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Gabriel Mützenberg

  Poèmes

 

La plaine sous le ciel
où le jour bleu recule
tandis que la montagne
y mord à pleines dents

Une rivière sang
que le rouge des hêtres
attise au crépuscule

Un monceau de ferraille
menace monstrueuse
sur la berge fleurie
des rêves innocents

La voie interrompue
verse dans la prairie
ses wagons calcinés

Les à-côtés s'effacent
Je marche vers la nuit
Où serai-je demain ?
Il n'est que le chemin
Il n'est que l'aujourd'hui

Reykjavik, 20 juillet 1997

La feuille du platane
lentement s'est posée
sur l'eau

L'étang dort

Les branches dénudées
tendent leurs bras humides
sur des reflets verdâtres

Un unique canard
traverse en silence

Je regarde l'eau glauque

C’était déjà l’automne en ce temps-là
Le grand sourire de septembre
Quand tu froissais dans le jardin
Les feuilles et mon cœur à chaque pas
C’était déjà l'automne en ce temps-là

C’étaient déjà les ciels arides
Intensité lucide
Sur les mélèzes brunissant dans la forêt vert sombre
C'était l'automne pour tes longs cheveux
L'automne pour mon cœur tout étoilé de nœuds
Ce bols que le bois mort encombre

J'étais pour toi le roc lointain
Au ras des vagues noir mystère
L'hiver beuglant dans les déserts de pierre
L'écume glace aux franges de satin

C’était déjà l'automne en ce temps-là
Le grand sourire de septembre
Quand tu froissais mon cœur à chaque pas
Avec tes yeux étranges d’ambre


© Gabriel Mützenberg

 

Page créée le 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01

© "Le Culturactif Suisse" - "Le Service de Presse Suisse"