aux destinées de la Fondation Pierre et Louisa Meylan (dont il a été lauréat en 2003), du Festival de musique ancienne «La Folia» de Rougemont et du label discographique Claves Records. Il est l’auteur d’un recueil de 49 portraits de luthiers romands (Revue Musicale de Suisse Romande 1999) et d’une monographie dédiée au chef et pédagogue Jacques Pache (Colophane 2000).
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Collectif / Rencontre I
ISBN 2-88108-856-2
Trente auteurs d’une sensibilité diverse évoquent une rencontre importante voire décisive de leur vie. Avec délectation, on passe du texte charmeur à la balade philosophique, du récit introspectif à l’exercice de style. Un florilège qui donne au lecteur la possibilité de découvrir de nouveaux auteurs et d’en appréhender d’autres sous une lumière nouvelle. Plus on met de poésie dans sa vie, plus celle-ci se densifie. Tel est le message principal que l’on retient après la lecture de ce livre. Parler d’une rencontre avec autrui semble être le plus court chemin pour parler de soi, raison pour laquelle la lecture de ce livre est une invitation à s’interroger sur son propre destin.
Sommaire
Jean-Christophe Aeschlimann: James Joyce, la rencontre du père et du fils
Raphaël Aubert: Sous les arbres et au bord du fleuve
Catherine Azad: Pierres d’Islam
Alain Bagnoud: Les extrêmes et l’ailleurs
Carlos Bauverd: Le Commandeur
Pierre Béguin: A l’hôtel avec Ornella Muti
Serge Bimpage: Trois rencontres et puis s’en vont
Olivier Chiacchiari: A Claude Stratz
Angel Corredera: Ligne de fuite
Corinne Desarzens: Ce cheval
Marie-Claire Dewarrat: Zone de quiétude
Raymond Durous: Marek Edelman, résistant du ghetto de Varsovie
Alain Favarger: Deux yeux noirs à Fribourg
Jon Ferguson: Rencontre avec Personne
Daniel Goetsch: Fin de croisière
Blaise Hofmann: Rencontre du premier type
Jean-Michel Jaquet: Quatre rencontres
Marc G. Jehouda: Yorgos, roi
Claire Krähenbühl: Le silence rompu
Akiko Marquis: Rencontres illuminées
Cyril Méan: L’amour, le savoir, la mort
Jérôme Meizoz: Rendez-vous pris avec quelques-uns
Grégoire Müller: Dick Bellamy
Rose-Marie Pagnard: Coup de foudre
Silvia Ricci Lempen: Viola
Anne Rivier: La leçon de Monsieur Reza
Marielle Stamm: Le Sac jaune
Sylvie Tanette: Le jour où j’ai rencontré Gisep R.
Laurence Verrey: Fugue brève à deux voix
Sonia Zoran: Mon cousin, le bouquetin et le chirurgien
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Dominique de Rivaz / Douchinka
ISBN 2-88108-848-1
Après le Grand Dégel, après la Grande Colère, la Russie a sombré dans le chaos. Aux quatre coins de cet empire livré à l’anarchie, Matilda, Alexeï, Vassili et Zoïa, ont en commun leur volonté de survie, leur grand cœur et leur humour. Lorsqu‘un matin d‘hiver dans une rue boueuse de la Capitale, une vieille en colère crache contre la porte d‘un autobus, elle englue dans sa toile leurs quatre destinées. Une fable au futur proche, dédiée aux cadavres martyrisés, équarris, dépecés puis plastinisés, exposés comme ‘œuvres d’art’ de Berlin à Tokyo, de Bâle à New York.
Dominique de Rivaz, cinéaste suisse reconnue, s’engage avec Douchinka dans l’aventure romanesque après avoir écrit des scénarios pour le cinéma et une pièce pour le théâtre intitulée Tache, n.f.
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Sami Awad Aldeeb Abu-Sahlieh / Le Coran
579 pages / ISBN 2-88108-849-x
Texte arabe et traduction française par ordre chronologique selon l'Azhar. Avec renvoi aux variantes, aux abrogations et aux écrits juifs et chrétiens
PRÉFACE de Quentin Ludwig, historien des religions, et AVANT-PROPOS de Rachid Benzine et du Père Christian Delorme (dialogue islamo-chrétien).
Comme la Bible ou les Védas, le Coran appartient au patrimoine spirituel et intellectuel de toute l'humanité. Il est un des quelques rares grands textes fondateurs d'universalisme, qui ont permis à de nombreuses sociétés de se construire et de grandir. Considéré par les musulmans comme unique et inimitable, le livre saint de l'islam n'a pas cessé, depuis quatorze siècles, de nourrir la vie de centaines de millions de croyants.[...]
Le Coran est maintenant traduit (interprété) en plusieurs dizaines de langues. En français, depuis la première traduction réalisée en 1647 par le Sieur André du Ryer, ambassadeur du roi de France à Alexandrie, auraient été déjà publiées plus de cent vingt traductions! [...]
Or voici une nouvelle version française du texte coranique: celle que nous offre aujourd'hui l'universitaire suisse d'origine palestinienne Sami Aldeeb Abu-Sahlieh. Elle est l'œuvre d'un Arabe chrétien, pour qui la langue du Coran fait partie de son héritage, puisque la langue arabe classique a pour matrice le livre saint de l'islam. [...].
Travailleur infatigable, auteur de plusieurs ouvrages remarqués et de très nombreux articles, Sami Aldeeb est également un intellectuel engagé, un homme qui ne craint pas d'intervenir dans le champ public pour interpeller l'opinion, poser des questions, défendre la dignité de l'homme. Il se montre, notamment, un adversaire résolu de la peine de mort. La traduction que publie Sami Aldeeb fera certainement débat. Elle se distingue, en effet, des éditions habituelles du Coran par le choix de son auteur de présenter le texte coranique non pas dans l'ordre qui est celui des éditions canoniques, mais dans l'ordre qui aurait été celui de la révélation reçue progressivement par le prophète Mahomet.[...]
L'œuvre que nous propose Sami Aldeeb se veut une œuvre d'une grande rigueur scientifique. [...] Comme beaucoup de ses prédécesseurs dans cette tâche immense que représente la traduction du Coran à partir de l'arabe, Sami Aldeeb a accompagné sa traduction de très nombreuses notes qui prennent en compte les plus récentes recherches historiques et linguistiques. Il s'agit donc d'un travail de type critique, mais cette approche n'en est pas moins fort respectueuse de tout ce que représente ce texte pour les musulmans. Travailler ainsi sur le texte coranique, n'est-ce pas, d'ailleurs, témoigner d'une profonde considération pour ce texte? [...]
Sami Awad ALDEEB ABU-SAHLIEH Chrétien arabe d'origine palestinienne et de nationalité suisse. Licencié et docteur en droit de l'Université de Fribourg. Diplômé en sciences politiques de l'Institut universitaire de hautes études internationales de Genève. Responsable du droit musulman et arabe à l'Institut suisse de droit comparé à Lausanne depuis 1980. Professeur invité aux Facultés de droit d'Aix-en-Provence et de Palerme. Il est l'auteur de nombreux ouvrages et articles.
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Olivier Julliard / À clouer sur les murs
ISBN 2-88108-853-8
Tout ce qu'aucuns curé, pasteur, théologien, évêque ou pape ne vous diront jamais sur le Christianisme, vous le trouverez dans A clouer sur les murs: comment la vocation de Jésus le Nazaréen fut trahie, retournée et réinventée pour en faire une religion et justifier les sacerdoces; comment Paul, Jean et les autres ont capté le Dieu des juifs, annexé leur Bible, et dépouillé Israël de sa mission humaine, quitte à revêtir Jésus d'une divinité que celui-ci n'a jamais revendiquée, et à enfermer l'honneur de Dieu dans des dogmes lardés de paganisme. Et comment tout ce monde a manipulé des textes incertains, mais revêtus d'une autorité "canonique", quoiqu'ils fussent largement postérieurs; et comment, du message d'espoir, ils ont tiré une doctrine superstitieuse et dominatrice; tout ça pour livrer enfin leurs églises à César, et s'inféoder aux pouvoirs terrestres qui avaient mis Jésus en croix! Inspiré par Albert Schweizer et Jacques Ellul, et prenant appui sur les meilleures exégèses modernes du judaïsme et de l'histoire des premiers Chrétiens, l'auteur propose de rendre son humanité à Jésus le Nazaréen, son honneur à Dieu, et lance ainsi ce qui pourrait être le signal d'une 2ème réforme. Olivier Julliard est né à Genève en 1940. A étudié le droit et s’est passionné toute sa vie pour la théologie et les mythes bibliques. En marge d'une première vie sous le signe de la famille vouée à ses affaires, Olivier Julliard en a résolument consacré une seconde à l'écriture. Ses meilleurs livres, publiés depuis les années 1980 ( essais, poésie, récits et philosophie) sont réunis dans une édition collective sous le titre "Oeuvres d'une autre vie" (2000-2002). Ces 95 thèses A clouer sur les murs... sont un volet d'un triptyque, dont les deux autres (un gros volume d'Essais sous le titre Tout n'est rien; et philosophie politique sous le titre Impuissance du pouvoir) attendent patiemment les éditeurs téméraires.
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Gilbert Pingeon / L'Aventurier
ISBN 2-88108-857-0
En un temps où la rapidité s’érige en valeur absolue, ce récit à contre-courant rend hommage à la lenteur, voire à l’immobilité. Le sous-titre, « Journal de bord », prévient d’emblée le lecteur : le ton oscillera sans cesse entre le tragique et le grotesque. Le héros de l’Aventurier, Robert Choupart, est un petit cousin moderne de Job, tout aussi vociférant, pathétique et soumis aux caprices du destin que son illustre ancêtre. Du haut de son fumier – son lit en l’occurrence -, il maudit ce qu’il adore : le Créateur et l’ensemble de sa Création, tous deux inaccessibles par sa propre faute. Parviendra-t-il un jour à atteindre son objectif, cette Porte de Lumière qui, une fois franchie, le rendra à la société des hommes ? Ses efforts – et ses ruses – ont quelque chose d’émouvant. Le lecteur est invité à en rire. Jaune évidemment.
Gilbert Pingeon est né en 1941 à Neuchâtel. Maturité et brevet pédagogique. Il quitte l’enseignement en 2001 pour se consacrer à l’écriture et à la peinture. Est entré en littérature par la porte du cabaret (une centaine de chansons) puis du théâtre (une vingtaine de pièces). A publié des nouvelles, des romans et de la poésie. Partage actuellement son temps entre Delémont (JU) et Auvernier (NE).
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Eric Christen ; Françoise Baud / Thomas Hardy
ISBN 2-88108-844-9
Si, dans les pays francophones, le romancier Thomas Hardy n’est pas un inconnu, le poète doit encore trouver sa place parmi les plus grands de la littérature occidentale des temps modernes. Parmi ses admirateurs inconditionnels on peut nommer, parmi d’autres, Virginia Woolf, D.H. Lawrence, W.H. Auden, Ted Hughes, Philip Larkin et Seamus Heaney (Prix Nobel de littérature en 1995) qui lui ont rendu l’hommage de le considérer comme leur père et leur modèle. Né en 1840 dans une province rurale du sud-ouest de l’Angleterre, élevé dans la musique folklorique traditionnelle ainsi que dans la lecture active de la Bible et des grands classiques anglais, latins, grecs et français, passionné d’histoire, de peinture, de sculpture et de musique, architecte spécialisé dans la restauration d’églises médiévales, romancier régionaliste, peintre de son Dorset natal et témoin indigné des injustices humaines, philosophe de l’absurde et de la fatalité, dénonciateur de toute violence, amoureux de la nature, de la vie et de ses vrais plaisirs simples, Thomas Hardy est le plus universel des poètes anglais du vingtième siècle. (sortie mars 2008)
Eric CHRISTEN a enseigné le français et l’anglais à l’Ecole supérieure de commerce, puis l’anglais au Collège de Genève (Collège Voltaire). De 1970 à 1979 il a été “Maître de méthodologie pour l’enseignement de l’anglais” aux Etudes pédagogiques de l’enseignement secondaire, et “President of SATE” (Swiss Association of Teachers of English, affiliée à la SSPES) de 1987 à 1991. De 1998 à 2004 il a dirigé le “Common Reader Seminar” lors de la “Thomas Hardy Summer Conference” à Dorchester. Françoise BAUD a enseigné l’anglais à l’Ecole supérieure de commerce, puis au Collège de Genève (Collège Sismondi, Collège Rousseau et Collège de Saussure), jusqu’à sa retraite.
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Jean Pache - Monique Laederach / Parce que toi femme, moi homme
160 pages / ISBN 2-88108-855-4
"... parce que toi femme, moi homme": lapidaire, cette appréciation adressée par Jean Pache à Monique Laederach en 1998 exprime avec une rare justesse la teneur de la relation épistolaire que les deux écrivains cultivent à partir de 1971. Née sous les meilleurs auspices, pimentée par une pointe de volonté de séduction réciproque, leur amitié connaît au fil du temps des épisodes houleux. Si la production poétique de chacun d'eux, incisive et à bien des égards subversive, dément le cliché d'une littérature de Suisse romande terne, voire insipide, leur évolution personnelle creuse progressivement leurs divergences. Au féminisme militant de Monique Laederach, pour qui le corps féminin est frappé par une double dépossession, Jean Pache oppose une esthétique ritualisée de l'érotisme, dans laquelle ce même corps de la femme, bien que placé à distance par moult mises en scène, n'en est pas moins le point de fuite de tous les fantasmes. D'où la parution de chaque ouvrage, l'ouverture d'un nouveau débat, portant aussi bien sur des questions de forme et d'expression que sur la démarche poétique elle-même, et sur les "valeurs" qui lui sont attachées.
Avec en toile de fond le milieu littéraire romand des années 1970-1990, cette correspondance est donc le lieu d'un débat esthétique incessant, où le commentaire des textes de l'"autre", parfois lus sur le manuscrit, se fait souvent dans le détail, à grand renfort de citations et d'allusions reprises, nuancées ou contestées de lettre en lettre. Dialogue complice, direct, dur parfois, voire agressif, mais qui ne tait jamais l'admiration réciproque pour des oeuvres fortes qui "secouent" à tour de rôle chaque lecteur.
Tous deux enseignants, chroniqueurs, auteurs de récits et poètes, Monique Laederach (1938-2004) et Jean Pache (1933-2001) ont marqué la littérature romande par l'originalité de leurs écrits et de leurs parcours. Le texte des lettres qu'ils se sont échangées entre 1971 et 1998 a été établi et annoté par Daniel Maggetti et Stéphane Pétermann. Ce volume comprend également un ensemble d'articles et de comptes rendus consacrés à quelques-uns des livres des deux correspondants.
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Bernard Peitrequin / Marques de femmes
ISBN 2-88108-862-7
Marques de femmes Au milieu du siècle dernier, le héros de ce récit coule en Suisse romande une jeunesse heureuse, peuplée de visages aimés et de grandes amitiés. La nature nonchalante de Jérôme, ses succès féminins et l’attitude très indulgente de ses parents à son égard font de son adolescence une période insouciante et des plus agréables. Toutefois, dès son mariage, il est progressivement rattrapé par les réalités de l’existence. La mort du père, les difficultés auxquelles il se heurte dans sa famille et son travail ainsi que l’absence de perspectives qui donnent un sens à la vie vont progressivement peser sur son moral. Malmené par les épreuves et divers événements, Jérôme ne trouve pas en lui les ressources nécessaires pour surmonter ses frustrations et le mal-être qui en résulte. Il connaît une longue période d’errance existentielle. C’est alors que certaines circonstances et des rencontres inattendues vont lui faire prendre conscience que ce sont moins les choses de la vie qui le rendent malheureux que le regard qu’il porte sur elles. Ce retour sur soi-même et la réflexion qu’il exerce en parallèle sur son propre cheminement lui permettront-ils de retrouver goût à la vie et d’acquérir la force d’affronter l’avenir de manière plus résolue ?
Après des études de lettres à l’Université de Lausanne, Bernard Peitrequin s’est essentiellement consacré à la promotion des produits et services suisses dans le monde. Diplômé en relations publiques, il a assumé, dès 1995 et à titre indépendant, divers mandats dans le domaine de la communication. Il a notamment été pendant près de dix ans le rédacteur de L’EPI, la revue de la Société philanthropique suisse Union.
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Madeleine Knecht / Le Cordonnier de Sainte-Croix
ISBN 2-88108-864-3
Philippe Zimmermann est né dans le Grand-Duché de Bade en 1845 d'une famille de cordonniers, à une époque où la misère obligeait les gens à marcher pieds nus. Il émigre donc et s'installe à Sainte-Croix où il se marie en 1871. Pour nourrir ses quatorze enfants, il se démène, vend des bottines de sa fabrication, du foin, des porcs, des paniers, de tout. Membre de la Société du Grütli, il suit la crise de l'industrie des boîtes à musique dont ses fils et ses filles dépendent. Ensemble ils luttent contre la pauvreté, mais quand éclate la première guerre, le vieux cordonnier est seul à Sainte-Croix, ses enfants sont partis en Russie, en Angleterre, au Canada, aux Etats-Unis.
Madeleine Knecht-Zimmermann a grandi dans le Sud-Ouest de la France où son père était pasteur d'une paroisse de Suisses à l'étranger. Elle s'est intéressée très tôt aux efforts d'intégration de ces expatriés, mais surtout aux récits, tant de fois répétés de leur émigration, récits embellis ou assombris selon les circonstances et les humeurs. Enseignante, arrière petite-fille du cordonnier de Sainte-Croix, elle est partie à son tour à la recherche des siens, aux Archives cantonales vaudoises, aux Archives de la ville de Lausanne et de Sainte-Croix, au Landesarchiv de Karlsruhe, à Bienne, à Neuchâtel et dans de nombreux secrétariats paroissiaux. À l’aide des documents qu'elle a trouvés et de très vieilles photos, elle évoque la vie de cet ancêtre mythique et de ses enfants, en Suisse, à la fin du XIXe siècle. Des mensonges, des secrets de famille, une falsification d'identité ont fait de cette quête une véritable aventure. *** Jacques Roman / Je vous salue l'enfant maintenant et à l'heure de notre mort
Le rythme de Jacques Roman, c'est ça : un renversement inspiré, tonique, de la bien-pensance, considérée comme une statuaire. Parfois, il ne veut pas le savoir, ou feint de ne pas le savoir. Ainsi, quand il affirme : « Il n'y a pour toi écriture que devant une écriture qui superbement t'ignore. » Mais comment l'écriture pourrait-elle l'ignorer, lui, puisqu'il l'a dans le sang, dans le sperme, dans ses tissus cavitaires et jusqu'en ses coulées pariétales ? Puisque cette écriture anticipe, là où elle se trouve, sur les raisons et déraisons qu'il se donne, quoi qu'il fasse, de lui être consubstantiel. Au XVIIe siècle, le dictionnaire définissait ainsi l'enthousiasme : une fureur poétique ou prophétique. Jacques Roman est un fou furieux de cette espèce, celle qu'on n'enferme point, sous peine de se priver de l'éclat de ses étranges bontés, et générosités drues, telle une danse de vie piétinant cruellement, dans sa foulée, la matrice indifférente des robots. Il faut lire Jacques Roman, c'est un acte qui relève des Droits de l'homme autant que de ses devoirs envers l'honneur perdu du Verbe s'étant fait chair.
Marcel Moreau ***
Martine Chevalier /
Les Mots de George
« Mon deuxième prénom était George. George sans « s » comme pour déjà immobiliser un dérapage, une mystification ou un imbroglio. George, comme George Sand. George, telle une filiation forcée à l’ancêtre omniprésente dans le quotidien de la famille. Emma George Aurore Maire. Née le Ier juin 1948. La prédestination, alliée à quelques révoltes et la révolution, avait tracé des sillons pourpres dans mon destin à priori innocent. Encore fallait-il absolument que j’écrive … que je l’écrive. » (sortie mars 2008)
Martine Chevalier est née à Genève d’une mère chanteuse et d’un père architecte. Bourlingueuse mais aussi technocrate rigoureuse, elle a toujours caressé l’espoir secret de vivre de sa plume. Ainsi, em 1982, elle publie un roman d’expérimentation : Lagunes. Et en 2006, elle publie, toujours aux Editions de l’Aire, un récit décapant : Chemin Venel, un livre de sourires et d’humanité. On retrouve cette tendresse dans Les Mots de George.
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Antonin Scherrer / Victor Desarzens et son temps
Disparu en 1986, sait-on encore qui était Victor Desarzens ? Mesure-t-on, au-delà de la création de l’Orchestre de Chambre de Lausanne en 1942, quelle influence cruciale il a exercée en plus de trente ans d’activité sur le terreau culturel vaudois et helvétique? Violoniste, chambriste, chef d’orchestre, penseur, épistolier intarissable, cet amoureux de nature et de bonne chair aura été aussi – surtout ? – cet infatigable découvreur de talents qui ne reculait devant aucun obstacle pour défendre les idées et les gens auxquels il croyait. C’est cet homme, et à travers lui toute une époque, que ce livre s’est fixé pour objectif de croquer. Entre mots et photos, on chemine du Pays-d’Enhaut de 1900 à la Lausanne du début de la radiodiffusion, on traverse la guerre, les années héroïques des premiers pas de l’OCL, séjourne à Winterthour et au Château de Muzot en hôtes comblés de la famille Reinhart, on se retire aussi à la Valsainte et chez les Bernardines de Collombey ; on rencontre bien sûr des musiciens, mais également des peintres, des écrivains, des médecins passionnés de musique… Toute la vie d’un temps passé mais pas révolu à travers la lunette d’un homme hors du commun, intransigeant par passion, passionné par nature. Quelque part entre tout là-haut et la terre.
Le livre est enrichi d’un CD reprenant les principaux enregistrements de Victor Desarzens (musique et interviews).
Journaliste et musicologue, Antonin Scherrer travaille à Espace 2.
Page créée le 22.02.08
Dernière mise à jour le 09.10.09
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