L'Heure de papier
ou les jours sans elle
(Extrait)
Huitième visite
Le journaliste arrive, un panier de
pic-nique à la main. Elena et Cécile étaient
assises, droites et sérieuses, à l'attendre.
Le journaliste, à Cécile :
- Ah, c'est
bien, vous êtes venue
Elena, ostensiblement :
- Oui, je
me suis dit que vous auriez du plaisir en ma compagnie
Ils sourient tous les trois.
Le journaliste :
- A quelle
heure doit-on rentrer ?
Elena :
- Mais puisque
je vous dis qu'on est libre, on est libre, je vous assure
!
Cécile :
- Pas après
17 heures, ce serait bien, tout de même
Le journaliste :
- Alors on
y va
Elena :
- Vous avez
pris du papier ?
Le journaliste :
- Des livres,
du papier, tout ce qu'il faut pour vivre heureux
Elena :
- Ah, bien,
j'aimerais peut-être écrire une ou deux cartes
postales, aussi.
Le journaliste :
- Bien sûr,
on verra ça ; la voiture est juste là
Il tend son bras à Elena. Ils sortent. Changement de
décor, pendant lequel on entend " Attention la
tête, attention les pieds ", un bruit de portière,
un bruit de moteur, puis le moteur s'arrête, on entend
" attention les pieds, attention la tête ",
ils sont arrivés. Le bruit de l'eau, léger,
une petite plage de gravier, 3 tables, des chaises et un parasol,
une sorte de bar au fond.
Elena :
- Mon Dieu,
depuis combien de temps ne suis-je pas venue là ? C'est
si beau
Si beau que
peut-être
je n'y suis jamais venue.
Cécile :
- Oui, c'est
très beau.
Elena :
- Toujours,
n'est-ce pas, quand il y a de l'eau. Un lac, une rivière,
la mer bien sûr. C'est
toujours
plus beau.
Le journaliste :
- On pourrait
s'installer ici, il y a des chaises, un parasol.
Elena :
- Vous avez
tout pris ?
Le journaliste (il sort des livres, un bloc de papier
un cake) :
- Si on a
une petite faim
Elena :
- On pourrait
commencer par écrire quelques cartes postales. Vous
voulez bien aller en
acheter
pour moi ?
Le journaliste se lève :
- Il vous
en faut combien ?
Elena :
- Je dirais
une quinzaine ; si je ne veux pas faire de jaloux
Quoique
une dizaine
peut-être
(elle réfléchit) : enfin, ça risque de
faire beaucoup
Peut-être que 6 ou 7
C'est si
long à écrire. Et puis de toute façon
on ne les envoie jamais. 2 ou 3 alors, oui, 2 ou
3
devraient suffire. Ça sera bien... Oh et puis non.
Achetez-en une. Juste une... Pour le
souvenir...
Avec le lac dessus. Mais une belle, hein ? Et puis un timbre
aussi. Un beau
timbre...
On ne fait plus attention aux timbres
Le lac, les montagnes,
quelques fleurs
peut-être.
Et n'oubliez pas le timbre. De toute façon, comment
savoir s'ils sont encore
vivants
?
Cécile et Elena restent silencieuses. Lorsque le journaliste
revient, il dit :
- J'ai déjà
collé le timbre, sinon je l'aurais perdu. Vous voulez
un stylo ?
Elena :
- Je n'écris
plus tellement, vous savez ; faites-le, vous ; vous voulez
bien ?
Le journaliste :
- D'accord.
(Un silence). Mais j'écris quoi ?
Elena :
- Ah, pardon.
Eh bien, les trucs habituels
Chère Elena, nous
sommes en vacances au
bord
du lac, le temps est splendide et nous pensons bien à
toi dans ton trou à rats. Non.
Laissez
tomber trou à rats. Nous pensons bien à toi.
Et vous signez.
Le journaliste (qui n'a rien écrit):
- Vraiment
?
Elena :
- Bien sûr
que vous signez.
Le journaliste :
- Mais
j'écris ça ? A vous ?
Elena :
- A qui d'autre
?
Il écrit.
Elena :
- Cécile
notera l'adresse, moi je ne la connais pas. Et vous signerez
aussi, bien sûr. Et moi
aussi
je signerai. Voilà. Je me réjouis de la recevoir.
De l'oublier et de la recevoir. Le
mieux,
c'est quand on s'écrit une carte d'Italie. Là,
on a vraiment le temps de l'oublier. La
recevoir
est une véritable surprise. Voilà. Une
bonne chose de faite
Si on passait à la
suite
? (On entend un train qui passe ; Elena lève une
main, voulant signifier " écoutez ! ",
puis
:) Quand on parle de l'Italie
Le journaliste :
- J'ai...
j'ai pris le roman qui se passe au Canada.
Elena :
- Ah, bien,
le Canada. J'ai toujours rêvé d'y aller.
Le journaliste :
- Parce que
vous n'êtes jamais
Vous avez écrit sans
Elena :
- Vous vous
imaginez ? Tout recommencer. Dans ces hivers-là. Au
bord de l'océan. Ou dans
les
grandes villes. Les villes souterraines. Il est de qui, ce
roman ?
Le journaliste.
- Mais
de vous
C'est ce qu'on avait dit, non ?
Elena :
- Ah oui,
bien sûr, de moi. Et son titre ?
Le journaliste :
- Sans toi.
Elena :
- Ah oui,
bien sûr, Sans toi.
Le journaliste :
- Vous n'y
êtes jamais allée ?
Elena :
- Jamais,
c'était juste un rêve.
Le journaliste :
- Mais alors,
vous avez écrit
Elena :
- J'ai écrit
en connaissance de cause.
Le journaliste ouvre le livre, dit
: " C'est la lettre qu'Elise écrit, vous savez
", commence la lecture. Après quelques instants,
on voit qu'Elena récite, sans voix, certains passages.
C'était son nom, qui en premier
m'avait ravie : oignon de mer ; proche de l'oxymore, comme
une rencontre entre deux contraires, la terre et l'eau
Une dénomination insolite, de celles qu'on demande
de répéter, parce qu'on n'est pas sûre
de l'avoir bien comprise : oignon de mer, vous dites ? Et
comment écrivez-vous mer ? Ah oui, c'est bien ce que
je pensais
Mais moi je disais " tu " à
l'amie qui me l'avait offert
Pour le reste, pour le
pourquoi du comment, le pourquoi ce nom et comment se fait-il,
c'était à moi de me débrouiller, mais
je répugnais à le faire, parce que c'est bien
connu, il y a des mots qui gagnent à rester des mystères
Ce mystère-là, j'ai commencé un beau
jour à le couver du regard ; à lui vouer une
attention peureuse, superstitieuse.
Il faut que je vous dise que c'est pour ses propriétés
étonnantes qu'on m'en a fait cadeau ; en effet, et
vous qui êtes un grand botaniste devant l'éternel
- et un grand cuisinier, je ne l'oublie pas - vous serez peut-être
intéressé d'apprendre que les fanes de cette
plante ont le pouvoir de faire sortir les épines de
la peau où elles se sont enfoncées. Vous coupez
un centimètre de tige, vous la broyez entre vos doigts
jusqu'à ce qu'elle forme une sorte de pâte visqueuse,
et vous appliquez cette pâte à l'endroit où
l'épine s'est nichée. Vous posez là-dessus
un petit pansement, vous renouvelez l'opération après
la nuit, puis encore une ou deux fois dans la journée,
et le lendemain l'écharde est sortie.
Je n'ai pas pu l'expérimenter encore : moi à
qui on avait offert cette plante parce que j'avais la curieuse
habitude de m'enfoncer bien profondément sous la peau
de minuscules éclats de bois, des épines de
rosiers, de fines échardes noires, eh bien cela ne
m'était plus arrivé depuis que j'avais reçu
l'oignon de mer.
Je lui vouais donc une attention de tous les instants ; je
l'arrosais, bien sûr, ni trop, ni trop peu, je le protégeais
d'un soleil que j'estimais exagérément vif,
et l'arrivée du froid me préoccupait plus que
tout : supporterait-il le gel ? Fallait-il le rentrer, au
risque de ne pas lui octroyer le repos hivernal auquel, comme
toute plante, il avait droit ? Et si la chaleur lui était
plus préjudiciable encore que le froid ? Il m'est arrivé
de recevoir des plantes et d'attendre avec impatience leur
fin, mais l'oignon de mer, non. Je le soignais. J'avais pour
lui des soucis, des craintes, des attentions qui relevaient,
j'en suis bien consciente, de la superstition.
Parce qu'il m'avait été
offert par une amie qui souffrait d'un cancer. Elle devait
se faire ôter une tumeur grosse comme le poing, et elle
se souciait d'enlever les épines de mes mains
Alors son cadeau accaparait mes nuits, ma vigilance en voiture,
j'imaginais - comment ne pas le faire ? - que les précautions
que je prenais pour les lendemains de l'oignon de mer traçaient
un chemin sûr devant les pas de mon amie ; par lui,
c'est elle que j'atteins, c'est elle que je choie, c'est elle
que je sauve de mes gestes attentifs, préoccupés
- et l'hiver qui approche
Mes attentions n'ont pas été vaines ; au printemps
- et ce fut d'abord un souci - une boursouflure apparut à
son flanc ; après une première alarme, et parce
que la grosseur déchirait peu à peu la peau
qui la recouvrait, je compris que mon oignon se multipliait,
que ce renflement, loin d'être préoccupant, était
au contraire la preuve de l'éclatante santé
de mon petit protégé - ma protégée
? - qui était en train, silencieusement comme il se
doit, de perpétuer sa mystérieuse espèce.
De fait, à la fin de l'été, cinq ou six
miniatures d'oignons de mer se détachaient du flanc
toujours aussi laiteux du bulbe désormais principal.
Il s'arrête de lire.
Scène très lente :
Elena, doucement :
- Une chose étonnante, la mémoire, non ?
Le journaliste et Cécile se regardent. Cécile
prend la main d'Elena.
Elena, au bord des larmes :
- J'avais oublié que je n'avais pas oublié.
Cécile :
- Parfois c'est ainsi, on sait mieux ne pas se souvenir.
Elena :
- Ou on fait gagner son coureur cycliste préféré
Le journaliste, à Cécile :
- Je vous expliquerai
Cécile :
- Ce ne sera pas nécessaire.
Le journaliste :
- Je lis encore ?
Elena :
- Oui.
Il y avait l'oignon de mer, mais aussi les étoiles
filantes, aussi les fontaines italiennes, les premières
mandarines - " mmm, c'est la première que je mange
", " fais un vu. " " un seul ? "
Tout était prétexte à superstition. Tout.
Mais cela n'a pas suffi. Après deux années,
mon amie est morte. Un mois après son enterrement,
j'ai vu, par hasard, l'oignon de mer sur le balcon. Fichu.
Bon à jeter. Sec et suintant à la fois. Il avait
eu soif. Il avait eu froid. Il avait pris de plein fouet le
soleil blanc de l'hiver. Il avait gelé la nuit et brûlé
le jour. Il était pourri, moisi, ranci : j'avais, depuis
quelques semaines, oublié de m'en occuper.
Un long silence, puis :
Elena :
- Il est profond,
ici, le lac ?
Cécile :
- Je ne sais
pas.
Elena :
- C'est la
France, en face ?
Cécile :
- Oui, c'est
la France.
Elena :
- C'est bien.
Cécile :
- Quoi donc,
Elena ?
Elena :
- Que les
frontières ne soient pas visibles. (Un silence, puis)
: Les noyés finissent toujours
par
remonter à la surface ?
Cécile :
- Je ne sais
pas.
Elena, après un nouveau silence, et joyeuse :
- Eh bien,
parlez un peu, tous les deux ! Vous n'allez pas rester comme
ça à regarder les
vagues
indéfiniment ? (Faisant mine de se lever :) Il faut
que je m'éloigne, c'est ça ?
Tous deux :
- Non, non,
restez ! Restez là.
Elena, plus raisonnablement :
- Parlez donc,
ne laissez pas les mots des autres prendre la place entre
vous ; ils ne seront
jamais
à la hauteur. On croit que ça peut tenir lieu
de tout, et puis voyez
Cécile :
- Vous dites
ça aujourd'hui, Elena, mais il y a ceux qui aiment
vos livres
Elena :
- Ils ne se
souviendront que des silences
Cécile :
- Ceux à
qui ils ont donné certains courages, certaines certitudes,
certains doutes, et c'était
bien.
Ça n'est pas rien.
Elena :
- C'est vrai,
ça n'est pas rien ; mais ça n'est pas grand-chose
non plus : peu de poids ; peu
de
bonheur
Au bout du compte. On s'est peut-être
tout simplement trompé.
Le journaliste :
- Donc, Elena,
si c'était à refaire ?
Elena :
- Je referais
tout pareil ; parce que, précisément, c'est
ce que je sais le mieux faire
Le journaliste :
- Eh oui
Ecrire
Elena :
- Non, me
tromper. (Un temps, puis :) Allez faire une promenade, tous
les deux, ça me fera
plaisir
d'être seule un moment.
Ils s'éloignent. Ils se font face. Parlent.
Cécile :
- Elena m'a
dit un soir que ne pas écrire, c'est comme refuser
d'ouvrir sa porte à un
inconnu:
infiniment plus prudent, mais tellement ennuyeux. Elle dit
" les jours sans elle ",
ça
veut dire sans l'écriture, comme si ça avait
été une amie, une enfant. Une présence.
Les
jours sans elle, c'est laisser les volets clos sur un malheur.
Ne pas se pencher vers le
miroir
de la fontaine. Ne pas ouvrir ses fenêtres sur la nuit
d'été qui commence.
Le journaliste :
- Vous croyez
qu'elle voulait vraiment nous marier ?
Pendant qu'ils parlent, Elena se lève et se poste face
au lac.
Cécile :
- Non, j'imagine
qu'elle voulait continuer à croire que l'amour existe.
S'assurer de la
permanence
de ceci. Se rassurer.
Le journaliste :
- Regardez
les grues, là-bas. Une sur chaque rocher qui émerge
de l'eau. On ne les voit
jamais
ni arriver, ni repartir. Comme si elles avaient poussé
avec le rocher. C'est à douter
qu'elles
sachent voler.
Cécile :
- Savez-vous
que les pingouins sont des oiseaux ?
Le journaliste :
- Et ils
volent ?
Cécile :
- Dans certaines
colonies de pingouins, les mâles achètent les
faveurs sexuelles des
femelles
en leur offrant un petit caillou.
Le journaliste :
- Un caillou
vous dites ? (Il fouille ses poches). Je n'en ai malheureusement
pas sur moi
Cécile, en regardant les centaines de cailloux par
terre :
- Une prochaine
fois, soyez plus prévoyant
Le journaliste s'approche d'elle ; elle s'approche plus encore,
le regarde et l'embrasse.
Le journaliste :
;- Vous avez
fait ça pour elle ?
Cécile :
;- Peut-être,
oui. Et vous ?
Le journaliste :
- Je ne sais
pas ; je crois, tout de même, un peu. Mais j'en avais
envie ; très envie.
Cécile :
- J'en avais
envie aussi ; mais c'est pour elle que nous l'avons fait,
n'est-ce pas ?
Le journaliste, souriant :
- Pour tout
vous dire, je ne sais même pas si elle nous a vus
Cécile :
- Alors il
faut peut-être recommencer
Ils s'embrassent à nouveau.
Elena :
- Je ne sais
pas à quels regrets j'étais destinée,
Monsieur le journaliste. Je ne sais pas à
quelle
mémoire je devrai encore me
mesurer. C'était
si facile. De n'être pas
heureuse.
Le
bonheur est une chose beaucoup trop compliquée pour
être confiée à de simples
J'aurais
peut-être dû. J'aurais peut-être été
capable de
Oh non. Ce n'était pas pour moi.
En
aucun cas. Peut-être, si je leur tourne le dos, s'embrasseront-ils
encore une fois ?
Est-ce
que je voudrais être à nouveau jeune ? Voilà
ce qu'il fallait me demander, Monsieur
le
journaliste. Est-ce que je voudrais encore une fois
les premiers instants, les
premiers
Oui, ça je le voudrais. De toute mon âme. De
Jean j'aurais voulu un enfant. Et
qu'il
demeure en moi. J'en ai eu de tous les autres ? Quelle pitié.
C'était ma punition,
alors?
Stupide. Il n'y a pas de punition. Il n'y a que la vie qui
s'acharne à vous réveiller le
matin,
alors que vous aviez soigneusement fermé toutes les
issues. Il n'y a que ces nuits
que
vous vous obstinez à appeler des jours. Savez-vous
ce que c'est qu'aimer, Monsieur le
journaliste,
aimer quelqu'un ? C'est, jour après jour, le prendre
par la main pour l'amener
plus
près de sa mort. Et il faudrait tolérer ceci
? Au nom de quelle cruauté ? Je crois qu'à
mon
âge j'ai bien mérité de devenir folle.
Il faudrait seulement, une fois encore
que je
puisse
regarder les étoiles ; et puis après
(Aux
deux autres) : On y va, les enfants ? Je
voudrais
voir la fin de La Chance aux chansons, moi ! (Pour elle) :
Désormais, ce sera
l'endroit
où ils se sont embrassés pour la première
fois. Ils diront un jour : " tu te
souviens",
ils demanderont : " savez-vous, les enfants, ce qui s'est
passé ici il y a bien
longtemps
? ". Ils joueront le jeu et ils auront bien raison. (Au
journaliste) : C'était une
bonne
idée, jeune homme, d'avoir pris ce cake ; il m'a bien
agréablement tenu compagnie
pendant
que vous réfléchissiez à votre article,
là
Et puis ça lui a fait une petite sortie,
c'est
une bonne chose
Le journaliste :
- Désolé
; j'ai complètement oublié. C'est ma grand-mère
qui l'a fait, quand elle a su ; elle a
lu
vos livres.
Elena :
- Mais ce
n'est pas dedans qu'elle a trouvé la recette, n'est-ce
pas ?
Le journaliste :
- Je ne crois
pas ; on pourrait vite, si vous voulez
Elena :
- Offrez-le
à Cécile, ça fera plaisir à son
fils.
Le journaliste :
- C'est vrai
? Vous le prenez ?
Cécile :
- Vous viendrez
le manger à la maison, un de ces jours, si vous voulez
Le journaliste :
- Demain ?
Elena :
- Allons-y,
vous allez me faire rater la fin de l'émission, avec
votre sentimentalisme
Le journaliste :
- ça
existe, ça, c'est dans le dictionnaire ?
Sylvie Neeman Romascano
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© Le Culturactif Suisse
Page créée le 28.10.03
Dernière mise à jour le 28.10.03
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