Suzanne Deriex Suzanne Deriex / La Tourmente (Tome III) Un Arbre de Vie s'ouvre sur un deuil : Elisabeth-Antoinette von Gonzenbach perd sa mère à l'âge de sept ans. Elle grandit aux deux châteaux de Hauptwil, où les bonnes relations familiales soutiennent le commerce des toiles. Très douée pour le dessin, c'est pourtant le chant et le clavecin qu'elle étudie à Lyon. Elle épouse le banquier et négociant David-Emmanuel Develay, bourgeois de Genève, originaire d'Yverdon, dans le Pays de Vaud humilié par trois siècles d'occupation bernoise. Leurs deux premiers enfants naissent à Genève, ville indépendante, d'avant-garde, florissante, surpeuplée, convoitée. Une tentative de révolution échoue : les armées bernoise, sarde et française occupent la ville. Les Develay suivent leurs amis en exil et fondent avec eux la Colonie suisse de Constance. Aux approches de la Révolution française, Genève décrète une amnistie et rappelle bannis et exilés. Les Develay y affronteront de nouveaux troubles sociaux et des difficultés financières. La situation devient dramatique quand David est atteint dans sa raison par une maladie incurable et gravissime, la porphyrie. Il quitte Genève pour Yverdon. La libération du Pays de Vaud tant attendue sert de prétexte à l'invasion française et au pillage. Quel sera l'avenir de la famille d'Elisabeth en Suisse orientale, celui de David et de ses enfants en Pays de Vaud ? Quel sort attend la République helvétique devenue le champ de bataille de l'Europe ? Suzanne Deriex, La Tourmente, Bernard Campiche Editeur, 2001.
Mireille Kuttel a posé quelques questions à l'auteure ... Après "Un Arbre de Vie, tome I, 1763-1782, "Exils", (Un Arbre de Vie II, 1783-1795), "La Tourmente" (Un Arbre de Vie III, 1795-1801) paraît aux Editions Bernard Campiche, Cette série de romans raconte, avec autant de sensibilité que de précision, l'histoire d'une famille suisse enracinée au Pays de Vaud et en Thurgovie. Elle sera mêlée aux événements historiques de la fin du siècle des Lumières qui bascule dans les révolutions et les guerres. - Suzanne Deriex, comment avez-vous eu le courage de vous lancer dans un récit d'une telle envergure ? - Mon projet était modeste : après la publication des "Sept vies de Louise Croisier, née Moraz" (L'Aire, 1986, réédition Livre de Poche Suisse, 1991) inspirées par ma grand-mère maternelle et le vignoble de Cully sur les rives du lac Léman, j'ai désiré évoquer ma famille paternelle et j'étais en train de raconter l'arrivée de ma grand-mère Martha Bachmann de Schaffhouse chez les Cuendet de Sainte-Croix dans le Jura, quand le tiroir de son secrétaire me livra la correspondance, beaucoup plus ancienne, d'Elisabeth Antoinette von Gonzenbach, née au Vieux Château de Hauptwil. Elle avait épousé David-Emmanuel Develay, dont mon frère a hérité le portrait. Hasard ou Providence, (je ne me souviens plus qui a dit que le hasard était "Dieu passant incognito") je rencontrais sur mon trottoir François Dumur, archiviste à Cully ; il avait travaillé avec un Gonzenbach à l'université de Genève, retrouva son adresse, lui écrivit, reçut aussitôt de nombreux documents accompagnés d'une lettre l'invitant à consulter "Hölderlin in Hauptwil" de Lothar Kempter. Le poète Hölderlin m'était connu par les traductions de deux amis, Gustave Roud et Philippe Jaccottet. Le petit livre bleu que m'envoya l'université de Tübingen décrivait admirablement la vie des Gonzenbach au Vieux Château de Hauptwil. En trouvant dans la généalogie une petite Elisabeth Antoinette, orpheline de mère à l'âge de huit ans, je repris, dans une émotion qui ne m'a pas quittée, à deux siècles de distance et à l'autre extrémité de la Suisse, le récit de "L'enfant et la mort" (Prix Veillon 1968) à l'endroit où il s'était interrompu. - Ne pouvant plus lire depuis une vingtaine d'années, comment avez-vous fait pour réunir l'immense documentation sur laquelle repose la trame du roman ? - J'ai téléphoné aux archives, aux amis, aux membres de ma famille; par exemple, Philippe Jaccottet m'a immédiatement indiqué les pages du livre de la Pléiade où je trouverais les écrits de Hölderlin à Hauptwil; ma cousine Florence Poncet, mes brus Martine et Elisabeth Piguet et bien d'autres ont passé des heures à classer et déchiffrer de fragiles feuillets d'écritures. - Comment avez-vous procédé pour maîtriser cette saga qui s'étend sur plusieurs centaines de pages ? - La passion et l'émotion ont aiguisé ma mémoire. - Vous êtes-vous rendu compte qu'à travers les romans de "Un Arbre de Vie", vous nous donniez une passionnante leçon d'histoire? - Je l'ai moi-même reçue. Allant de découvertes en découvertes, je les ai partagées avec mes lecteurs : par exemple, l'exil en 1782 de nombreux Genevois qui se regroupèrent à Bruxelles et en Irlande avant de fonder la Colonie suisse de Constance. Des documents de grande importance, comme la correspondance de Frédéric-César Laharpe en 1798 et l'éditorial de Heinrich Pestalozzi dans la Feuille helvétique, me sont parvenus pendant la rédaction de "La Tourmente" et m'ont obligée à modifier certains chapitres. En apprenant les circonstances de l'invasion française, l'écrasement de mon pays, sa misère, sa détresse, j'ai compris sa volonté de neutralité. La correspondance familiale m'a fait connaître la mentalité de cette époque et les liens ancestraux qui unissent la Suisse alémanique à la Suisse romande. Néanmoins, je n'ai pas encore répondu à la question qui me hante depuis l'enfance : pourquoi les lecteurs de l'Evangile n'en saisissent-ils pas les promesses ? Et pourquoi, après avoir suscité tant de vocations humanitaires, la flamme du Réveil religieux qui embrasa le XIXe siècle est-elle presque éteinte ? Elisabeth, ses enfants et leur descendant ont encore beaucoup à m'apprendre. Cully, le 14 décembre 2001
Extrait de presse A propos de "La Tourmente" (Tome III) "La Tourmente" de Suzanne Deriex Le troisième tome de "Un Arbre de Vie" vient de paraître aux Editions Bernard Campiche. Femme de lettres et de radio [...] Elle se met à l'écriture et publie
ses premiers articles dans la Gazette Littéraire. Suivent les créations
d'une dizaine de pièces radiophoniques et la publication de 1961
(Corinne) à 1986 (Les Sept Vies de Louise Croisier, née
Moraz), de six romans qui retracent dans une veine autobiographique l'évolution
des mentalités et les mutations d'après-guerre de sa région.
Elle remporte en 68 le Prix Veillon avec L'Enfant et la Mort. Un Arbre
de Vie (I) est paru en 1995, Le deuxième tome Exil en 1997. Un Arbre de Vie et son troisième épisode "La Tourmente" ne sont pas qu'une saga familiale avec ses lieux, ses dates, ses mariages, ses décès, ses naissances. Suzanne Deriex donne vie aux personnages et aux époques. Comme l'écrit notre confrère René Zahnd de 24 Heures. Georges-A. Nippell A propos de "L'Arbre de Vie" (Tome I) Romancière lumineuse, Suzanne Deriex
visite le temps de ses ancêtres qui commence dans un château de Thurgovie en 1763. A la richesse historique se mêle de grandes qualités de coeur. [...] A travers les événements et les conversations, et, grâce à la soif de connaître et de vivre de l'héroïne, ce roman restitue admirablement le climat intellectuel, moral et politique qui régnait alors en Europe centrale. C'est une des grandes réussites du livre. Alors qu'Elsette a déjà pris place dans notre mémoire de lecteur, aux côtés des personnages lumineux que la littérature nous a donnés. Suzanne Deriex: L'Arbre de Vie, Bernard Campiche Editeur, 1995. René Zahnd Suzanne Deriex [...] Ce don de Suzanne Deriex s'exprime encore dans le portrait des principaux personnages de son dernier roman, Un arbre de vie, premier tome d'une trilogie consacrée à l'histoire de sa famille paternelle. C'est heureux, parce qu'en général les sagas familiales, ces suites infinies de jours, de naissance, de mariages, d'héritages et de souvenirs, ne présentent d'intérêt pour le lecteur extra-muros (si l'on peut dire) que si un ou plusieurs acteurs se détachent de l'ensemble par leur envergure morale, ou intellectuelle, et lui parle un langage compréhensible à travers les générations et les situations historiques. Dans Un arbre de vie, c'est Elisabeth Antoinette de Gonzenbach, dite Elsette, qui déroule le fil rouge capable de nous séduire et de susciter notre intérêt pour son destin et pour celui de sa famille et de ses contemporains. Suzanne Deriex: L'Arbre de Vie, Bernard Campiche Editeur, 1995. Rose-Marie Pagnard A propos de "Exils" (Tome II) Suzanne Deriex poursuit sa fresque généalogique et historique Exils constitue le deuxième volume du triptyque que l'auteur avait inauguré avec Un arbre de vie. Entre Genève et Thurgovie, voyage émouvant dans la fin du XVIIIe siècle [...] Ce deuxième volume s'arrête là, en un temps d'incertitude et de souffrance. Une fois encore, Suzanne Deriex a installé dans nos mémoires quelques figures marquantes. Une fois encore, elle est entrée dans la chair de l'histoire, des êtres humains qui sont à la fois ses artisans et ses pantins, tout comme ils sont maîtres et esclaves de leur destin. Et surtout, ce livre, comme le précédent, est habité par un profond sentiment d'amour et de pitié. Celle qui écrit ne prononce aucun jugement. Elle cherche à faire la lumière, à élucider la complexité du monde. Elle cherche à comprendre. Suzanne Deriex: Exils (Un arbre de vie II), Bernard Campiche Editeur, 1997. René Zahnd
Suzanne Deriex / Un Arbre de Vie (Tome I) Elisabeth-Antoinette von Gonzenbach est née au Château de Hauptwil en Thurgovie, en 1755. Elle est l'ancêtre de Suzanne Deriex qui retrace sa jeunesse, en partie grâce à des documents d'époque retrouvés dans les archives familiales. Après des études de musique à Lyon, Elisabeth épouse David-Emmanuel Develay, bourgeois d'Yverdon en Pays de Vaud, de dix-neuf ans son aîné. Il l'emmène à Genève... Au fil de ses pérégrinations, Elsette entre en contact avec les grands courants de pensée de son époque. Elle est fascinée par F. B. de Felice, le maître duvre de lEncyclopédie d'Yverdon, elle s'intéresse à Pestalozzi, entend parler de Lavater et de sa physiognomonie ou de la fabuleuse érudition d'Albrecht de Haller, elle croise Monsieur de Voltaire à Genève, se montre curieuse des écrits du bon Jean-Jacques... A travers les événements et les conversations, grâce à la soif de connaître et de vivre de l'héroïne, ce roman restitue admirablement le climat intellectuel, moral et politique qui régnait alors en Europe centrale. C'est une des grandes réussites du livre. Alors qu'Elsette a déjà pris place dans notre mémoire de lecteur, aux côtés des personnages lumineux que la littérature nous a donnés. René Zahnd
Suzanne Deriex / Exils (Tome II) Qui fut banni de Genève en 1782 ? Pour quelle raison trois des enfants d'Elisabeth et David ainsi que Henri Dufour, le futur général, naissent-ils à la colonie Suisse de Constance ? Pourquoi les livres d'histoire ne relatent-ils pas le bannissement et l'exil des Genevois ? Comme dans le précédent volume, Exils repose sur une documentation remarquable ... ... Le livre s'attache plus particulièrement au couple formé par David et Elisabeth ... ... Pendant que le continent bascule dans le tumulte, il va vivre des années dramatiques... ... Ce deuxième volume sarrête en un temps d'incertitude et de souffrance. Une fois encore, Suzanne Deriex a installé dans nos mémoires quelques figures marquantes. Une fois encore, elle est entrée dans la chair de l'histoire... René Zahnd
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