La plaine
sous le ciel
où le jour bleu recule
tandis que la montagne
y mord à pleines dents
Une rivière sang
que le rouge des hêtres
attise au crépuscule
Un monceau de ferraille
menace monstrueuse
sur la berge fleurie
des rêves innocents
La voie interrompue
verse dans la prairie
ses wagons calcinés
Les à-côtés s'effacent
Je marche vers la nuit
Où serai-je demain ?
Il n'est que le chemin
Il n'est que l'aujourd'hui
Reykjavik, 20 juillet 1997
La feuille du platane
lentement s'est posée
sur l'eau
L'étang dort
Les branches dénudées
tendent leurs bras humides
sur des reflets verdâtres
Un unique canard
traverse en silence
Je regarde l'eau glauque
Cétait déjà
lautomne en ce temps-là
Le grand sourire de septembre
Quand tu froissais dans le jardin
Les feuilles et mon cur à chaque pas
Cétait déjà l'automne en ce temps-là
Cétaient déjà
les ciels arides
Intensité lucide
Sur les mélèzes brunissant dans la forêt
vert sombre
C'était l'automne pour tes longs cheveux
L'automne pour mon cur tout étoilé de
nuds
Ce bols que le bois mort encombre
J'étais pour toi le roc lointain
Au ras des vagues noir mystère
L'hiver beuglant dans les déserts de pierre
L'écume glace aux franges de satin
Cétait déjà
l'automne en ce temps-là
Le grand sourire de septembre
Quand tu froissais mon cur à chaque pas
Avec tes yeux étranges dambre
© Gabriel Mützenberg
Page créée le 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01
|