Editions Samizdat
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Parutions 2012
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Collectif / Creuser les voix |
Traces d’une rencontre
« Retournés dans l’épaisseur du corps, les mots. »
Antoine Emaz, Boue
La maison de L’arc à Romainmôtier, une institution du Pour-cent culturel Migros qui invite depuis de nombreuses années des écrivains et des artistes à participer à des ateliers de réflexion sur la création contemporaine, nous a ouvert ses portes du 8 au 10 juin 2011.
Trois poètes venus de France, Sereine Berlottier, Cécile Guivarch, Philippe Païni et trois poètes de Suisse romande, Silvia Härri, Cesare Mongodi et Sylvain Thévoz, se sont réunis pour échanger autour de leurs textes et de ceux d’autres auteurs qui ont eu une importance particulière pour leur cheminement dans l’écriture. Les temps de lecture, d’échange et d’écriture ont été l’occasion pour chacun d’élargir le champ d’exploration de sa pratique d’écriture. J’ai eu quant à moi le plaisir d’organiser et de coordonner ces trois journées.
Les textes que nous vous proposons dans le présent volume, tous inédits, ont été écrits pour la rencontre, durant l’atelier, ou dans le prolongement de ces échanges. Ils témoignent de la richesse et de la vigueur de la jeune poésie contemporaine. Nous remercions chaleureusement Sylviane Dupuis, écrivain, qui par son intervention le 8 juin nous a permis d’enrichir et d’approfondir notre réflexion, L’arc, qui a initié et soutenu cette rencontre, et Veronika Sellier et Geneviève Grandjean pour leur accueil dans ce lieu.
Mathilde Vischer
Sereine Berlottier, Cécile Guivarch, Silvia Härri, Cesare Mongodi, Philippe Païni et Sylvain Thévoz, Six poètes en résidence à L’arc Romainmôtier, Creuser les voix, éditions Samizdat, 2012, 84 pages.
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Cesare Mongodi / Ciao Papà |
« … Pour la première fois, moi le seul homme, moi soudain le père. Au bout de la table, au bout de moi-même. A l’étroit dans le rôle tel que je l’avais jusqu’alors investi et flottant dans le vide autour duquel le puzzle familial cherchait insensiblement un nouvel équilibre. Puis, par secousses de tendresse, par afflux soudains de sang, la présence en moi de mon père disparu. Vague immense qui me jetait sur une plage perdue, me roulait comme une éponge nue dans l’écume de ses gestes de ses rires de ses moues. Moi, moins lui, plus lui en moi : mes mains s’agrippaient incrédules à cette pépite, la palpaient, la tournaient de chaque côté pour vérifier si vraiment elle m’appartenait. Cette jeunesse à laquelle je devais renoncer pour la posséder, cette jeunesse de fils, combien elle était chétive et tremblante devant ce sang rutilant de père. Combien de fois devrai-je encore le sentir parcourir mes veines étonnées d’une présence étrangère et pourtant si familière ? Combien de fois, jusqu’à ce que mon sang ne se reconnaisse qu’en ce mélange ?
Cesare Mongodi est né à Lugano en 1963 de parents italiens. Après une licence en économie et trois ans dans la finance internationale, il part avec sa future épouse pour un voyage d’une année et demie en Orient. Puis, études de lettres à Lausanne et mémoire sur l’oeuvre du poète Pierre-Albert Jourdan. Enseigne la littérature française et l’italien au gymnase de Morges et anime des ateliers d’écriture autobiographique pour adultes. Il a reçu le Prix Follope pour la qualité de ses études orientées vers la poésie.
Cesare Mongodi, Ciao Papà, poèmes de Cesare Mongodi, éditions Samizdat, 2012, 96 pages.
Page créée le 13.04.12
Dernière mise à jour le 13.04.12
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