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Philippe Jaccottet
Le Bol du pèlerin (Morandi), La Dogana 2001.

Retrouvez également Philippe Jaccottet dans nos pages consacrées aux auteurs de Suisse.

  Philippe Jaccottet / Le bol du pèlerin
 

A l'écoute de Morandi

Philippe Jaccottet dit ce que lui a apporté l'oeuvre "aussi mystérieuse que l'herbe" du peintre italien, dont on connaît la patiente austérité

A l'évidence la peinture de Giorgio Morandi est de celles qui auront vraiment compté pour Philippe Jaccottet. Illustré d'une douzaine de reproductions, ce livre en est le lumineux témoignage. En aucun cas, il ne s'agit ici d'une prise de parole péremptoire. D'une rencontre, plutôt, d'une écoute de "cette oeuvre aussi mystérieuse que l'herbe", dont on connaît la haute et patiente austérité. Pas un instant, le propos du poète, à la fois aigu et foisonnant, n'écrase ou ne fige son objet. A la source comme au terme du parcours qu'il propose, l'étonnement demeure.


Et l'énigme: d'où vient notre fascination devant "ces trois ou quatre bouteilles, vases, boîtes et bols sempiternels"? Au fil d'une méditation qui procède par touches vives, précises, le texte aiguise le regard et la sensibilité du lecteur, le guidant vers la lumière secrète, insaisissable de Morandi. [...]

Philippe Jaccottet, Le Bol du pèlerin (Morandi), La Dogana 2001.

Marion Graf

Samedi, 17 novembre 2001.

 

  Extrait de presse


La lumière de Morandi bue dans le "Bol du pèlerin"

Le poète Philippe Jaccottet médite devant l'oeuvre du peintre Giorgio Morandi, "mystérieuse comme l'herbe". De ce livre, qui vient d'être publié à Genève, émane une voix douce et nette qui traverse le tumulte.

Rien n'est plus facile que de passer devant un tableau de Giorgio Morandi (1890-1964) sans le voir. Il se dérobe au regard superficiel. Afin qu'il ne s'efface pas comme un mirage mais qu'il imprime son souvenir dans l'esprit du spectateur, ou plutôt du témoin de l'oeuvre, il faut que ce dernier subisse une initiation. On ne perçoit pas la lumière de Morandi de but en blanc. On n'entre pas dans ses tableaux comme dans un moulin.

Toute initiation requiert un guide. Non pas un gourou à clochettes. Mais un maître. Dans son dernier livre superbement édité par la Dogana "Le bol du pèlerin (Morandi)", le poète Philippe Jaccotet permet au candidat de la vision de Morandi de préparer son regard et d'aiguiser son attention. [...]

Philippe Jaccottet, Le Bol du pèlerin (Morandi), La Dogana.

Christine Zwingmann / Jean-Noël Cuénod
Art et Poésie N° 296
Novembre 2001

 

  Philippe Jaccottet traduit : Giovanni Raboni

Il est temps de lire dans notre langue Giovanni Raboni, dont l'intense activité critique - en faveur d'oeuvres essentielles, mais longtemps sous-estimées, comme celles de Bertolucci et Caproni - ou encore sa traduction intégrale de la Recherche, feraient presque oublier qu'il est aussi, et d'abord, un poète. Une tonalité, une vibration, clairement reconnaissables, un humus de perceptions, d'affects et d'inquiétudes, qui impose en quelques vers un monde, un rapport de l'auteur à lui-même où dominent le doute et la lucidité, une conscience aiguë des identités mensongères et de la précarité de toute existence...

[...] Rituel privé, certes, que ces sonnets, mais qui s'adresse, sur quelque impossible agora, à une communauté encore introuvable. Le sonnet selon Raboni n'est pas le blason sophistiqué qu'élabora Zanzotto, mais un simple écho de la grande forme, et ce peu de concrétion, transitoire, où l'art subsiste en des temps contraires. Philippe Jaccottet, respectant rimes et allitérations, offre la cage à peine perceptible des vers et le souffle qui la franchit, avec une grande subtilité et un parfait naturel. Ces pages sont la rencontre vraie de deux poètes.

Bernard Simeone
Extrait de la préface intitulée Rituel privé :
Au livre de l'esprit, Giovanni Raboni, Traduction de Philippe Jaccottet, La Dogana 2001.

 

Page créée le: 27.11.01
Dernière mise à jour le 27.11.01

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