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Editions Héros-Limite

Alain Berset
Case postale 5825
CH - 1211 Genève 11
Tél. +41 022.328.03.26
www.heros-limite.com
editions@heros-limite.com



Parutions 2010

Éilie Reclus / Le pain
Préface de Joël Cornuault. Avec des illustrations de Marfa Indoukaeva.
156 pages, août 2010, ISBN 978-2-940358-54-0.
«Chose terriblement réelle serions-nous tentés d’ajouter à la lecture du petit livre – publié en 1909 et depuis longtemps épuisé – Le pain.

Élie Reclus, frère aîné du géographe Élisée Reclus, est ce que les Anglo-Saxons ont coutume d’appeler un polymathe, sorte de touche-à-tout de génie extrêmement difficile à situer et à contenir dans un champ particulier du savoir. Aussi à l’aise en littérature qu’en sciences, les écrits publiés d’Élie Reclus peuvent porter tant sur la politique et la sociologie, que sur l’ethnographie et sur l’histoire naturelle, sans compter la mythologie et l’histoire des religions. Son contemporain Havelock Ellis le dit doté d’une intelligence lumineuse et relève son style admirable, fortement imprégné par la langue française du seizième siècle, Montaigne en ligne de mire.

Durant les dernières années de sa vie passées à Bruxelles, où il occupait à l’Université Nouvelle une chaire de mythologie comparée, Élie Reclus travailla principalement à un volumineux ouvrage sur le pain, laissé inachevé. C’est son fils, Paul Reclus, qui assurera l’édition posthume du présent ouvrage. Reflet compact mais fidèle d’une pensée généreuse, intéressée aux caractères premiers de l’humain, à ses traits les plus vivaces.

« Erudition, drôlerie, sagesse et talent de conteur, nous confiait récemment Joël Cornuault, n’ont pas suffi au discret Élie Reclus pour qu’il survive dans la mémoire de beaucoup de lecteurs. »

Voici donc l’occasion de redécouvrir à la fois un texte et un auteur singuliers.

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Pascal Omhovère / / Une vie débutante – étude pour saint Symphorien
64 pages, septembre 2010, ISBN 978-2-940358-59-5
«Pour entrer dans le stade, la méthode la plus classique, qu'on ait ou non la tchatche, c'est de tricher sur les âges. Et il convient sans doute de le faire toute sa vie de toute façon; d'être toute la vie ainsi comme ça dans de fausses connaissances et confidences sur nos âges; par honnêteté devant l'éternité de ces espaces infinis; par honnêteté et par courage. Mais payer, ça, non! Et d'abord, avec quoi ? L'argent ne compte pas. N'y songeons pas. Ca n'existe pas. Allez, on se rajeunit, il faut tenter de toute façon. Il faut faire entrer le tout pour le tout dans un stade. Il y a autant de digressions possibles que de mirabelles sur une tarte tiède. C'était plus facile qu'on l'aurait cru, on a surtout évité le grommellement de l'échec, la plaie, la rancoeur, la contention. On a franchi un feu, une eau, et le stade s'ouvre à nos yeux. La nature offre son paradis circulaire, ovale et réfléchi: le stade qu'un stade entier contemple; comme si on installait un stade en pleine campagne et que 18000 personnes venaient s'y regrouper pour regarder l'herbe. Se ressourcer. 9000; 7800; 17000 vies. "Allez messins ! Allez messins ! Allez messins ! Allez messins !".»

«Tout part d'un match de football auquel un jeune homme de treize ans assiste en 1974, ou 1975 peut-être, en compagnie de son camarade Thierry Jehl. Cinq lustres ont passé.

Le jeune homme, qui a singulièrement vieilli, traverse ce Metz-St Etienne des années soixante-dix, et revoit vibrer le stade Saint-Symphorien, haut lieu de purgation des passions. Précisément juché dans les populaires, il s'interroge sur ce saint méconnu qui a donné son nom au stade, et tente de déchiffrer la sainteté à la fois cachée et partout présente, dans le langage, sur la pelouse et dans nos vies. Ses réflexions lui font revivre un autre match où il n'était pas spectateur, mais joueur : match catastrophe, événement marquant de sa vie débutante.

Cependant le théâtre lui ouvrira ce jour-là ses bras féminins. Il remonte à la source de cet amour du théâtre.

À l'adolescence, période de la vie où les choix s'imposent, trois pôles particulièrement l'auront magnétisé: le football, la religion et le théâtre. Aujourd'hui, il les relie, débat avec lui-même et sa solitude. Se projetant dans des tableaux d'Antonello da Messina, d'Ingres et du Pontormo, il réinvente sa propre épopée et celle du FC Metz, dans un langage direct et naïf, sachant que «ce dont on ne peut parler, c'est cela qu'il faut dire.»

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Robert Creeley / Là – poèmes 1968-1975
192 pages - avril 2010 - ISBN 978-2-940358-57-1
Compilation de textes extraits de Collected Poems of Robert Creeley, 1945-2005. University of California Press.
Traduction : Martin Richet - Ouvrage traduit et publié avec le concours du Centre national du livre.

«Ce n'est pas ce que dit un poète qui compte comme ouvre d'art, a un jour écrit William Carlos Williams, 'c'est ce qu'il fait, avec une telle intensité de perception que son ouvre vit d'un mouvement intrinsèque qui témoigne de son authenticité.' Je ne connais pas de poète contemporain doté d'une telle sensibilité au moment de fabrication (et, en poésie, faire signifie aussi décomposer) ; chez Robert Creeley, chaque ligne est soigneusement affûtée.»
Susan Howe

«Jamais je n'ai rencontré sens plus subtil de la mesure, excepté dans les poèmes d'Ezra Pound.»
William Carlos Williams

«Robert Creeley a créé un noble corpus de poésie qui prolonge les ouvres de ses prédécesseurs Pound, Williams, Zukofsky et Olson, fournissant comme eux à ses successeurs une méthode d'exploration de notre nouvelle conscience poétique américaine.»
Allen Ginsberg

«Sa concision a l'éclat irrésistible du diamant.»
John Ashbery

«Robert Creeley est un des grands géants de la poésie américaine du 20ème siècle. Son ouvre est un monument.»
Paul Auster

«Robert Creeley est, à mes yeux, une pierre d'achoppement, une mesure de ce qu'est la poésie. C'est, comme Kerouac, un génie du sensoriel et, comme Miles Davis, un maître de l'oreille. C'est, comme Van Gogh, un sculpteur de l'espace.»
Michael McClure

«Robert Creeley transforme la musique éphémère, spontanée de la vie en un art américain profondément durable : brillant, nécessaire, impeccablement composé. Chez Robert Creeley, tout est, pour toujours, renouvelé.»
Peter Gizzi

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Hugo Münsterberg / Le cinéma
208 pages - avril 2010 - ISBN 978-2-940358-52-6
Édition préparée par François Bovier et Jean-Philippe Rimann. Traduit de l’anglais par Martin Richet. Ouvrage traduit avec le concours du Centre national du livre et publié avec l’aide de la Loterie Romande.

Publié à New York en 1916, The Photoplay: A Psychological Study constitue la première étude systématique jamais consacrée au cinéma. En décrivant, avec les outils de la psychologie expérimentale dont il est l’un des pionniers, les opérations mentales mises en jeu par le spectateur de films, Hugo Münsterberg (1863-1916), professeur allemand exilé aux Etats-Unis, tente dans cet ouvrage fondateur de décrire les spécificités techniques et narratives du cinéma, afin de conférer à cet art nouveau un statut esthétique autonome.
Cet essai de Münsterberg s’est imposé comme une référence incontournable dans le champ de l’histoire du cinéma. En intégrant le film dans la série culturelle des images animées, il permet de revenir sur les origines multiples du cinématographe, notamment sur les expérimentations scientifiques d’un Marey ou d’un Muybridge et sur les jouets optiques du XIXe siècle. Mais il propose également une réflexion stimulante sur le positionnement du spectateur et le dispositif filmique, dans une perspective psycho-physiologique qu’il est possible de confronter aux approches psychanalytiques et cognitivistes du cinéma qui se sont développées par la suite.

Hugo Münsterberg, né à Danzig le 1er juin 1863 et mort à Cambridge (Massachusetts) le 16 décembre 1916, est un psychologue germano-américain. Pionnier de la psychologie appliquée, il est connu pour ses recherches en psychologie industrielle.
Élève de Wilhelm Wundt à Leipzig, il décide de se consacrer à la psychologie et obtient son doctorat en 1885. Il termine ensuite ses études de médecine à Heidelberg, puis enseigne à Fribourg-en-Brisgau. En 1891, il participe au premier Congrès international de psychologie et rencontre William James, qui l’invite à venir à Harvard pour diriger le laboratoire de psychologie. Après trois ans aux États-Unis, il refuse une chaire de professeur et retourne à Fribourg. Deux ans plus tard, en 1897, il accepte de retourner à Harvard où il finira sa carrière.
En 1913, Hugo Münsterberg propose des méthodes permettant d’analyser les métiers et aptitudes professionnelles des individus. Il conçoit également des tests permettant aux gens de mieux faire leur travail.
En 1916, il publie The Photoplay: A Psychological Study, l’un des ouvrages les plus importants, sinon le plus important, écrits sur le cinéma dans les années dix.

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Nicolas Bouvier / Les Boissonas - Une dynastie de photographes, 1863 – 1983
Publié avec le soutien de la Fondation Hans Wilsdorf et de la République et canton de Genève.

«J’ai passé près d’une année à déchiffrer ces grimoires déposés sur mon bureau – la porte est toujours ouverte – en liasses furtives et pieusement ficelées, souvent tracés d’un crayon pâli, au risque (sort promis au jeune Gorki par sa logeuse) de «me bouffer les mirettes». Tout en sentant ma vue baisser, j’ai mis ces souvenirs au pillage et j’ai découvert une ville – la mienne – qui m’était bien moins familière que Téhéran ou Kyoto. J’ai vu ressurgir comme dans le bac du photographe les images d’un monde révolu auquel mes plus anciens souvenirs me reliaient par un fil ténu. [...] Si aujourd’hui je ne sais pas mieux où je vais, je sais désormais, grâce à cet exercice papivore, un peu mieux d’où je suis venu.»

Trois regards

Écrivain, photographe et iconographe, Nicolas Bouvier n’a jamais caché combien l’attention qu’il portait au monde devait à ces trois métiers, chez lui fondus en un et appris sur le tas. Trois façons de saisir les choses et les êtres qui l’accompagnèrent tout au long de son existence. L’écrivain nous est connu, parce que L’Usage du monde est un livre premier et essentiel. Le photographe l’est devenu, par la grâce des clichés pris quatre saisons durant (hiver 1955 – automne 1956) puis vendus à un grand journal de Tokyo, clichés pris dans le besoin car le quotidien était alors précaire. Le métier d’iconographe, il lui restera fidèle depuis ce jour où, de retour de Paris un manuscrit refusé sous le bras, il allait se donner quarante-huit heures pour trouver un gagne-pain.

Les Boissonnas, histoire d’une dynastie de photographes reflète ces activités. L’aventure débute par la rencontre de Paul, «dernier» des Boissonnas et dépositaire des archives de la famille. Leur premier échange date de 1968 : Nicolas Bouvier lui commande pour le compte d’un éditeur londonien une série de clichés. Fin des années soixante-dix, l’idée d’un ouvrage monographique prend forme. A la suite d’une entrevue avec Jean Hutter, directeur des éditions Payot Lausanne, Nicolas Bouvier lui envoie le 9 juillet 1980 un premier courrier:

Cher ami,
Comme promis et au fil de la machine quelques-uns des caractères que nous souhaitions donner au livre sur les Boissonnas.
La Dynastie Boissonnas (1864 à nos jours, quatre générations) est l’homologue citadin et cosmopolite de la Dynastie rurale des Deriaz dont l’exposition a soulevé un vif intérêt.
Rat des villes et rat des champs. Cette différence est très révélatrice de la nature profonde de nos deux cantons.

Un fil conducteur typographiquement distinct du reste. La saga d’une famille d’artisans puis «d’artistes», ses débuts modestes, ses problèmes, son ascension, ses succès, ses triomphes, deuils et naissances, sa polyvalence professionnelle, fêtes de famille ou fêtes d’atelier etc. Mode de vie.
[...]


Page créée le 04.05.10
Dernière mise à jour le 10.12.10

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