Notice biographique
Ce qui fut accompli à ce jour
1965 : naissance de Philippe
Rahmy à Genève, père franco-égyptien,
mère allemande. Maladie des Os de Verre. Fracture des
deux mains à la naissance.
1966 : première fracture
du crâne.
1967 - 1998 : deuxième
fracture du crâne, fracture de l'épaule gauche,
fracture du nez, troisième fracture du crâne,
fractures multiples des bras, des jambes, du bassin, des omoplates,
des clavicules, du sternum, des mains, des pieds, des chevilles,
de la cage thoracique, de la mâchoire, du visage, des
genoux, des coudes, des poignets.
Paris. Alcool. Morphine. Poésie.
Chasteté.
Déchirure des ligaments latéraux,
antérieurs et postérieurs, internes et externes
des genoux, des coudes, des épaules. Fractures ouvertes
des fémurs, des radius et cubitus. Écrasement
bilatéral des tibias. Calculs. Opérations chirurgicales
orthopédiques à répétition, vis,
plaques, sondes, poches, fers, griffes, tiges, acier, plastique,
titane.
1999 : mariage. Voyage en Égypte.
1999, paralysie des membres
supérieurs, paralysie faciale, aphasie, cécité,
coma. Opération à cur ouvert. Tant que
le sang coule, à la recherche du ciel, fidèle
à l'étoile du corps.
Seconde naissance. Licence de philosophie.
Gymnastique.
Collabore au site remue.net ( http://www.remue.net/PR/index.html
).
Douleur.
Extrait de
la postface de Jacques Dupin
" Mouvement par la fin,
titre du livre, mouvement à rebours de l'écriture
qui commence avec l'instant de la mort pour remonter le cours
de l'éclat et de l'éclatement d'un corps harcelé
par les attaques d'un mal inflexible. Mouvement par la fin,
une fin de non-recevoir qui, s'écrivant, se donne et
se projette, appréhendant l'issue que le mouvement
appelle en la révoquant - et dont il procède
par le " par " qui l'enjambe et qui la dénie.
[
]
Notes d'un journal anachronique, échardes
arrachées au corps souffrant, étincelles dispersées
dans l'air. Très loin de toute complaisance narcissique,
ce portrait de la douleur est un constat transcrit jour après
jour de ce que le corps et l'esprit endurent dans l'épreuve.
La notation réaliste au plus près, au plus précis,
s'ouvre sur le dehors, s'exalte de la contemplation de la
mer ou de la nuit, d'un arbre, d'un nuage, de l'envol d'un
épervier au-dessus des murs. L'enchaînement des
crises, des soins éprouvants, des injections n'en finit
pas de renaître en jetant de sourdes lueurs, en provoquant
l'exorable montée de la lumière. Décantation
qui soudain cristallise et desserre l'oppression. Le corps
supplicié réinvente pour se maintenir éveillé
l'échappée de la fenêtre ouverte et l'espace
réconcilié. [
] "
Jacques Dupin
Page créée le 27.08.04
Dernière mise à jour le 27.08.04
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