Marlyse Pietri
des Editions Zoé

La maison d'édition genevoise a célébré récemment son 30ème anniversaire. Après avoir invité sur nos pages Bernard Campiche Editeur, autre éditeur jubilaire, nous avons adressé nos questions à Marlyse Pietri, fondactrice et directrice des Editions Zoé.

 

Entretien avec Marlyse Pietri par Brigitte Steudler

En 2000, vous publiiez pour les 25 ans des Editions Zoé un opuscule au titre explicite Une aventure éditoriale dans les marges. Vous en dressiez l'histoire en détaillant différentes périodes, celle de l'utopie, celle de l'édification pièce par pièce de votre catalogue, puis celle de l'ouverture à des littératures du lointain. Fin 2006, on vous ressent sur la place comme l'une des quatre maisons les plus solidement établies de Suisse romande. Vous sentez-vous encore " marginale ", et si oui en quoi ?

Etre dans les marges, c'est une constatation de fait quand on est né en Suisse romande et qu'on a choisi d'y rester pour faire de l'édition.
Ramuz, de retour au pays après son séjour dans la capitale française, disait que si ses lecteurs se trouvaient l'un à Tolochenaz, l'autre à L'Etivaz, ils avaient peu d'occasions de rencontre, ce qui limitait les échanges littéraires. Alice Rivaz, elle, répétait que c'est une malédiction d'être née écrivain en Suisse romande. Il est vrai que la petitesse du pays - 1,5 millions de Suisses francophones, 40 fois moins que de Français -, l'absence de capitale, une situation de double minorité face à la Suisse alémanique et face à la France, nous placent dans une situation marginale réelle.
Mon choix, pour les Editions Zoé, a été de faire de cette marginalité un atout.
Jean Starobinski a souvent parlé de "l'écart" fructueux dans lequel se trouve celui qui travaille à Genève plutôt qu'à Paris. Cette notion d'écart est la pierre d'angle de mon travail éditorial situé aux marges de la France plutôt qu'en son centre.
Dans ce pays d'ailleurs, les éditeurs avec lesquels je sens une parenté sont des maisons qui n'ont pas l'ambition d'être au centre mais de disposer d'un espace pour suivre leur voie singulière, faite de choix littéraires exigeants, de textes qui les aident à vivre et dont ils peuvent espérer qu'ils apporteront quelque chose de solide à la culture d'aujourd'hui. Par exemple les éditions La Fosse aux Ours à Lyon, à Paris Allia, José Corti, Nadeau, d'autres encore dans toute la France qui ont en commun de s'être développés avec une certaine lenteur et beaucoup de rigueur. Les affaires sont certainement nécessaires pour équilibrer l'entreprise, mais le développement d'une maison d'édition littéraire se passe sur un autre plan.
Comment éditer de la qualité dans un univers à petite diffusion, comment susciter une curiosité en-deça et au-delà de nos frontières pour échapper à un régionalisme qui limite les choix, comment rester fidèle à des options qui nous sont dictées à l'origine par notre propre culture, voilà les trois problèmes auxquels nous avons dû trouvé des solutions originales pour développer Zoé.
Par quels biais ? Pas de renoncement sur la qualité, un travail titanesque, des relations extérieures fidèles, le refus des clichés sur la Suisse, la confiance absolue dans l'œuvre de quelques écrivains, la curiosité.

Pour qui compulse les pages de votre catalogue, le nombre important de collections frappe au premier coup d'œil (essais, critiques, littérature romande, italienne, suisse alémanique, romanche, littérature russe, suédoise, récits de vie, quelques livres d'histoire, études de la langue… ). Certaines pourtant comptent peu de titres, toutes sont littéraires. Qu'est-ce qui vous a amené à multiplier les collections ? Avez-vous songé à sortir du secteur littéraire et à éditer d'autres types d'ouvrages ?

La notion de domaine correspond mieux à notre catalogue que celle de collection. Le domaine premier, c'est la littérature française, essentiellement suisse romande. Le deuxième, la littérature traduite de l'allemand, essentiellement suisse alémanique. Dans ces deux domaines, nous avons publié beaucoup de critique littéraire comme un accompagnement nécessaire à la réputation et à la promotion de nos auteurs. Sans le livre de Peter Utz, Robert Walser. Danser dans les marges, traduit par Colette Kowalski, un ouvrage volumineux qui fut difficile à éditer, la connaissance de Walser n'aurait pas autant progressé en France.
Le troisième domaine, les littératures du sud dont les auteurs écrivent en anglais et ont à l'origine une autre culture. Dix-neuf titres, principalement d'Afrique, mais nous publions aussi toute l'œuvre de Pauline Melville, une Anglo-Guyanaise.
La Collection Les Classiques du Monde, le quatrième domaine, est toute nouvelle, elle a 15 mois, elle est menée en collaboration avec une association du même nom à Paris, sous la direction de Laure Pécher. Si elle a trouvé sa place chez Zoé, c'est en raison de contacts personnels mais avant tout parce notre travail éditorial sur Robert Walser relève d'une démarche identique : faire connaître en français des livres du passé qui ont marqué leur culture mais n'ont jamais été traduits. 4 titres.
Les collections MiniZoé et Zoé-poche sont une extension des deux premiers domaines. 69 Minizoé aujourd'hui introduisent à l'œuvre des meilleurs auteurs suisses pour 5 francs avec un texte intégral, une postface originale et une bibliographie. Elle contient tous les grands noms des écrivains du XXe siècle. Zoé-Poche compte 35 volumes qui reprennent nos titres en format et au prix poche ou proposent des titres parus chez d'autres éditeurs et devenus introuvables.
D'une façon générale, il y a des liens entre les écrivains publiés par Zoé : Nicolas Bouvier reconnaissait la valeur de l'œuvre de Gerhard Meier ; Jean-Bernard Vuillème, Matthias Zschokke, Ivan Farron ont écrit sur Robert Walser et Gerhard Meier lui donne une place centrale dans son œuvre ; Walser est très lu par Jean-Marc Lovay, Catherine Safonoff, Michel Layaz. Lorsque nous avons publié le premier roman d'Amélie Plume, Catherine Safonoff en a écrit la préface, a relevé le rythme et l'allure cocasses du texte. Ce ne sont que quelques exemples de ces affinités.
Etienne Barilier tient une place spéciale dans nos publications puisqu'il n'écrit pas que des romans et des nouvelles mais des essais. Erudit, brillant, animé par la volonté de penser aujourd'hui les valeurs de l'Europe et de dépister l'obscurantisme, c'est un humaniste pour qui j'ai la plus grande admiration, profondément engagé dans ses combats. Il mérite davantage d'attention et de succès, ici et ailleurs.

Avoir songé à "sortir du secteur littéraire", dites-vous ? Il y a un domaine qui apparaît et réapparaît dans tout le catalogue comme une couleur de fond : une réflexion sur la Suisse. Quels sont ses traits singuliers ? Nous avons publié sur l'histoire du pays, sur le multilinguisme, sur la diversité culturelle en rapport avec les pays qui nous entourent et dont nous parlons les langues.
L'histoire suisse est passionnante : son rapport essentiel aux Alpes, sa construction atypique en Europe, ses rapports internes toujours surprenants - cf. Jean-François Bergier, Europe et les Suisses ; Pietro Boschetti, Le Rapport Bergier pour tous ; Bertrand Müller et Pietro Boschetti, Entretiens avec Jean-François Bergier ; Alfred Berchtold Guillaume Tell résistant et citoyen du monde ; Christophe Bïïchi, Mariage de raison ; et de Joëlle Kuntz, La Suisse et son histoire en un clin d'œil.
Aujourd'hui la situation spéciale de la Suisse en Europe (Nicolas Bouvier désignait la Suisse comme "le pays d'Europe Centrale le plus à l'ouest"), le rapport curieux entre ses langues, la diversité culturelle qui peine à s'exprimer, ont suscité des ouvrages clés : Pierre Knecht, La Suisse aux quatre langues et le Dictionnaire suisse romand (en collaboration avec André Thibault) ; Adolf Muschg, Cinq discours d'un Suisse à sa nation qui n'en est pas une ; Marion Graf, L'Ecrivain et son traducteur en Suisse et en Europe ; Peter von Matt, Sang d'encre. Voyage dans la Suisse littéraire et politique ; Iso Camartin, Sils Maria ou le toit de l'Europe.
Cette culture, dont nous sommes issus, est tissée de liens qui chevauchent la frontière des langues. Voilà pourquoi, dès 1977 et le premier livre de Nicolas Meienberg Reportages en Suisse, ce thème n'a jamais été absent du catalogue Zoé. L'automne 2006 l'a prouvé une fois de plus avec deux parutions, et un ouvrage très novateur va paraître en septembre.

En passant en revue les auteurs publiés chez Zoé, on trouve bon nombre de personnalités connues et reconnues, et même plusieurs figures tutélaires de la littérature suisse du XXème siècle. Quelle place parvenez-vous encore à accorder aux manuscrits de jeunes auteurs ou d'auteurs inconnus que vous recevez certainement ?

Notre curiosité pour les manuscrits de nouveaux auteurs ne s'est jamais calmée. Nous éditons en fonction de nos affinités avec ce que nous recevons. Ivan Farron, Roland Buti, Anne-Lise Thurler, Anne Brécart, Nicolas Couchepin, Jessica Meller, Patrice Duret, Patrick Delachaux, Catherine Lovey, bientôt Blaise Hofmann sont de "jeunes auteurs", et parmi les plus "vieux" qui ne sont pas encore assez connus malgré une œuvre de plus en plus riche sur les plans littéraire et humain, Jean-Bernard Vuillème. Nous sommes loin des "personnalités connues et reconnues". Même Catherine Safonoff, qui va recevoir le Prix quadriennal de la Ville de Genève le 29 mai 2007, la plus haute distinction possible dans ce canton, décerné dans le passé à Jean Starobinski, Alice Rivaz, Nicolas Bouvier par exemple, est peu connue à Lausanne.
Etant donné que Zoé a une politique d'auteurs, elle doit garder de la place pour les écrivains qui publient régulièrement chez elle. L'espace n'est pas illimité, mais jamais nous n'avons renoncé à publier une première œuvre qui nous avait séduits.
Depuis peu, quelques-uns de nos titres sont repris en poche par Points Seuil, pas seulement les noms connus de Robert Walser et de Nicolas Bouvier, mais aussi Michel Layaz (Les Larmes de ma mère) et Patrick Delachaux (Flic à Bangkok).

Il y a une dizaine d'années, Zoé se profilait clairement comme l'éditeur de littérature suisse alémanique, italienne et romanche contemporaine en traduction française. C'est moins le cas aujourd'hui, même si vous n'avez pas abandonné ce secteur. En revanche, vous avez développé une nouvelle collection de traduction, les " Classiques du monde ". Pourquoi cette évolution ?

Les éditions Zoé ont plus de cent titres d'auteurs alémaniques traduits à leur catalogue, un record absolu toutes maisons d'édition confondues. Nous publions régulièrement Oscar Peer, un écrivain romanche. Devant les difficultés à faire connaître beaucoup d'œuvres d'écrivains alémaniques, autant en Suisse qu'en France, nous nous sommes concentrés sur l'œuvre de quelques-uns que nous suivons régulièrement : Matthias Zschokke, Gerhard Meier, Markus Werner, Robert Walser. Cette politique d'auteurs alémaniques a commencé en 1977 avec Nicolas Meienberg - traduit in extenso - et nous y sommes restés fidèles par goût. Dans cette démarche cependant, il y a des difficultés liées au montant des droits sur le marché international et au manque de politique du livre en Suisse.

Concernant la difficulté d'intéresser le lectorat français aux écrivains romands pouvez-vous nous dire si, riche de votre expérience en matière d'édition de traductions, vous êtes d'accord avec l'assertion qui dit que publier un auteur traduit de l'allemand, c'est voir l'intérêt du public français augmenter? Plus largement comment interprétez-vous cette absence d'intérêt de la presse française pour les auteurs romands ?

Les écrivains de langue allemande, au contraire de votre impression, ne disposent pas d'un a priori favorable auprès des lecteurs français. Les succès sont occasionnels et individuels, mais on ne peut en aucun cas affirmer que la littérature de langue allemande ait aujourd'hui le vent en poupe. D'ailleurs, en dehors de modes passagères pour la littérature d'un pays - aujourd'hui l'Inde -, les critiques et le lectorat français s'intéressent davantage à des œuvres qu'à des pays.
Quant aux écrivains romands, ils ne sont négligés ni par le lectorat ni par la presse, qu'ils soient édités en France ou en Suisse. L'intérêt pour la Pléiade de Ramuz a été remarquable en France, inattendue de l'avis des libraires. Lorsque l'entreprise éditoriale est sérieuse, soignée, elle rencontre un public et la presse s'y intéresse. Le premier roman de Catherine Lovey, L'Homme interdit, a fait l'objet de 12 critiques dans les médias français, du Nouvel Obs. au Monde en passant par Le Canard Enchaîné et Métro. Le dernier roman de Michel Layaz a fait entre autres l'objet d'une présentation dans Télérama. "L'absence d'intérêt de la presse pour les auteurs romands" est un cliché dépassé depuis longtemps.
Notre toute petite percée sur le marché français est le résultat d'une stratégie de longue durée faite de relations personnelles avec des critiques et des libraires, de choix réfléchis basés sur l'expérience, d'écoute de ce qu'a à dire tel critique, tel libraire, tel représentant. C'est un travail de pèlerin et de l'ombre. Depuis 8 ans, je suis l'attachée de presse de notre maison en France. Nous ne pratiquons pas les coups médiatiques, ni l'arrosage de services de presse, ni le recours à des personnalités connues ou à des attachés de presse coûteux, nous serions ruinés depuis longtemps. Nous tissons un réseau de contacts basés sur des affinités littéraires.
Notre choix a été d'approfondir les relations avec un petit cercle de revues et de rubriques littéraires, là où les critiques s'intéressent à de nouveaux éditeurs et à leurs choix personnels, par exemple Le Matricule des Anges, La Quinzaine littéraire, etc., ainsi qu'avec certains sites. Nous avons renoncé, même si c'est douloureux, aux grands médias, à la télévision, etc.
Un tel cercle, constitué sur une longue durée, s'avère solide.
Nous organisons des rencontres en librairie qui ont du succès, à Paris, à Tours, à Toulouse, à Bordeaux, à Besençon, ailleurs. A l'automne 2006, deux de nos livres ont été distingués en France sans qu'il y ait aucun contact particulier avec les membres du jury, c'est encourageant (Ivan Farron a reçu le Prix Félix Fénéon de la Chancellerie des Universités de Paris pour Les Déménagements inopportuns et Maxime Pietri le Prix littéraire l'Art de Vivre à Redon pour La Plume et le Fourneau). De même Marion Graf a reçu, il y a quatre ans, à Paris, le Prix Gide de la traduction franco-allemande pour Le Territoire du crayon de Walser.
Tout cela démontre qu'une petite maison littéraire peut progresser en France, mais il faut au préalable être convaincu que ce travail de promotion est indispensable aux œuvres qu'on publie, car il est très exigeant en temps et en risques.

Quel impact sur les ventes et sur l'audience des titres que vous publiez obtenez-vous en utilisant un grand diffuseur international tel Harmonia Mundi ? Quels efforts particuliers Avez-vous dû (ou devez-vous) consentir pour obtenir un tel diffuseur ?

Harmonia Mundi est d'abord une maison de disques depuis plus d'un demi-siècle dont le nom est tel dans le domaine classique qu'elle n'a pas à établir sa marque dans le domaine de la diffusion du livre. Sa particularité est d'être cohérente, exigeante, de choisir ses éditeurs en fonction de leur projet culturel. Elle a su établir de si bonnes relations avec les libraires que sa réputation est au plus haut auprès de toute la profession. La diffusion et la distribution sont liées en un seul lieu, à Arles, avec un comptoir à Paris. Harmonia Mundi se refuse à assurer une simple distribution, tous les titres font l'objet de prénotés, si bien que les livres se trouvent effectivement sur les rayons des libraires. Nous diffusons en Suisse les livres de leur diffusion française si bien que nous connaissons le catalogue de leurs éditeurs.
Pendant longtemps, j'ai considéré que l'incapacité à obtenir une vraie diffusion en France risquait de mettre un terme à mon activité, à cause des restrictions que cela engendrait dans le choix des textes. J'ai donc recherché avec détermination un accord avec Harmonia Mundi, que je connaissais à travers des éditeurs français et qui était à l'époque une jeune maison de diffusion. Cela s'est conclu en 1993, mais ce n'était que le début de nos efforts. Une diffusion professionnelle dans un espace plus grand que la Suisse suppose un programme établi six mois à l'avance, le risque de retours importants, la nécessité de résultats, une pondération entre titres difficiles et titres plus sûrs, une vision de la maison qui a bien voulu se charger de nos titres, la connaissance du milieu des libraires français, le travail auprès de la presse, bref une structure que nous avons de la peine à mettre en place depuis la Suisse, particulièrement dans le domaine littéraire où les résultats sont aléatoires.
Les progrès ont été très lents mais aujourd'hui, notre programme pour la France est équilibré. Par ailleurs, les contacts avec la direction et les représentants sont si intéressants et stimulants, les échanges littéraires si fructueux - l'équipe est venue, par exemple, voir l'exposition Walser, Territoire du crayon, à la Fondation Bodmer à Genève en septembre - qu'il faut constater qu'une bonne partie de la vie littéraire débute dans ces relations-là.

Vous avez souligné plus d'une fois le rôle très important joué par les critiques littéraires (Georges Anex, Isabelle Martin, Elsbeth Pulver, Heinz Schafroth, Iso Camartin). Pourriez-vous aujourd'hui revenir sur ce rôle, à l'heure où, à ce que l'on dit souvent, de moins en moins de livres font l'objet de critiques écrites ?

La critique nomme le plaisir que nous avons à lire un texte, elle le situe dans son histoire et son espace, elle révèle des liens avec d'autres titres, elle donne du poids et de la durée à une œuvre et à son auteur. Il y a aujourd'hui moins de place pour les rubriques littéraires dans la grande presse, mais il y a des revues, des sites, de petits journaux. Tant que le métier même de critique existe, tout ira bien pour la littérature. Au moment où on refusera les hiérarchies, les références, il sera beaucoup plus difficile de tenir le cap de l'édition littéraire.

Après trente ans d'activité, quels développements nouveaux vous suggèrent votre cœur et votre expérience ?

Imaginer des actions originales pour faire plus largement connaître des écrivains exceptionnels, Jean-Marc Lovay, Matthias Zschokke par exemple (en janvier 2008, Jean-Marc Lovay aura 60 ans; en 2008 également, sortie de plusieurs œuvres de Matthias Zschokke).

Lancer, avec l'appui d'un réseau, une collection de livres sur des œuvres d'écrivains suisses romands et francophones non français à l'intention des étudiants (septembre 2007).

Enfin remettre à mes successeurs, dans quelques années, une maison passionnante qui garde son caractère très littéraire et qui soit un pont entre la Suisse et la France, ouverte à d'autres pays conformément à la tradition suisse du voyage ; et leur dire, comme le laboureur de La Fontaine à ses enfants, qu'un trésor est caché dans la terre éditoriale.

Propos recueillis par Brigitte Steudler