Claude Frochaux

Culture et Création

On a souvent confondu et on confond encore ces deux notions : culture et création. Et c’est vrai qu’on peut dire de la culture qu’elle est de la création au passé. Et, qu’inversement, on peut voir dans la création la culture à venir. D’où cette confusion.

Or, nous vivons cette époque particulière où nous sommes dans l’obligation de considérer l’une et l’autre en termes séparés. Jamais, en effet, la culture ne s’est aussi bien portée. Et jamais, la création aussi mal. Ce qui nous contraint à cette différentiation mal perçue par nos devanciers.

Jamais la culture ne s'est aussi bien portée ...

Qu’aurait – on dit au XIXème siècle si l’on avait su, qu’un siècle plus tard, le nôtre, il y aurait, dans une petite ville romande de 10 – 15 000 habitants, une galerie de peinture qui attirerait en un seul été
300 000 personnes pour voir une exposition particulière, d’un seul peintre ? Des cars entiers venus de France dans ce seul but : voir cette peinture, connaître mieux ce peintre. On peut affirmer sans crainte que l’étonnement aurait été immense.

Et que dire de ces millions de mélomanes qui chaque jour se font leur concert privé ? Qui voyagent pour visiter des églises, des musées. Peut-être s’agit-il de simple consommation. Oui, la culture est vécue en termes de consommation. Mais peut-on pour autant nier cet appétit de voir, d’entendre, de comprendre ? Non, il y a un phénomène de culture de masse tout à fait nouveau et qui n’est pas dû qu’à l’apparition de médias nouveaux. Il procède pour une grande part d’un accès réel à une vision plus large du monde et à des besoins nouveaux. Il est profondément réjouissant de voir qu’un élargissement considérable a été opéré sur ce terrain qui n’était foulé autrefois que par une petite élite privilégiée.

Jamais la création ne s'est aussi mal portée ...

Et, parallèlement, et c’est cela qui est singulier, au moment même où le public s’élargit, où la réception s’universalise, à ce moment précis, la création artistique et littéraire se met à s’étioler. C’est réellement incompréhensible : jamais les écrivains n’ont eu autant d’éditeurs à leur portée, Jamais les artistes autant d’amateurs éclairés, d’acheteurs potentiels, de galeries ouvertes ou de musées prêts à les recevoir. En outre, jamais, nous n’avons été aussi nombreux et aussi éduqués. Comment se fait-il, dès lors, qu’il y ait cet amoindrissement, cet affaiblissement de la création contemporaine, dans tous les domaines de la culture ?

Poser la question, c’est déjà amorcer la réponse : beaucoup se refusent à la poser ou à se la poser. Préférant nier toute évidence pourtant aveuglante. Disant que nous sommes dans un creux de vague passager, comme il s’en est déjà produit – est-ce si vrai ? – ou que nous sommes trop proches de la création contemporaine pour l’apprécier à sa juste valeur. Mais à chaque année qui passe, le phénomène se répétant, il commence à devenir impossible de soutenir l’insoutenable. Il y a bel et bien carence, vide, absence. Les artistes d’aujourd’hui ne parviennent plus à transfigurer la réalité comme ils y parvenaient il y a 50 ans encore. Et attribuer ce phénomène aux perversions du marché, au fric tout-puissant ne suffit plus à masquer une réalité qui, pour être si universelle et omniprésente, tire fatalement sa raison d’être, ailleurs et à des niveaux beaucoup plus profonds.

De quel côté se tourner pour comprendre?

Alors, de quoi s’agit-il ? De quel côté se tourner pour comprendre ? La première réponse consiste, sans doute, à associer à la création d’autres formes d’expression ou d’aspirations humaines. La religion, en premier lieu, et aussi la philosophie, toutes deux en crise aussi ouverte et profonde. La religion, dira-t’on, est d’espèce autre, plus fondamentale, plus essentielle, plus profonde. On met là le doigt sur un premier indice important. On ne considère pas vraiment l’art, comme quelque chose qui nous définirait comme une religion peut nous définir. Ce n’est pas aussi important. C’est important, mais comme le serait un accompagnement. L’art accompagne la vie, elle n’en est pas consubstantielle. La religion, oui. Quand on dit : « il est entré en littérature comme d’autres entrent en religion », on mesure la différence. Tous les autres, par conséquent, ceux qui n’entrent pas comme en religion, sont dévalués d’office. La littérature n’est jamais que jeu, artifice, mensonge organisé, fiction, vie parallèle : on pourrait très bien s’en passer. C’est généralement ce qu’on pense : on pourrait s’en passer. C’est mieux s’il y en a, c’est une valeur, une dimension de plus, mais ce n’est pas essentiel, comme peut l’être la religion et, à un moindre degré, la philosophie.

C’est ce qu’on a toujours pensé – à tort – et c’est ce qu’on pense aujourd’hui – à raison. Oui, aujourd’hui, c’est ainsi. L’art est gratuit. L’art fait partie des jeux de société et des sorties du dimanche. La rubrique culturelle des journaux mélange d’ailleurs les genres. Culture et société, culture et loisirs. Votre week-end : un panorama complet. Où irons-nous ce dimanche ? A la schubertiade, peut-être, ou revoir, rénovée, l’église de St. Sulpice. Ou peut-être à l’Hermitage ?

Autrefois, on croyait aussi que c’était ainsi. Rien de très nouveau, sinon que les autoroutes ont succédé aux rues pavées. Mais, autrefois, on avait tort, on ne comprenait pas. Aujourd’hui, on a raison. L’art ne sert à rien. Il est gratuit, sauf lorsqu’on sort son porte-monnaie devant le guichet d’entrée.

Pourquoi, quelle différence y-a-t’il ?

Autrefois l'art servait à quelque chose ...

Eh bien, autrefois, l’art servait à quelque chose dont la nécessité a disparu aujourd’hui. A établir des repères, à remodeler le monde, à lui redessiner ses contours. Car, le monde changeait et ce qui changeait c’était le rapport que l’homme entretenait à la nature. Ce rapport bougeait, parce que l’homme au fur et à mesure des siècles et des décennies établissait et confortait son pouvoir.

Et, à chaque fois, qu’il faisait un pas en avant, d’assujettissement, de prise de contrôle, de domestication, la nature s’effaçait davantage. Il y a eu d’abord un tout-nature et aujourd’hui il y a un tout-homme. Quand il y avait un tout-nature, l’homme n’existait que comme un animal de plus, aux propriétés particulières. C’était le sacré, partout. On appelle le sacré, ce qui n’est pas l’homme. Et on appelle son contraire : le profane, ce qui est l’homme. Le tout-nature, c’était le tout-sacré. Le tout-homme, c’est, désormais, le tout-profane. Nous avons évacué, au cours de notre histoire, la nature. Donc le sacré. Il ne reste que du profane.

C’est à quoi servait l’art et on ne le savait pas. Et maintenant qu’il ne sert plus à rien, on le sait. On sait qu’il servait, parce qu’on découvre qu’il ne sert plus. Et on découvre qu’il ne sert plus, au moment précis où l’homme a définitivement pris la mesure et la maîtrise de la nature. Ou croit en avoir pris la mesure et la maîtrise, ce qui est pareil. On est ce qu’on croit être. Et l’homme se croit tout-puissant par rapport à la nature. A tel point même qu’il se met à la protéger (l’écologie) après l’avoir tant combattue.

C’était l’art, sa raison d’être, on le découvre maintenant. Ca servait à ça, ça servait à marquer les étapes, à fixer des bornes. Parce qu’à chaque fois que l’homme avançait, « profanait »la nature, amoindrissait ou effaçait le sacré, à chaque fois, il fallait dans la tête de tous, remodeler le monde. Selon le nouvel équilibre obtenu par l’avancée humaine, -scientifique, technologique, économique, sociale – Le monde n’était plus comme il était. Il fallait donc le reconstituer par des images, des textes, des formes artistiques. Il fallait que ces formes établissent les nouvelles frontières, les nouvelles lignes de force, le nouveau partage. Le rôle de l’art était là, aussi essentiel que la religion. La nature, c’est aussi le ciel, les dieux, Dieu. En modifiant son rapport à la nature, l’homme modifiait sa relation aux dieux puis à Dieu. On ne pouvait faire que de la peinture religieuse jusqu’au XVème siècle : on ne fait plus que de la peinture profane,humaine, sociale, à partir du XVIIème. On est passé d’un sacré majoritaire à un sacré minoritaire. Et, aujourd’hui, on en est à un tout-profane. Le sacré a disparu, la nature a été domptée, l’homme est tout puissant. Mais il est seul aussi. Il peut bien continuer son évolution : ça ne change plus le rapport entre le sacré et le profane. Ca ne fait que faire plus de profane encore, mais inutile de marquer les étapes. On est entre nous. L’histoire de la conquête de la nature est terminée. L’histoire, dans sa définition « utile », indispensable, n’a plus de raison d’être. L’art n’a pas disparu, mais il a perdu sa fonction historique. Il est gratuit, inutile, décoratif. C’est un art d’accompagnement.

On est fascinés par l'art d'autrefois

Et, c’est aussi pourquoi on est aujourd’hui si fascinés par l’art d’autrefois. On se rend bien compte qu’on visite son passé. Quand Van Eyck a osé au XVème siècle faire le portrait de sa femme, on comprend bien, mais sans pouvoir l’exprimer, qu’on a franchi une étape. Personne n’avait osé faire cela avant lui. C’était exactement un acte profane, un acte de profanation du sacré, d’empiètement du profane sur le sacré. D’empiètement de l’homme sur la nature, par image symbolique interposée. Et quand Renoir a osé peindre une feuille d’arbre en bleu, et quand Picasso déconstruire un visage et le reconstruire à sa façon, à chaque fois il y a un pas de plus, un empiètement de plus, une victoire de plus du profane sur le sacré. De l’homme sur la nature.

A chaque fois que l’homme concrètement faisait un pas en avant, par une découverte scientifique, son application technologique et l’amélioration des conditions de vie, par voie de conséquence, à chaque fois il s’obligeait lui-même à redéfinir sa relation à la nature et à Dieu. Quand le protestant ose tutoyer Dieu, au XVIme siècle, c’est qu’il s’est préalablement donné les moyens matériels de tutoyer Dieu. Il n’aurait pas pu le faire un siècle plus tôt. Il y a une relation directe entre l’histoire matérielle et l’histoire culturelle qui en découle. Et non pas, comme aujourd’hui, une histoire parallèle, un simple accompagnement.

Les artistes ne sont pas moins talentueux ...

Il ne faut donc pas confondre culture et création. Jamais la culture ne s’est portée aussi bien. Jamais la création aussi mal. Non parce que les artistes sont moins talentueux qu’autrefois, ils le sont tout autant, non parce que le fric envahit tout. Mais parce que l’art a perdu sa raison d’être, de par la victoire totale de l’homme sur la nature, du profane sur le sacré. Nous vivons dans un monde totalement désacralisé. Et dans un monde désacralisé, l’art n’a plus sa place essentielle. Comme la religion. On ne fait qu’entretenir des rôles caducs, des fonctions dépassées et des raisons d’être sans raisons d’être.

Claude Frochaux

 

Présentation de l'invité

Claude Frochaux, né en 1935 à Bern. est d'origine neuchâteloise (Le Landeron). Il fait des études classiques au collège St-Michel, Fribourg et Gymnase à Neuchâtel qu'il interrompt à 17 ans. Ensuite il séjourne en Angleterre et Suisse allemande.

Dès 1954, Claude Frochaux travaille dans le métier du livre. En 1954, il commence un apprentissage de libraire à la librairie Payot à Lausanne et obtient le diplôme de libraire en 1956. De 1956 à 1958, il est libraire à Zurich (Payot) et participe, par deux longs articles, l'un consacré au théâtre contemporain et l'autre à Georges Bataille, à la Revue Présence de Genève animée par Gilbert Troilliet. De 1958 à 1959, Claude Frochaux est libraire à Londres et participe, sans travaux concrets, au Free Cinema Group de Lindsay Anderson et correspond avec la Tribune de Genève sur le cinéma anglais par quelques articles. De 1959 à 1962, il est libraire à Genève (Payot) et fait un voyage au Moyen Orient en pratiquant un peu de journalisme libre. De 1962 à 1964, il travaille comme libraire et éditeur chez Jean-Jacques Pauvert, Le Palimugre à Paris et publie un poème dans la revue romaine II Caffè avec un dessin original de Folon. En 1965, il est libraire à Lausanne, puis dès 1968, se joint à Vladimir Dimitrijevic qui avait fondé L'Age d'Homme. En 1970, il participe à un symposium de théâtre à Dourdan (France) pendant 15 jours avec d'importantes personnalités du théâtre contemporain : Bob Wilson. Tadeusz Kantor, etc... Il réalise divers travaux de journalisme écrit et radio, dialogues d'une dramatique de Noël pour la Télévision Suisse Romande, dialogues français d'un film de Von Gunten, Die Auslieferung. Il devient membre du Groupe d'Olten des écrivains suisses et de la Société des auteurs dramatiques de Suisse Romande.

 

Chronologie

1935 Naissance à Berne, 12 avril. Parents tous deux d’origine neuchâteloise(Le Landeron). Une sœur, Françoise(1934) et un frère, Gilbert(1938). Père marchand de vin.
1939 Retour dans la maison familiale du Landeron. Classes primaires.
1948 Collège St Michel à Fribourg
1951 Gymnase de Neuchâtel
1952 Echecs scolaires : quitte définitivement les études
1952 – 53 Séjour à Bournemouth en Angleterre
1953 Séjour à Schüpheim (LU)
1954 Apprentissage de librairie chez Payot à Lausanne
1956 Fin d’apprentissage. Libraire chez Payot à Zurich
1957 – 58 Articles dans divers journaux et revues (Présence)
1958 Libraire chez Foyle’s à Londres
1959 Libraire chez Payot à Genéve.
1960 Rencontre de Jean-Jacques Langendorf.
Voyage avec lui au Moyen Orient sur les traces de Lawrence d’Arabie.
1961 Attentat anarchiste contre le consulat d’Espagne de Genève.
Prison de mars à août, puis libération condionnelle.
1962 Rencontre de Vladimir Dimitrijevic chez Payot à Lausanne.
Procès en Cour d’Assises. Condamnation à un an avec sursis.
1962 Libraire au Palimugre à Paris.
1965 Libraire à Lausanne chez Pierre Rieben.
1966 Mariage avec Isabelle Martinet, mère d’un enfant : Laurent. Divorce en 1974.
1967 Achète la librairie qu’il revendra à Vladimir Dimitrijevic en 70.
Publie son premier livre, un roman, Le Lustre du Grand Théâtre, au Seuil à Paris.
1968 Entre à L’Age d’Homme. Travail partagé entre la librairie et l’édition, puis la diffusion.
1969 Parution de Heidi ou le Défi suisse, un pamphlet, à La Cité, Lausanne.
1970 Lausanne ou les sept paliers de la folie, à l’Age d’Homme.
1971 Séjour à Dourdan et publication de Djakarta, pièce de théâtre, La Cité.
1973 Abandonne définitivement la librairie pour l’édition.
1975 Mariage avec Pierrette Chevrot. Deux enfants : Sylvain, 1979 et Marc, 1981.
1972 – 76 Divers travaux d’écriture pour le cinéma et la télévision.
1976 Les Amis de Pamela Gibson, roman, L’Age d’Homme.
1982 Aujourd’hui je ne vais pas à l’école, roman, L’Age d’Homme. Prix Schiller.
1996 L’Homme seul, essai, L’Age d’Homme.
1997 Invité à Toronto, Montreal et Québec(Laval), lectures et conférences, avec Jean – Michel Olivier. Prix Lipp, Genève, pour L’Homme seul.
1973 – 2001 Editeur à L’Age d’Homme et directeur de diverses collections, notamment « Contemporains ». Se consacre à l’édition francophone, essentiellement suisse et belge, au théâtre et au cinéma.

 

Bibliographie

Le Lustre du Grand Théâtre, récit, collection « Ecrire », Le Seuil 1967,
préface d’André Pieyre de Mandiargues, collection Poche Suisse No 58, L’Age d’Homme, 1986
Heidi ou le défi suisse, pamphlet, La Cité, 1969
Lausanne ou les sept paliers de la folie, récit, L’Age d’Homme, 1970,
collection Le Bruit du Temps, photographies de Pierrette Frochaux, L’Age d’Homme, 1991
Djakarta, théâtre, La Cité, 1972
Les Amis de Pamela Gibson, roman, L’Age d’Homme, 1976, collection Poche Suisse,
No 186, L’Age d’Homme 2000
Aujourd’hui je ne vais pas à l’école, récit, L’Age d’Homme, 1982, Prix Schiller, 1983
L’Homme seul, essai, L’Age d’Homme, 1996, réédition en 1997, collection Poche Suisse,
Nos 194 et 195, L’Age d’Homme, 2001, Prix Lipp, Genève, 1997

Préfaces et postfaces

Wilhelm Reich, La Crise sexuelle, Editions Hommes et Liberté, Bruxelles, 1965
Jean-Jacques Langendorf, Un débat au Kurdistan, collection Métropolis, L’Age d’Homme, 1969, traduction italienne, collection Gli Adelphi, Adelphi Edizioni, Milan, 1999
Gaston Cherpillod, Le Collier de Schanz, collection Poche Suisse, No 121, L’Age d’Homme
Frédéric Schütz, Respire, Editions A la Carte, Sierre, 1998
Jean Romain, La Dérive émotionnelle, L’Age d’Homme, 1998,
collection Poche Suisse N0 177, L’Age d’Homme 2000
Georges Duquin, I, L’Age d’Homme, 2000

Textes littéraires inédits

Le Labyrinthe, poème, avec un dessin de Jean-Michel Folon, revue Il Caffè, 3/juin 1963, Rome
Les enfants responsables ne jouent plus, prose poétique, L’Atelier imaginaire,
L’Age d’Homme, 1988

Essais divers, articles

Réflexions sur le théâtre d’aujourd’hui, revue Présence, No 6, hiver 1957 – 58, Genève
L’Ethique de Georges Bataille, revue Présence, No 7-8, été 1958, Genève
Pourquoi j’écris, La Gazette littéraire,1971, Lausanne
La littérature est une vitesse, Almanach du Groupe d’Olten, 1973, L’Age d’Homme
Questionner François Rochaix, Almanach du Groupe d’Olten, 1973, L’Age d’Homme
Cherpillod est-il innocent ? Almanach du Groupe d’Olten, 1974, L’Age d’Homme
Un archipel de paix entre deux ciels, magazine Géo, No 103, septembre 1987
Géopolitique d’une propulsion : la réussite humaine, Présences, La Guerre des battants, Alliance culturelle romande, 1989, Pully
Etre suisse français et écrire, Les Cahiers du Ru No 18, hiver 1991 – 92, Aoste
Comment se faire son identité suisse, Rencontres suisses, annuaire 1997, Lausanne
Chroniques dans Le Passe-Muraille, articles divers dans La Quinzaine littéraire, La Tribune de Genève, La Feuille d’Avis de Neuchâtel, La Gazette de Lausanne,
Le Journal de Genève, L’Hebdo

 

La Mémoire de mes souvenirs

Pendant plus de trente ans, il aura vu passer, dans son bureau sans portes ni fenêtres de la tour Métropole, à Lausanne, tout ce que la Suisse romande compte d'apprentis écrivains, de poètes débutants, de critiques chevronnés, de philosophes en herbe, de romanciers en devenir. Et pour chacun il aura su trouver le regard juste et les mots qu'il fallait pour prolonger une réflexion, approfondir une recherche, encourager un travail, bien souvent solitaire et ingrat, qui sans lui serait demeuré lettre morte.

Mais s'il a le contact chaleureux et la parole facile, Claude Frochaux n'est pas un homme simple. Depuis toujours, il mène une tripe vie : celle d'un lecteur, d'un éditeur, d'un écrivain. En tout, c'est un agitateur d'idées qui a choisi la pensée en mouvement, les fables éclairantes, l'humour et l'ironie aussi (ce qui n'est pas compris en Suisse où l'on se doit d'être grave et sérieux et où l'humour, quelque forme qu'il prenne, semble toujours involontaire).

A travers une suite d'entretiens dont l'unique principe est la libre parole, Claude Frochaux nous donne aujourd'hui l'occasion de découvrir toutes les facettes d'un homme au regard généreux, à la curiosité secrète, à l'écoute bienveillante et féconde.

Jean-Michel Olivier est né à Nyon en 1952. Il est l'auteur d'une quinzaine d'essais et de romans. C'est aussi l'un des animateurs de la revue culturelle Scènes Magazine. Depuis toujours, il partage sa vie entre l'enseignement et l'écriture, la musique et sa fille.

La Mémoire de mes souvenirs, Entretiens avec Jean-Michel Olivier, Editions L' Age d'homme.

 

L'Homme seul / Prix Lipp Genève 1997 / Extraits de Presse

L'Homme seul / Extrait de Presse

[...] Frochaux entreprend tout bonnement de reprendre les choses depuis le néolithique, et de retrouver les jalons entre les deux évènements qui pourraient faire ressortir et expliquer la cassure. Entreprise titanesque, basée sur une érudition et sur une capacité de synthèse qui forcent l'adhésion. [...]

L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age d'Homme.

Michel Thévoz

1998

"Etes-vous de ces lecteurs que l'épopée tragique fascine ? Ouvrez L'Homme seul et je vous garantis le grand frisson. Dans cet essai où le héros n'est autre que Caïn, c'est toute l'aventure de l'homme d'Occident qui défile sous vos yeux - depuis l'échappée du néolithique jusqu'aux banlieues désenchantés d'une Europe postmoderne."

L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age d'Homme.

Jil Silberstein

04.02.1997

"Un livre aura marqué l'année 1996, tant par son ambition et l'originalité de son regard, que par son souffle prophétique. C'est le livre d'un homme qui a passé sa vie parmi les livres... C'est le livre d'un immense lecteur, aussi, et d'un grand écrivain, dont le métier (et la passion) est d'éditer les autres. Sortant de l'ombre, Claude Frochaux publie aujourd'hui un essai, L'Homme seul, qui est une somme de réflexions et de propositions sur la culture, un travail magistral qui fera date."

L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age d'Homme.

Jean-Michel Olivier
Scènes Magazine
avril 1997

"...En lisant L'Homme seul, nous pensions à toute une Suisse terrienne mais cultivée, sceptique et mystique à la fois, voyageuse et non conformiste, que Claude Frochaux continue à sa façon candide et curieuse, sur les sentes buissonnières du gai savoir."

L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age d'Homme.

Jean-Louis Kuffer

février 1997

"Il faut savoir qu'en 500 pages serrées, Claude Frochaux aborde à peu près tout ce qui a compté dans l'histoire culturelle de l'humanité, à travers toutes les civilisations et toutes les disciplines. Pour un constat profondément désespéré sur la situation actuelle de l'artiste créateur.

L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age d'Homme.

Laurent Wolf et Laurent Nicolet
Le Nouveau Quotidien
28.11.1996

"Quatorze années de travail rassemblées dans un volumineux et passionnant essai : L'Homme seul. Il n'y avait sans doute pas pour Claude Frochaux de meilleures façon de fêter les 30 ans de L'Age d'Homme, "sa" maison d'édition."

L'Homme seul, Claude Frochaux, Ed L'Age d'Homme.

Henri-Charles Dahlem

05.02.1997