Joseph Incardona
Dans le ciel des bars, nouvelles, Editions Delphine Montalant, 2003
Joseph Incardona/ Dans le ciel des bars
Breitman Production vous prie de bien vouloir assister à la réception organisée en l'honneur d'Adam Kokolsky le samedi 31 mai 2003 à partir de vingt heures, sur le Bateau Phare amarré au port de la Gare. Tenue de gala exigée.
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décès
Le cabinet Barnes et Associés nous prie d'annoncer la mort de leur directeur financier Albert Dupuy d'Orléac JR. le 24 octobre 2002 à l'âge de 28 ans. La cérémonie aura lieu au cimetière Saint-Georges le mardi 29 octobre à dix heures. Ni fleurs, ni couronnes.
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La tentation fut la plus forte. Le 3 juin, un convoyeur de fonds a échangé son statut de gardien de billets pour celui de malfaiteur en cavale.
Joseph Incardona est né à Lausanne en 1969. Il vit actuellement à Bordeaux.
Dans le ciel des bars, nouvelles, Editions Delphine Montalant, 2003
Extraits de presse
Quatorze nouvelles plutôt sombres, voire vraiment noires, de Joseph Incardona, 35 ans, déjà auteur d'un roman, Le cul entre deux chaises, chez le même éditeur. Celui-ci possède la qualité essentielle pour un écrivain, l'oreille. La phrase est impeccable, le rythme est évident.
Quatorze instantanés, saisis dans la brutalité du quotidien, une poursuite de cinéma braquée sur des instants de vie où chaque histoire éclaire la trame secrète des intimités anonymes, nos intimités. Une foule de vies se percutent, des existences saisies en raccourci, dont on partage la commune solitude et les espoirs. Mais jamais misérables ou s'avouant vaincues.
Ils n'inspirent par la pitié, mais on se sent de leur coté. Ainsi, malgré la défaite annoncée d'un boxeur sur le retour Adrénaline, les angoisses d'un tireur d'élite minée par l'attente de l'heure "H" Le contrat ou encre le drame d'un meurtre conjugal commis par dépit Riverains autorisés, "la vie continue". Ses personnages sont plutôt sonnés par la vie que triomphants. Plutôt paumés que golden boys. Tel ce Robert l'anti-héros de Macadam, flic usé jusqu'à la corde, au bout du rouleau, qui nous emmène avec lui, frissonnant, jusqu'au bout de son hallucination, là où un nouveau départ est encore possible.
L'auteur saisi ces femmes et ces hommes à un moment de leurs vies, sans que l'on sache précisément ce qu'ils leurs ai arrivé, ni ce qu'ils deviendront. Ni même exactement après quoi ils courent. En quelques pages, le lecteur atteindra à leur vérité essentielle.
Dans le ciel des bars, nouvelles, Editions delphine montalant, 2003
http://www.critiqueslibres.com
Recueil de nouvelles époustouflant d'un jeune auteur aux éditions Delphine Montalant. Quatorze instantanés dépeints au vitriol relatant des instants de vies aussi éclectiques qu'intenses. L'écriture y est rythmée, le style compact et enlevé. Découvert par hasard dans une librairie de Bordeaux, je conseille vivement ce livre aux amateurs de nouvelles.
Ces nouvelles traitent de personnages aussi avariés que les sujets qu'elles abordent (la solitude du boxeur sur le ring, la remise en question d'un tireur d'élite au moment où il s'apprête à tirer sur sa cible, le désarroi d'une épouse délaissée devant sa télévision...), autant de "photographies" couchées sur le papier au moyen d'une écriture maîtrisée.
Des histoires noires et tendres, des personnages qui vous accompagnent après avoir refermé le livre (comme cette Louise dans ouvre-boîte, bouleversant portrait revisitant le bovarysme dans un style inédit). Encore une fois, un livre à découvrir d'urgence (comment se fait-il que ce genre de petit bijou ne trouve pas d'écho dans la presse ?
Dans le ciel des bars, nouvelles, Editions delphine montalant, 2003
M.J.
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Article de Pierre Lepori
L'alba gelida di mercoledì 3 febbraio 1960. Una Thunderbird rosa confetto si schianta contro un camion: nell'aria restano sospese come coriandoli al rallentatore le tristi parole di una voce di carta vetrata: "e nell'alba disperata sarà triste rincasare ed attendere la notte per poterti ritrovare al fondo di un bicchiere, nel cielo dei bar"...
Come non sentire un'ultima nota di Fred Buscaglione leggendo i racconti che prendono il titolo dalla sua canzone: "nel cielo dei bar". Non è forse un caso che l'espressione si ritrovi in uno dei pochi racconti di questo libro che ha conservato uno spicchio di luce, "je vous connais henri", dove uno scrittore fallito insabbiato in una vita scaduta ritrova un momento di pienezza - insensato e totale - tra le braccia di una ragazzina rimorchiata in un bar.
Mentre i restanti 13 racconti sono di una disperazione esemplare. E sarebbero cinici, se al centro d'ognuno di essi Incardona non mettesse - impiantato nella bassa tensione della sua solitudine - un personaggio: una moglie stanca che uccide il marito e va a lavorare; un pugile suonato che vince inutilmente un mach di fine carriera; una moglie insoddisfatta e dalla bottiglia facile che "salta addosso" al giovane vicino; il poliziotto-sorvegliante di un furgone portavalori che cade in un'imboscata; il barista stanco che si strofina a una giovane di colore nell'afrore del metrò; l'adolescente al suo primo rapporto sessuale che s'impietosisce sulla sfatta madre alcolizzata; il disoccupato che cozza contro una signora in visone per la strada e si ritrova tra le mani un'insperata prebenda; un arrivista fallocentrico che si fa sparare per aver buggerato la pollastra del boss; la moglie di uno scrittore avariato dal successo che si consola in un gioco di seduzione minimo con il tassista; il sicario che non sa come uscire dalla mala; il poliziotto che la moglie tradisce; il triste suonatore di piano bar; il ragazzino che si difende a sassate.
Questa è la lista dei fatti, di donne e di uomini; e rende bene la temperatura della filza di racconti. Un rosario di solitudini, con un retrogusto americano: vite viste al cinema, narrate con un gustoso slang perfettamente incrostato su una lingua tagliente ma anche forbita.
Potrebbero dare l'impressione di un campionario di facili effetti speciali - questi racconti - e se talvolta il dubbio di un meccanismo di costruzione sapiente ma un po' a freddo coglie il lettore, non si può negare che la galleria di personaggi pulsa di vita vera.
La girandola funziona perché il libro è così ricco di caratteri, perché i racconti sono quattordici, e finiscono per comporre un caleidoscopio d'umana sventura, volutamente ispirato ai topoi del racconto cinematografico.
E alla fin fine il libro di racconti di Incardona ha la meccanica sconsolata di un film di Robert Altman. Con la voce di Fred Buscaglione, in sottofondo, a ricordarci che questi "bulli e pupe" vivono in fondo sotto il nostro stesso cielo, "il cielo dei bar".
Pierre Lepori
RSI-Rete2
http://www.rtsi.ch/
17.03.2004
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