Textes Polaroïds Textes Polaroïds Coédition : Zoé - Centre Dürrenmatt - Le Temps Ce livre est le résultat d'un double détournement. Des écrivains ont été détournés de leur oeuvre, construite habituellement dans l'isolement et sans contrainte d'horaire, pour écrire un texte en une journée au Centre Dürrenmatt sur un sujet d'actualité. La presse a été détournée en proposant dans ses colonnes des textes d'écriture plutôt que de communication. Les détournés étant consentants et talentueux, le résultat est excellent. Les textes sont subtils et brillants, pleins d'humour sur les sujets du jour. Ils font exploser un cliché : celui qui prétend que les écrivains suisses de langue française ne sauraient pas se pencher sur leur environnement. Textes polaroïds, Editions Zoé, 2002.
Sommaire Introduction de Janine Perret Sgualdo, Textes
Polaroïds Julien Burri, L'invité
de Monsieur Loredan
Introduction de Janine Perret Sgualdo Textes Polaroïds Friedrich Dürrenmatt, écrivain, dramaturge et philosophe, a consacré sa vie à la littérature mais aussi à la peinture. Le Centre Dürrenmatt à Neuchâtel, construit par Mario Botta, a pour vocation de rendre l'oeuvre du célèbre écrivain suisse alémanique accessible à un public éclectique. Inauguré en automne 2000, le Centre conçoit et programme des activités scientifiques, musicales et littéraires en lien avec les préoccupations qui ont marqué toute l'oeuvre de Dürrenmatt. Lorsque le projet Textes Polaroïds, initié par Eugène, président de la Société suisse des écrivains, nous a été suggéré, c'est sans hésitation que nous nous sommes engagés dans le réalisation de ce concept. Un partenaire presse que nous tenons ici à remercier a accepté d'emblée de s'y associer. Le Temps est devenu ce tremplin vers l'imaginaire que nous souhaitions et a publié dans sa page "Opinions" quatre textes choisis. Ces quatre journées d'écriture nous ont séduits par leur pertinence. En effet, l'idée de renouer avec l'esprit critique de Dürrenmatt face à la Suisse nous a convaincus. Convier des écrivain(e)s à séjourner et à écrire dans les lieux mêmes qui furent ceux de Dürrenmatt donnait à ce projet une dimension unique. Les textes lus par leurs auteurs le soir même devenaient matières personnelles et vivantes. Ecrits dans l'urgence, mais publiés avec l'accord des auteurs que nous remercions, l'intérêt de cette publication est de laisser une trace d'une expérience originale. Janine Perret Sgualdo
Préface de Lorette Cohen Sous presse Ceci n'est pas un livre, serait-on tenté d'écrire, pour céder à la facilité journalistique. Cliché aidant, on pénétrerait alors dans le vif du sujet, d'emblée. Le vif de ce recueil où les auteurs se sont laissé détourner de la recherche patiente d'une manière, d'un propos, d'un projet littéraire personnels, pour s'aventurer sur des chemins qui ne sont pas les leurs mais ceux des rédacteurs d'un journal. Ecrivains, ils ont cédé à l'appel romanesque du lieu: le Centre Dürrenmatt de Neuchâtel, promontoire d'où se saisit le paysage lacustre et ses brumes, où se dressait la résidence de l'écrivain. Et qu'il habite encore, en quelque sorte, tant l'ancienne habitation privée et le centre culturel actuel s'enchevêtrent. Arguments supplémentaires pour venir y écrire : la délicieuse bibliothèque restée intacte et le point de vue. Le point de vue... sur la Suisse et l'actualité de l'an 2001, sur les événements minuscules ou majuscules tels qu'on peut les rencontrer dans un coin de journal et qui vous inspirent. Par groupes de quatre et en quatre temps, seize femmes et hommes de lettres ont donc accepté l'invitation à écrire en quelque sept heures un texte personnel, à partir d'un élément du quotidien Le Temps du jour. Quatre d'entre eux ont paru dans ses colonnes; presque tous sont réunis ici. Presque tous, car pour qui fait métier d'écriture, livrer le résultat d'un exercice ne va pas de soi. Merci aux uns et aux autres, publiés ou non: le travail de rédaction comporte autant de douleurs que de plaisirs. En cela au moins, journalistes et écrivains se trouvent réunis. Lorette Coen
Avant-propos de Eugène Un projet littéraire Textes Polaroïds est un projet littéraire un peu spécial. Il vise trois objectifs:
Pour parvenir à concilier ces trois lignes directrices, nous avons mis en place le dispositif suivant. Le matin de la lecture, un groupe d'écrivain(e)s lisait Le Temps. Ils disposaient de toute la journée (sept heures environ) pour rédiger un texte, en ne s'inspirant que des pages du journal et plus particulièrement de celles traitant de la Suisse. Par exemple un article du cahier "Régions", "Sports", "Finance" ou les prévisions météorologiques. Nul ne pouvait prédire de quoi les textes seraient faits. Mais une choses était sûre : ils traiteraient de la Suisse d'aujourd'hui... En somme, nous avons fait le pari que la contrainte libère l'imagination et que l'urgence aiguise l'esprit critique. Je remercie d'abord les écrivains téméraires qui ont accepté de se prêter aux règles du jeu, puis le Centre Dürrenmatt et Le Temps pour avoir tenté cette expérience. Mes remerciements vont également aux Editions Zoé qui ont accepté de réunir les textes des écrivains sous forme de recueil. Eugène
Textes polaroïds par Pierre Lepori In genere avviene il contrario. I giornalisti si fanno scrittori: prendono il risultato delle loro fatiche quotidiane e ne fanno un libro. Qui in Svizzera romanda si vedano i casi di Isabelle Guisan e il suo Trains de vie, raccoltina leggera, ma anche di Claude-Inga Barbey e il suo Petite dépression centrée sur le jardin, molto più letterario. In questo caso però, avviene piuttosto il contrario. Gli scrittori entrano tra le colonne del giornale e ne riescono per ritrovare il loro posto in due libri. Sylviane Roche, scrittrice squisitamente femminile, ha raccontato destini di donne moderne in una rubrica mensile su "ProFil Femme". Ora raccoglie alcuni di questi pezzi giornalistico-narrativi all'interno di un libro brutto nel titolo e nei risultati: L'Amour et autres contes, Edition Campiche, che si rivela ben presto un manualetto di superficiale bon-ton moderno, in cui i racconti sono quasi sempre costruiti in due fasi: dapprima la scrittrice enuncia un problema (ad esempio: "è proprio difficile scrivere lettere d'addio"), indi racconta una vicenda che esemplifichi bonariamente le sue riflessioni. Il risultato, come detto, non è proprio esaltante. Molto diverso, per contro, il secondo libro di derivazione giornalisticha. Un libro che ha dietro di sé un progetto, nato dal presidente dell'Associazione Svizzera degli Scrittori Eugène, bravo scrittore in proprio. Grazie al patrocinio del quotidiano "Le Temps", sedici scrittori, in quattro tornate, sono stati invitati al Centre Dürrenmatt di Neuchâtel con una sfida: leggere il giornale fresco di stampa e, nello spazio di una giornata, ispirarsene per un racconto. E i racconti, dopo aver dato luogo a quattro letture pubbliche, sono ora approdati in un libro delle Editions Zoé, sotto l'allettante titolo Textes Polaroides. Testi molto diversi tra loro: si notino due cose, la presenza di molti giovani, l'improvviso ardore politico che la maggior parte degli scrittori fa sgorgare dal suo rapporto con il giornale. Non c'è solo questo, naturalmente: c'è chi si ispira alle previsioni del tempo (Anne-Lise Grobety) o ai necrologi (Nicolas Couchepin), chi ha un tratto favolistico e sognatore (Emanuelle Delle Piane) e chi ha tonalità addirittura fanta-politiche (Daniel Zufferey). E' un libro, questo, che non nasconde il suo valore sperimentale ed effimero, anche nella forma grafica. E che si legge con un occhio all'attualità, soprattutto per i testi nati nella giornata del 19 settembre 2001, tutti quanti segnati dal senso della tragedia planetaria. Pierre Lepori
|