Alain de Botton

L'Invité de décembre 2003 du Culturactif est Alain de Botton. Ecrivain Suisse d'expression anglaise traduit en plus de vingt langues, le jeune philosophe sera à Lausanne le 13 décembre pour recevoir le Prix Veillon, attribué à son livre L'Art du voyage. Nous vous proposons une interview de l'auteur et une robuste revue de presse internationale autour de ce texte.

Interview d'Alain de Botton, par Pierre Lepori

LE CULTURACTIF : On vous a posé maintes fois la question du "genre". Là encore, il faudrait la poser: L'Art du voyage est un essai, mais très particulier. Flânerie drôle et philosophique, développée par chapitres thématiques (un lieu, un accompagnateur littéraire ou pictural, une idée du voyage), votre texte fait une grande place au souvenir personnel, à la narration autobiographique. Cette question du genre (fiction/non-fiction, etc.) vous paraît-elle bonne, pertinente? Y voyez-vous les termes d'un débat dépassé ou actuel?

ALAIN DE BOTTON : Dans mon travail, une grande question se pose constamment à moi: devrais-je me situer dans le général ou plutôt dans le particulier? En d'autres termes, devrais-je, comme le ferait un romancier, parler d'une histoire en particulier, de mon histoire, de ce qui est arrivé à tel personnage, tel jour et à tel endroit de notre planète? Ou devrais-je être un philosophe, un généraliste, un universaliste, c'est-à-dire quelqu'un qui pose des questions comme : "Qu'est-ce que l'amour? Qu'est-ce que le voyage?", au lieu de décrire telle histoire d'amour ou tel voyage. J'oscille entre les deux: si je passe trop de temps dans le général, j'éprouve un besoin impérieux de revenir au particulier, et vice versa. Je pense que j'ai à l'esprit une nouvelle façon d'écrire qui parvient à fusionner les deux genres. Mais c'est arrogant de parler d'une "nouvelle" façon d'écrire. Montaigne et Proust y sont bien sûr parvenus par le passé et lorsque je ne suis pas trop intimidé par leur génie, je m'inspire de leur exemple.

Dans un esprit plus général, on a l'impression que vous visez à une sorte de conciliation entre l'intellectuel et le créateur: c'est une conciliation tout à la fois personnelle et culturelle. Etes-vous un intellectuel (un philosophe) ou un écrivain - si tant est que cette distinction ait un sens à vos yeux ?

J'aimerais être à la fois écrivain et philosophe, théoricien. Le terme qui me plaît le plus est "essayiste": il suggère, à mon avis, l'idée d'une conciliation entre les deux genres. Je suis une personne à la fois ancrée dans le particulier et à la recherche du général. J'aime percevoir les grands thèmes de la vie, même dans les situations quotidiennes (aller au supermarché, regarder la lune, s'endormir).

Que ce soit autour du voyage ou de Proust ou de la Philosophie, vos livres me semblent aussi opérer une sorte de conciliation entre une attitude extrêmement lettrée et philosophique et les tracas de "monsieur tout le monde". On a parlé, à votre égard, d'une écriture post-moderne (pour la question des genres) ; n'y a-t-il pas aussi une visée post-moderne (un passage du Masscult au Midcult, selon les termes de Dwight McDonald), dans cette attitude sans complexes à l'égard de la culture (à la portée de tout un chacun) ?

Deux aspects de la culture littéraire me heurtent beaucoup: d'une part un style "académique" aride et pompeux basé sur l'idée que le lecteur est une sorte d'être surnaturel qui dispose d'un temps infini pour lire et qui n'est pas gêné par l'ennui; et d'autre part une voix issue de la culture de masse, condescendante, superficielle, optimiste et naïve que l'on trouve dans les magazines et à la télévision. Ce qui m'attire, c'est un entre-deux idéal; une voix à la fois démocratique et sérieuse, pleine d'humour et profonde. Le XVIIIe siècle nous en offre le modèle parfait. A cet égard, Voltaire occupe une place centrale: il écrivait pour un nouveau public issu de la classe moyenne et il considérait que ses livres devaient être à la fois compris de tous et en aucun cas condescendants. Aujourd'hui, le monde est bien sûr très différent, mais cette vision de Voltaire continue à m'attirer.

"(…) Vélasquez l'aidait à voir le gris et les rudes visages de grosses cuisinières. Monet l'aidait à voir les couchers de soleil, Rembrandt la lumière matinale et Vermeer les jeunes filles et les femmes d'Arles": ce que vous dites de Van Gogh est aussi la quintessence de votre écriture. La citation, la référence au passé, étant pour vous une manière de "voir" et de nous offrir votre "vision du monde". Croyez-vous - comme le pensait Bacon - que l'art nait du désir de "faire toujours la même chose, mais avec plus de clarté, plus de précision, plus de violence"?

La création artistique peut être motivée par une multitude de choses; l'une d'elles est le désir de saisir, retenir et savourer les expériences que nous manquons souvent au quotidien ou qui s'évanouissent trop rapidement. J'ai commencé à écrire à l'âge de huit ans (il s'agissait d'un journal intime), afin de me rappeler de tous les détails de vacances en Grèce que j'avais beaucoup aimées. J'étais si triste que les vacances soient terminées que j'ai tout noté afin de préserver cette expérience à l'intérieur de moi. Mes thèmes d'écriture ont peut-être changé depuis lors, mais cette impulsion est certainement restée la même.

Dans vos textes, très maîtrisés formellement, et très musicaux et entraînants, on a l'impression d'une promenade à la Rousseau… On aurait envie, en vous lisant, de pénétrer un peu dans votre laboratoire d'écriture. Comment écrivez-vous? Comme un philosophe qui développe un thème? En faisant des recherches? En collectionnant vos citations au préalable ou plutôt en "libre association"? Avec un plan de l'œuvre?

Je développe mon écriture à partir de deux points de vue. Premièrement, j'érige une superstructure intellectuelle que l'on pourrait peut-être comparer aux "squelettes" d'acier et de béton d'un bâtiment. Cette superstructure sert d'articulation aux éléments principaux du livre que je suis en train d'écrire. Mais j'ajoute ensuite à cela toutes sortes d'impressions personnelles, des souvenirs, des pensées qui me viennent à l'esprit en lisant des ouvrages écrits par d'autres etc... Les plans de mes livres sont très bien élaborés et je suis fier de leur "architecture". Mais un livre qui ne serait qu'architecture serait dépourvu d'intérêt.

On pourrait dire que votre Art du voyage convient aussi bien aux voyageurs immobiles (tel que Des Esseintes ou De Meistres, cités au début et à la fin de l'ouvrage) qu'aux voyageurs au sens littéral du terme. Voyager n'est donc qu'une "condition de l'esprit" (pas forcement liée à l'espace)?

Je pense que l'on peut définir "être un bon voyageur" entre autres par "être disposé à prêter attention au monde qui se trouve autour de soi". Selon cette définition, être un voyageur ne signifie pas forcément se rendre à un endroit particulièrement lointain. On peut être un voyageur dans le village d'à côté, dans sa propre maison, dans sa chambre à coucher… L'un des plus grands écrivains-voyageurs de tous les temps fut Marcel Proust, qui ne quitta jamais sa chambre…

On retrouve dans L'Art du Voyage votre recherche du bonheur et du beau. Encore une fois, le monde est appréhendé avec l'aide des grands penseurs du passé, et, ici en particulier, des artistes. La Provence peut retrouver l'éclat de ses couleurs, si on la relit dans le tableau de Van Gogh, tout comme la campagne anglaise a dû attendre les peintres et les poètes du XVIII pour intéresser les touristes (et certaines falaises devenir sublimes sous l'impulsion de l'Enquiry de Burke). L'art et la pensée ont donc un rôle fondamental dans la vision du monde?

L'un des problèmes majeurs de la vie, c'est que l'on ne prête pas assez attention à tout ce qui en fait la richesse. Nous nous laissons régulièrement envahir par l'ennui et avons souvent le sentiment que tout ce qui nous entoure est sans vie, dépourvu de goût et d'intérêt. Et nous aspirons à être ailleurs, avec quelqu'un d'autre etc… L'une des grandes fonctions de l'art et de la pensée est de nous rappeler la complexité et l'intérêt de toute chose.

Cela pose aussi le problème du réel: est-ce qu'il est possible, à votre sens, d'appréhender la réalité sans les philtres de l'art et de l'intelligence? On pourrait croire, en vous lisant, que votre position est plutôt celle d'un Roland Barthes…

Il est vrai que pour "voir" les choses, il faut avoir une certaine idée de ce que nous recherchons. D'une certaine façon, "voir" signifie "reconnaître". L'un des avantages d'un contact prolongé avec la "culture" est que l'on acquiert un nouvel éventail de choses à voir et à rechercher lors de nos voyages à travers le monde.

Pour le Culturactif, je ne peux pas esquiver la question de la langue. Vous êtes né à Zurich et vous vivez à Londres depuis 1981. Vous écrivez en anglais, mais vos livres sont bourrés de culture francophone (Proust bien-sûr, mais aussi Montaigne dans le fond). Est-ce que vous concevez votre écriture (et vous-même) comme cosmopolite ou plutôt anglais (understatement est un terme qu'on pourrait facilement "coller" à votre style…)?

Je suis issu d'un contexte culturel plutôt hétérogène. Il me faut quelques minutes pour expliquer cela. Bien que j'aie vécu en Angleterre depuis l'âge de douze ans (j'en ai maintenant trente-trois) et bien que l'anglais soit la langue dans laquelle je fonctionne le plus aisément, je reste - pour une raison dont je n'ai pas conscience - très intéressé à toute une série d'écrivains français et allemands: Montaigne, Proust, Schopenhauer, Nietzsche. Je me sens instinctivement attiré par leur voix terrestre, élégante, intelligente et badine, que je ne retrouve pas tellement dans la littérature anglaise. Ceci dit, j'ai beaucoup appris du pays où je vis: en Angleterre, le plus grand péché pour un intellectuel est de se prendre trop au sérieux; ce qui explique pourquoi les intellectuels anglais sont toujours bien plus modestes dans leurs affirmations et leurs idées que certains Européens du Continent. Ils utilisent la litote et l'ironie, et c'est cette manière d'écrire, plus modeste, qui m'attire.

Comment voyez-vous la Suisse littéraire et culturelle, depuis votre "donjon" londonien et votre attitude voyageuse?

C'est très étrange qu'aucune œuvre de romancier ou essayiste suisse ne soit actuellement traduite en anglais et publiée dans le monde anglo-saxon. Je dois être l'unique Suisse qui bénéficie de ce privilège. Par conséquent, il m'est difficile de savoir ce que font mes compatriotes suisses en matière d'écriture - et c'est une chose dont je me sens assez coupable. Les réussites de la Suisse sont bien entendu nombreuses, particulièrement dans les domaines de la finance, de la science, du design, de l'ingénierie et de l'architecture. Mais l'on peut être patriote et reconnaître qu'au cours de ces dernières décennies la littérature suisse en est venue à poser problème.

Propos recueillis par Pierre Lepori

Traduit de l'anglais par Ivana Bardina

 

L'Art du voyage

Nos voyages expriment, si mal que ce soit, une compréhension de ce que la vie pourrait être, en dehors des contraintes du travail et de la lutte pour la survie… On nous abreuve de conseils au sujet de destinations possibles, mais on ne nous parle guère des raisons que nous pouvons avor d'y aller - bien que l'art du voyage semble soulever naturellement un certain nombre de questions ni si simples, ni si futiles que cela…

Dans ce nouvel ouvrage, Alain de Botton va nous entraîner dans l'exploration des satisfactions et des déceptions que le fait de voyager génère Il va nous parler - entre autres sujets - des aéroports, de la réception des bagages, des amours de vacances aussi bien que du mini-bar dans une chambre d'hôtel. Nous allons réfléchir avec lui sur les motivations plus ou moins cachées qui nous poussent à partir de chez nous, nos attentes en arrivant "ailleurs", nos déceptions et les complications qui peuvent s'ensuivre. Avec Alain de Botton, on ne voyage qu'en excellente compagnie : voici pour nous accompagner Flaubert, Baudelaire, Van Gogh, Ruskin et Huysmans, plus quelques autres. Avec un subtil dosage d'érudition et d'humour, nous avons le parfait antidote à tous ces guides qui nous disent ce que nous devons faire et voir " là-bas ". L'art du voyage, lui, tente de nous expliquer pourquoi nous avons voulu y aller et comment nous pourrions apprendre à y être plus contents. Ou simplement heureux.

Alain de Botton est né à Zurich en 1969 et vit à Londres.
Romancier, essayiste et journaliste, il est l'auteur de best-sellers intérnationaux tel que Comment Proust peut changer votre vie (How Proust Can Change Our Life, 1997), Les consolations de la philosophie (The Consolations Of Philosophy, 2000), traduits en français chez Denoël et Mercure de France, en italien chez Guanda et en allemand chez Fischer.

L'Art du voyage a été couronné par le Prix européen de l'essai de la Fondation Charles Veillon, qui sera décerné à l'auteur, le 13 décembre 2003, lors d'une cérémonie à Lausanne. Son septième ouvrage (Status Anxiety, London, Penguin Book) est annoncé pour mars 2004.

Le site internet (en anglais) de Alain de Botton: www.alaindebotton.com

L'Art du voyage, traduit de l'anglais par Jean-Pierre Aoustin, Paris, Mercure de France, 2003, pp. 300

 

Extraits de presse

Les palmiers qui s'inclinent devant la plage blanche, le soleil, la mer: tout est comme sur la photo. Pourtant, le bonheur promis n'est pas au rendez-vous. Est-ce une disposition du corps ou de l'esprit dépaysés? Le fait que l'image ignorait délibérément le contexte, le bidonville derrière l'ensemble hôtelier, par exemple? Tout le monde a vécu cette expérience qu'Alain de Botton analyse avec humour en ouverture de son manuel pour voyageurs. Comme dans ses autres ouvrages (Comment Proust peut changer votre vie, Les Consolations de la philosophie), le jeune auteur, né à Zurich mais vivant à Londres, convoque peintres et écrivains à l'appui de son propos. Il se met drôlement en scène lui-même, avec ses petits malaises et ses bonheurs, trouve des échos chez Joyce, Flaubert, Wordsworth ou encore Humboldt et confronte ses photographies avec les œuvres des peintres romantiques. Il suit même sagement le "circuit Van Gogh" avec un groupe de touristes dans la campagne provençale, un grand moment de L'Art du voyage (The Art of Travel). Un élégant et plaisant guide de l'ailleurs et des raisons d'y aller.

Isabelle Rüf
Le Temps
http://www.letemps.ch

His own travels are less engagements with the Other than with the self. So a familiar nostalgia creeps in. Should he (or we) be somewhere other than we are? […]
De Botton understands this sense of displacement, but he recognises, too, that the real trouble may lie in the country of the self. He is not himself a happy traveller. […] The living jumble of a city is sometimes too much for him; he is scared to go into downtown Madrid restaurants. His only journey beyond Europe is made within the safety of a group. […]
The Art of Travel is pervaded by melancholy - by travel less as engagement than as solace. But it is an elegant and subtle work, unlike any other. Its delicate intelligence rarely falters. […]
All in all, it would be futile to search in this beguiling book for the robuster arts of travel. The dynamic, changing journey which - for its own sake - may fascinate and engulf the traveller is alien to de Botton. Such involvement means the loss of self-consciousness, and his subject is self-knowledge.

Colin Thubron
The Times
15 Mai 2002

Alain de Botton aborde le thème des voyages, révélateurs psychologiques d'une quête éternelle de bonheur. Un roman pour " apprendre à bien voyager " et donc " à bien regarder " . Charme acidulé, désinvolture cultivée, ironie douce-amère... : il y a de nombreuses raisons d'admirer la prose d'Alain de Botton. Mais il en est une qui dépasse toutes les autres. Dit comme ça, cela a l'air un peu simplet, mais pourquoi s'embarrasser de périphrases ? Cette façon qu'il a de nous faire sourire pendant 300 pages est irrésistible.

Le Monde
http://www.lemonde.fr

Qu'on ne s'y méprenne pas. L'Art du voyage n'est pas un manuel à l'usage des aventuriers, encore moins un guide de voyage. Rendu célèbre par un best-seller surprise traduit en vingt langues, Comment Proust peut changer votre vie, Alain de Botton fait partie de ces écrivains qui ne peuvent s'empêcher de philosopher. Mais, loin de vous rebuter, il le fait avec talent, sincérité et humour. Ce poète dans l'âme voyage avec les meilleurs guides : Huysmans, Flaubert, Baudelaire, Ruskin et le peintre Edward Hopper. Cela dit, Botton voyage comme la majorité des touristes. Il feuillette les catalogues d'agences en rêvant de cocotiers, regarde comme un enfant par le hublot de l'avion, s'émerveille devant un panneau rédigé en flamand (comble de l'exotisme, donc promesse de bonheur) et se réjouit de trouver un peignoir dans la salle de bains de l'hôtel.

Yves Couprie
Le routard
www.routard.com

Einer, dem jede Landebahn, jede Autobushaltestelle schon zum Ort der Sehnsucht und der Versprechungen wird, ist der junge Philosoph und Publizist Alain de Botton. In seinem wunderbar leicht und anregend geschriebenen Buch "Kunst des Reisens" geht er der Frage nach, was es eigentlich ist, dass uns Jahr für Jahr wieder die Koffer packen und die Flugzeuge besteigen läßt.

Iris Radisch
Hessischer Rundfunk
http://www.hr-online.de

Chi conosce già i libri di Alain de Botton sa che cosa troverà in questo nuovo titolo. Come accaduto in precedenza con Come Proust può cambiarvi la vita incontrerà riferimenti letterari importanti e come in Le consolazioni della filosofia individuerà uno scopo nuovo nella lettura di testi già conosciuti o nella visione di opere d'arte anche celeberrime. Questa volta la "scoperta" riguarda il tema del viaggio e come alcuni autori importanti della letteratura internazionale abbiano descritto città e paesaggi in tutto il mondo. Si parte in questo itinerario "guidato" da Controcorrente di Huysmans, in compagnia del suo protagonista, il celeberrimo Des Esseintes, per visitare le Barbados con De Botton. Non ha importanza tanto la destinazione, quanto il modo di affrontare questa esperienza e le conclusioni che se ne possono trarre.

Grazia Casagrande/Giulia Mozzato
Caffè Letterario
http://www.giornaledibrescia.it

Insomma, la lezione di Alain de Botton è che al vero viaggiatore non occorrono sublimi spettacoli della natura impregnati della presenza di Dio per provare l'ebrezza di uscire da se stesso e rigenerarsi; e che il mondo lo si può apprezzare anche senza muoversi da casa, purché l'abitudine non ci renda ciechi.

Silvia Ugolotti
Il Giornale di Brescia
http://www.giornaledibrescia.it

De Botton often seems unable to enjoy himself no matter where he is. If The Art of Travel is a self-help book - or at least a guide to better living - then it seems the person de Botton is setting out to help is himself. "I think all my books have been attempts to help me," he says. "That's where I start from."

Chris Wright
The Boston Phoenix
29 août 2002

The interplay of everyday experience with biography is a nimble literary device which produces a kind of instruction book to modern travel. De Botton strolls through life, reflecting on his journeys then sharing what he has learnt from his guides. He has done the legwork and wants us to benefit from his new knowledge. Which could be seen as patronising if the writing was not in itself a humble act of self-betterment.

Rory MacLean
The Sunday Times

Once again, de Botton's desire to teach at all times, and his refusal to consider practical needs smaller than abstract ones - just as he wanted Proust to change your life, he now wants Baudelaire to help you endure airports more easily - makes his writing not only shapely but somehow ingenious and lovable even in its wildest flights.'

Adam Gopnik
The New Yorker
11 septembre 2002