Du Sud et de l'Est
Toutes les langues nationales de
Suisse se pressent dans les pages de mai, accompagnées
de la littérature de l'immigration : nous sommes
heureux que le Prix Georges-Nicole revienne cette année
à un auteur haïtien, Jean-Euphèle Milcé
- une occasion de redire combien l'ailleurs nourrit la vitalité
culturelle d'ici. Un autre exotisme, éloigné
lui aussi du pittoresque et de la carte postale, nous est
proposé par Anne Rivier dans son Bleu de Perse
: un ouvrage hélas déjà épuisé,
mais que nous tenions à présenter en tant
que premier roman de son auteur. Le travail de Zsuzsanna
Gahse auteure hongroise d'expression allemande et passeuse
de la littérature de son pays d'origine, nous conduit
vers un orient plus proche, ou simplement en Thurgovie...
Les lettres romanches sont quant à elles assez rares
sur nos pages, parce que de fait rarement présentes
en dehors des Grisons. Nous saluons donc l'enthousiasme
contagieux de Corinne Desarzens, qui a répondu à
l'appel des " Sirènes d'Engadine ". Le
rayonnement de la littérature romanche est aussi
au centre d'un dossier qui distingue la livraison récente
de Feuxcroisés (no 6). La revue, étroitement
attachée au Culturactif (l'une et l'autre sont développés
par la même association, le Service de Presse Suisse)
poursuit son travail de fond en faveur du l'échange
littéraire et de l'attention aux littératures
non francophones de Suisse: plusieurs extraits sont en ligne,
qui donnent un aperçu de la diversité toujours
étonnante des littératures de ce pays. Elle
répond à la diversité des points de
vue internes à un seul et même roman que défend
Jean-Michel Olivier, lauréat du Prix Michel-Dentan.
L'inédit du mois fait quant à lui écho
à la précédente livraison de Feuxcroisés
: il est de la main d'Américo Ferrari, poète
péruvien vivant près de Genève, auquel
la revue consacrait un dossier en 2003 - et qui fera prochainment
l'objet d'une publication sous l'égide des Editions
d'en bas, du Centre de traduction littéraire et du
Service de Presse Suisse.
Enfin, nous voudrions mettre en exergue
un texte de Fabio Pusterla que nous sommes particulièrement
heureux de vous proposer dans l'original italien et en traduction
française : Marges, rives, est une réflexion
de haut vol sur la poésie, livrée par un auteur
que nous ne présentons plus. Nous remercions Fabio
Pusterla de nous l'avoir confiée. Le poète,
traducteur et critique est également l'hôte
des livres dui mois, avec son nouveau recueil Folla sommersa.
En vous souhaitant une excellente lecture,
Francesco Biamonte
Page créée le 05.05.04
Dernière mise à jour le 05.05.04
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