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Un Théâtre professionnel dans le Jura
Premier Projet : Année 2000

"TABLE D'HÔTE" de ROBERT WALSER

Textes inédits en français
Traduction : Marion Graf
Mise en scène : Germain Meyer

  Robert Walser et le théâtre


On connaît la fascination de R. Walser pour le théâtre, ses essais avec les amateurs de Bienne, sa grande tentative en direction d'une carrière professionnelle, avec l'échec retentissant qu'il a lui-même décrit. On peut lire ses nombreux écrits sur des dramaturges aussi importants que Kleist, Büchner, Hölderlin ou Schiller. Un de ses romans "Le Brigand" porte d'ailleurs le titre d'un des personnages de Schiller et un tableau célèbre peint par son frère Karl représente le jeune Robert costumé pour ce personnage hors-la-loi. On n'ignore pas non plus que, durant plusieurs années, Robert Walser pourra observer la scène professionnelles du théâtre depuis ce poste d'excellence que représentait le Deutsches Theater de Berlin alors dirigé par Max Reinhardt et où son frère fonctionnait comme scénographe.

Si l'on a édité en français quelques unes de ses pièces comme L'étang, Félix, Blanche-Neige ou Cendrillon, il restait de nombreuses scènes dramatisées que Walser envoyait aux jouranaux ou revues et qui témoignent de son besoin de passer par l'écriture scénique pour résenter sa vision du monde. Non seulement il écrit ses testes sous forme dialoguée, mais il en précise les personnages, les actions, les lieux et les atmosphères. Restes d'une ancienne fascination ? Esquisses d'un dramaturge incapable d'une oeuvre majeure ? Clliens d'oeil à l'imagination du lecteur chargé de reconstituer situation et personnages, espace et climat émotionnel ?

Appelées "dramolets", aux dimensions variant entre une seule page ou plus de dix, à deux ou multiples personnages, ces proses s'attachent à creuser la surface de la page pour nous faire entrer dans un monde à trois dimensions. Nouvel espace dans lequel Walser brouille la séparation entre la scène et la salle, entre les personnagges de fiction et leur auteur, entre les être humains, les animaux et les objets animés. Un même personnage peut se voir attribuer plusieurs noms ou qualificatifs, subir les commentaires en direct d'un metteur en scène qui intervient dans l'action ou s'interroge sur la valeur de la dramaturgie.

Walser a-t-il simplement profité de la liberté que lui offrait un texte soumis au seul lecteur et non aux exigences d'une représentation ? Envisageait-il une éventuelle mis en scène ? L'aurait-il souhaitée sous la forme de sa publication journalistique ou l'aurait-il modifiée ? Cette première version théâtrale en inaugure en tous cas la confrontation avec le scène et nous sommes prêts à parier qu'il y a là une forme nouvelle qui correspond précisément à un regard sur le monde aussi surprenant que celui des poèmes et des brefs récits de Walser que l'on redécouvre avec étonnement bientôt un siècle après leur première publication.

 

  Intentions de mise en scène

Passer de ces multiples coups de projecteurs à un spectacle pose évidemment le problème d'un point de vue, d'une dramaturgie et d'un langage scénique. Thèmes et personnages permettent divers recoupements, éclairages contradictoires, reprise et développements : ils tournent autour de l'insatiable désir de Walser d'exprimer une singularité qui le tardaude. Comment être soi-même sans perdre le lien à l'autre duans un rapport à l'être aimé ? Comment être un artiste dans perdre son indépendance dans un rapport aux éditeurs ou aux mécènes ? Comment être citoyens sans perdre la maîtrise de sa propre dignité dans un rapport au monde de l'économie et du social?

Les jeu théâtral représente la voie idéale pour aborder cet espace intermédiare, cette sorte de stratégie de "l'entre-deux". Walser le fait pourtant dans une approche privilégiant le retrait, l'effacement, presque la non-présence : "être" le moins possible afin de pouvoir être "totalement". Car si la scène est l'instrument du regard walsérien, ses moyens n'en sont jamais les coups de théâtre : pas de révolte romantique, pas de révélations fracassantes, pas def traces de pinceau expressionniste. A peine une petite rumeur de langage qui fait oeuvre de résistance discrète mais combien efficace, juste un petit tremblement qui métamorphose la réalité, semble s'y pllier pour la déplier et replier selon l'itinéraire voulu par ce marcher infatigable qui traverse les formes de l'écriture comme les paysages du plateua jurassien en ouvrant, au coeur des rapports humains, une sorte de fascinant vertige.

Rendre cet étrange sentiment de vivre le monde dout en étant hors de lui, proche à la fois du cri et du silence, du bonheur de vivre et de l'urgence d'n finir, voilà le défi de ces dramolets groupés autre de celui qui donne au spectacle son titre de "TABLE D'HÔTE". Car si l'autrer n'a jamais connu que des chambres de location pour écrire et dormir, bistrot, auberge, café ou pension sont devenus, après de longue balades ou d'orageuses pages d'écriture, des lieux privilégiés de rencontre et d'observation. C?est là, en plein milieu du réel, que nous dresserons cette table-scène pour que s'y esquissent es'y réfractent toutes les traversée de l'imaginaire, les enjeux du non-dit et des émotions à fleur-de-rien. Walser sera toujours présent, auteur ou client, personnage ou spectateur, metteur en scène ou personnage de fiction. L'espace autour de lui reflétera cette double réalité : on dressera notre table d'hôte au milieu de tables occupées par des clients-spectateurs mais la scénographie ouvrira constamment sur une autre dimension, sorte de porte-fenêtre d'où l'on peut voir et être vu, surgir ou s'échapper, suggérer ou commenter dans un dialogue qui renouera avec la riche correspondace visuelle du frère scénographe, Karl Walser.

La musique sera reflet elle aussi de cette dualité. Porteuse d'une seule voix ou écho d'un collectif, elle interviendra directement sur scène et ponctuera la marche du spectacle avec une dimension ironique et critique, sorte de parade qui signalera à la fois ruptures et enchaînements, atmosphères et commentaires, A l'image des comédiens qui autre du personnage de Walser assumeront, à vue et de manière distancée, les diverses métamorphoses du riche éventail de clients conviés à cette inhabituelle "TABLE D'HÔTE"

G. Meyer
avril 2000

 

  Equipe de création


Dans la mesure du possible et des disponibilités professionnelles, il a été fait appel à un collectif d'artistes jurassiens pour assurer à la fois jeu et production du spectacle.

 

  Diffusion


Les dates de répétitions, de création et de tournée ont été établies et définies. Elles orientent le spectacle vers une diffusion non seulement sur l'ensemble du Jura mais avec une ouverture vers le Réseau des Villes de l'Arc Jurassien en liaison avec une promotion des texte de Walser dans les différentes écoles et bibliothèques de chacune des ces municipalités, ainsi que sur la région transfrontalière.

Répétitions : du 15 juillet au 24 août 2000
Première : Moutier le 25 août 2000
Tournée : du 27 août au 15 octobre 2000

 

  Prévision de tournée

Moutier : 25 août 2000 première

puis : (par ordre alphabétique, selon dates encore à définir)

Bassecourt
Berne
Belfort
Besançon
Bienne
Boncourt
Boudry
Delemont
Fleurier
Granges
La Chaux-de-fonds
Le Locle
La Neuveville
Le Sentier
Malleray
Montbeliard
Neuchâtel
Oensingen
Orbe
Porrentruy
Saignelegier
Sochaux
Soleure
St-Croix
St-Imier
St-Ursanne
Tavannes
Vallorbe
Yverdon

 

  Contact

AJAC - COORDINATION THEÂTRE
secrétariat
Jacqueline Steiner
Rouges-Champs 30
2740 Moutier
Tél. / Fax : 032 493.36.18
ajac@bluewin.ch

 

Page créée le 01.10.01
Dernière mise à jour le 01.10.01

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