Philippe Jaccottet
Cahier quatorze, sous la direction de
Patrick Née & Jérôme Thélot, Editions
Le temps qu'il fait.
Retrouvez également
Philippe
Jaccottet dans nos pages consacrées
aux auteurs de Suisse.
Philippe
Jaccottet/ Cahier quatorze |
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Cet ouvrage rassemble, sous
le signe de l'amitié, des témoignages
et des études des poèmes et des images,
en vue de saluer et de servir une oeuvre en poésie
parmi celles d'aujourd'hui l'une des plus chères,
d'en recueillir l'émotion et d'en écouter
la justesse. On verra dans ces pages la gratitude
des lecteurs pour les livres et pour la personne de
Philippe Jaccottet, et on y mesurera combien sa recherche
et ses poèmes, ses traductions et ses essais,
peuvent instruire et encourager ceux qui les ont reconnus
pour leur nourriture essentielle.
Au sommaire, textes de Michèle
Aquien, Aline Bergé, Yves Bichet, Odile Bombarde,
André du Bouchet, Jacques Dupin, Maurice Chappaz,
Serge Champeau, Judith Chavanne, Michael Edwards,
Friedhelm Kemp, Sébastien Labrusse, Daniel
Lançon, Jean-Pierre Lemaire, Alain Madeleine-Perdrillat,
Jean-Michel Maulpoix, Jean-Claude Mathieu, Patrick
Née, Pierre Pachet, Anne Perrier, Jean-Claude
Pinson, Jérôme Reybaud, Paul de Roux,
Jean-Marc Sourdillon, Jérôme Thélot,
François Trémolières, Jean Pierre
Vidal. Peintures et dessins de Nasser Assar, Anne-Marie
Jaccottet et Gérard de Palézieux. Photographies
de Lorand Gaspar. Carnet inédit de Philippe
Jaccottet. Iconographie, bibliographie.
Cahier quatorze sous la
direction de Patrick Née & Jérôme
Thélot, Editions
le temps qu'il fait
llustration de couverture :
Aquarelle d'Anne-Marie Jaccottet.
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Sommaire
du livre |
Témoignages et poèmes
André du Bouchet |
Faites passer...
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Yves Bichet |
La statue |
Jacques Dupin |
En relisant la semaison
|
Anne Perrier |
Trois poèmes
|
Maurice Chappaz |
Lettres |
Dessins
de Gérard de Palézieux
Jean-Pierre Lemaire
|
Chants du purgatoire
|
Paul de Roux |
Sur un malaise persistant
|
Jean-Claude Pinson |
Juste lumière
sous les nuages |
Friedhelm Kemp |
Reconnaissance à
Philippe Jaccottet |
François Trémolières |
Art poétique
|
Aline Bergé |
Alphabet d'une énigme
|
Jean Pierre Vidal
|
Le poète,
un "maître spirituel" |
Lorand Gaspar |
Quatre photographies
|
Israël,
Cahier bleu, par Philippe Jaccottet
Cahier de photographies
Etudes
Jean-Marc Sourdillon |
L'événement
de février |
Sébastien Labrusse |
L'épreuve
de la joie |
Jean-Claude Mathieu |
La diction du deuil
|
Judith Chavanne |
Le manuscrit de
Leçons : sous le signe de la fidélité
|
Jean-Michel Maulpoix |
Philippe Jaccottet,
poète tardif |
Michael Edwards |
Le temps d'avoir
longé un pré |
Patrick Née
|
Faire la lumière
(Sur L'Obscurité) |
Jérôme
Thélot |
L'ignorance à
l'infini |
Daniel Lançon |
L'Egypte inaccessible
de Philippe Jaccottet |
Peintures
d'Anne-Marie Jaccottet de de Nasser Assar
Pierre Pachet |
Phrases musiliennes
de de Jaccottet |
Michèle Aquien
|
Philippe Jaccottet
et le Haïku |
Serge Champeau |
Ethique et poésie
|
Odile Bombarde |
L'échelle
du rêve |
Alain Madeleine-Perdrillat |
Ces choses visibles
qui se dérobent |
Jérôme
Reybaud |
Bibliographie des
oeuvres de Philippe Jaccottet 1990-2000 |
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Extrait
de Cahier quatorze |
Extrait de L'Epreuve de la
joie (p.109)
"... humbles ne signifie rien
d'autre en effet qu'une obstination à espérer,
d'une espérance qui, pour être faible, c'est-à-dire
moderne, n'en est pas moins la plus haute. Ce passage dans
Eléments d'un songe le formule :
Nous sommes d'un temps où
ce qui compte, peut-être, c'est une fleur apparue
entre des dalles disjointes, ou même moins encore.
Il nous faut simplement montrer cela, dans la sérénité
d'une attente inexprimable. Il n'est pas décent de
gémir ni de claironner. Quelques phrases seulement,
aussi tranquilles et fermes qu'un regard où la peur
n'entre pas. Lumineuses comme des passerelles. Un équilibre
presque insensé, tel est le plus beau défi
à l'imminence du Pire.
Peut-être faut-il moins
encore. L'herbe où se sont perdus les dieux. Les
très fines pousses d'acacia sur le bleu, presque
blanc, du ciel plus mince qu'une feuille. L'hiver. Etre
un homme qui brûle les feuilles mortes, qui arrache
la mauvaise herbe, et qui parle contre le vide.
Parler contre le vide - tout contre
lui sans doute, mais plus décisivement en opposition
à lui puisqu'il est l'ennemi -, voilà donc
au total ce qui continue d'avoir sens, car ce sera témoigner
de l'invisible que la joie, mise à l'épreuve
par la mort, révèle. Après avoir tant
douté des mots si faciles à manier, Philippe
Jaccottet place en définitive sa confiance dans une
parole qui est elle-même invisible, mais qui peut
être une parole chantée : et en tout cas cette
parole, comme tout langage, est lien avec autrui, échange,
autrement dit adresse en même temps qu'écoute.
Aussi n'est-il pas étonnant que, dans le quatrain
des Pensées sous les nuages qui fait suite au "mot
joie", le poète se soit défini lui-même
ainsi :
Je suis comme quelqu'un
qui creuse dans la brume
à la recherche de ce qui échappe à
la brume
pour avoir entendu un peu plus loin des pas
et des paroles entre des passants échangées...
Sébastien Labrusse
Extrait de Philippe Jaccottet - Editions
Le Temps qu'il fait / Cahier Quatorze/ L'Epreuve de la joie
(p.109)
Page créée le: 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01
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