Gabriel Mützenberg, ce sont cinquante ans de poésie (1947-1997), reflet de toute une vie.

On connaît l'historien, le journaliste, le pamphlétaire, le défenseur des causes perdues, "Don Quichotte des derniers moulins", et le passeur, le commentateur passionné de la littérature rhéto-romane.

Mais sait-on qu'il a d'abord été poète et longtemps poète uniquement? Poète avant tout? Le recueil qu'il vient de publier "Que dit Minuit profond" permet désormais de le découvrir. (Editions Samizdat, 32, rue Moillebeau, 1209 Genève)

Aramayo Bor Columbus
Voilà les noms très familiers
Qui sont pour moi simple papier
Quand là des hommes peinent suent
J'ai mes titres calligraphiés
Parfois les acheteurs se ruent
Je ne connais pas les chantiers
Où mon argent prospère et tue
Je suis le porteur anonyme
Qui vit des cours changeant des bourses
J'apprends la dangereuse escrime

Qui happe l'homme dans sa course
Aussi loin que ses pas le portent
Et vers sa tombe je l'escorte

© Gabriel Mützenberg