Feuxcroisés 7
Feuxcroisés 7, Editions d'En Bas, 2005.

Feuxcroisés 7

Feuxcroisés - Littératures et échanges culturels

La diversité des littératures de la Suisse, à l'image de son paysage linguistique, est étonnante et précieuse. Pour la faire connaître mieux, et parce que la "barrière des langues" peut être une source d'enrichissement bien plus qu'une limite, la revue annuelle Feuxcroisés s'attache à présenter en français, à travers des portraits et des traductions inédites, les écrivains alémaniques, tessinois, romanches, et les voix de l'immigration.

Dans ce même esprit Feuxcroisés présente les acteurs de l'échange littéraire et de la circulation des textes, tels que les traducteurs, les revues littéraires, les associations, etc. Feuxcroisés suit en outre les débats et les initiatives autour de l'échange culturel et de la question des langues.

Complétée par des panoramas annuels des parutions suisses, Feuxcroisés veut être un relais vivant de la littérature contemporaine de ce pays; pourvue de bibliographies soignées, la revue s'offre également aux professionnels comme un outil de travail.

Après sept ans d'activité, Feuxcroisés poursuit un travail de fond: près de soixante écrivains y ont d'ores et déjà été présentés, de tous âges, déjà reconnus ou encore à découvrir.

Feuxcroisés est disponible en librairie et par e-mail: enbas@bluewin.ch.

 

Sommaire

Editorial

Dossiers écrivains
Giuseppe Curonici, par Pierre Lepori
Gertrud Leutenegger, par Beatrice von Matt
Paul Nizon, par Samuel Moser
Perikles Monioudis, par Martin Zingg
Peter Weber, par Andreas Mauz
Yusuf Yesilöz, par Bettina Spoerri
Leonardo Zanier, par Mevina Puorger
Raphael Urweider, par Daniel Rothenbühler
Thomas Hürlimann, par Peter Utz

Traducteurs et passeurs
Patricia Zurcher, par Francesco Biamonte

Dossier Théâtre
L'écriture de théâtre en Suisse
Panorama historique des auteurs de théâtre alémaniques, par Dietrich Seybold
Présentation de la scène contemporaine, par Dietrich Seybold
Entretien avec Andri Beyeler, par Sonja Eisl
Bienne, Place Centrale, par Hans J. Amman

Panorama de l'écriture dramatique en Suisse romande, par François Marin
Quatre questions à quatre auteurs contemporains, par François Marin
Entretien avec Mathieu Bertholet, par François Marin

Une littérature théâtrale suisse italienne ? par Pierre Lepori
Entretien avec Cristina Castrillo, par Manuela Camponovo

La création théâtrale romanche, par Christine Wyss

Panoramas de l'année littéraire 2004
Suisse alémanique, par Daniel Rothenbühler
Revue des parutions alémaniques en 2004, par Daniel Rothenbühler et Samuel Moser
Suisse italienne, par Daniel Maggetti
Grisons romanches, par Mevina Puorger

Revues
Revues de Suisse alémanique, par Arno Renken
Revues de Suisse italienne, par Pietro Montorfani
La revue eigenART, par Arno Renken

Revue de presse 2004 des livres traduits en français

 

Extraits de Feuxcroisés 7

Thomas Hürlimann : "Le mystère de l'entre-deux"

Par Peter Utz

Changer de côté, faire l'expérience de l'entre-deux, explorer son mystère : tel est l'horizon d'une conversation que Peter Utz a tenue en décembre 2004 avec Thomas Hürlimann, dans l'appartement de celui-ci à l'Est de Berlin.

Depuis ses foudroyants débuts avec le recueil Die Tessinerin/La Tessinoise (1981), Hürlimann est devenu, avec sa prose, ses essais et ses pièces de théâtre, une voix éminente, unique en son genre dans la littérature suisse de langue allemande. Cette Suisse, il ne craint pas de la revendiquer comme sa patrie et d'employer à son sujet le mot de " Heimat ", pour en explorer avec autant de curiosité que de scepticisme le passé et le présent. Pour ce faire, il part toujours d'expériences biographiques qu'il met en scène pour aussitôt les placer à distance, en les transformant en objet de littérature. Certes Hürlimann s'inscrit dans la tradition " réaliste " de la littérature suisse de langue allemande, mais, par des coupes brutales, il brise sans cesse son miroir narratif en fragments aux arrêtes vives. Seul un regard naïf croira y voir la réalité directe et, irrité par ses images hyperexactes, crachera sur ce miroir. En 2001, le roman de Hürlimann Fräulein Stark/Mademoiselle Stark a déclenché une polémique de cette nature ; en revanche, à l'étranger - comme le montre le succès des traductions - on a reconnu sans discussion le caractère artistique de l'écriture. Pour le lecteur de langue étrangère qui regarde du dehors, il paraît évident que les mondes textuels de Hürlimann sont tridimensionnels et s'ouvrent de tous les côtés.
[…]

Conversation avec Thomas Hürlimann, Berlin, 20 décembre 2004

Thomas Hürlimann, votre première histoire intitulée Begegnung/Rencontre dans le recueil La Tessinoise (1981), se passait dans un bistrot de Kreuzberg, ce quartier branché de l'Ouest où vous avez vécu dans les années 1970. Vous vivez maintenant à l'Est de Berlin. L'Est est traditionnellement prolétaire, on y vote aujourd'hui pour le PDS (Parti du Socialisme démocratique) qui a pris la suite de l'ancien SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands) et l'on tente d'y maintenir une tradition propre à soi, même si cette partie de la ville tend à devenir la grande " scène " de Berlin. Ce domicile a-t-il été choisi volontairement ? Est-ce une autodéfinition topographique dans le paysage intellectuel de Berlin et de l'Allemagne, encore partagé aujourd'hui ?

J'ai succombé à l'attrait de Berlin. Après un an et demi à Leipzig, je me suis trouvé à la croisée des chemins " Munich " - " Berlin ", et à la dernière seconde j'ai pris la direction du Nord. Sinon je serais revenu en Suisse. J'habite désormais Friedrichshain qui est un vieux quartier de fonctionnaires. Chose curieuse, il est à peu près à la même distance de l'ancien mur et de la Spree que mon ancien domicile à l'Ouest, à Kreuzberg.

[…]

Cherchez-vous, en vivant à l'Est, à vous rattacher à la tradition de la littérature de l'ex-RDA qui aujourd'hui n'agit plus que de façon souterraine ?

Ce qui m'occupe surtout, c'est comment cette littérature et ces auteurs ont vu leur État se briser, alors qu'ils essayaient encore de s'arranger avec lui. Cela pourrait nous arriver aussi, sous une autre forme. Les perturbations causées par ce bouleversement vont loin, jusque dans les cassures des biographies privées, quand bien même on ne les perçoit pas forcément de l'extérieur. C'est aussi un sujet éminemment littéraire - et je le découvre ici, dans les bistrots ou en parlant avec la marchande de journaux.

La cassure dans la ville reflète-t-elle donc aussi la cassure dans les histoires privées ?

Oui, car les gens, ici, ont vécu de manière exemplaire quelque chose qui sans doute caractérise la plupart des biographies : un jour, un mur s'effondre. Cela vaut peut-être aussi pour moi et le miroir de cette ville m'aide à mieux le comprendre. Car à la différence de la Suisse où les effondrements se font avec moins de bruit, de façon moins voyante, ça a vraiment pété ici, et l'on peut maintenant se promener à travers les débris.

Mais on peut aussi mettre en scène la rupture volontairement : le départ, le changement, l'arrivée dans la métropole de Berlin, éventuellement aussi le retour dans la Suisse qu'on ne reconnaît plus, c'est une longue tradition dans la littérature suisse de langue allemande. Cette illustre galerie va de Gottfried Keller jusqu'à vous en passant par Robert Walser. Mais vous, vous avez changé deux fois de côté, vous revenez maintenant à Berlin, mais il vous arrive aussi de faire un saut en Suisse. La rupture devient-elle par là réfléchie et productive ?

La première fois, quand je suis arrivé à Berlin à vingt-quatre ans, j'ai découvert pour moi la Suisse. Car ici on m'a parlé d'Henri le Vert de Keller. Je ne le connaissais pas et c'est ici que je l'ai lu. Ce fut très excitant. Et les querelles de mes camarades étudiants avec leurs pères qui tenaient encore en partie au national-socialisme, m'ont conduit à me demander à quoi les choses avaient ressemblé chez nous. Ainsi, à Berlin, la Suisse a pris pour moi de plus en plus d'importance. Et ma position d'observateur extérieur m'a donné et me donne la possibilité d'accéder en quelque sorte du dehors à ma matière et à ma propre histoire. Il est plus aisé d'écrire sur quelque chose quand on n'est pas soi-même dedans, et c'est aussi pour cela que je suis revenu à Berlin.

Comment êtes-vous perçu ici avec un nom suisse et un éditeur suisse ? Est-ce que cela aussi a changé depuis la chute du mur ?

A l'Ouest peut-être, à l'Est pas forcément. Je me vois comme un Suisse qui vit à l'étranger, et mon langage me fait aussi reconnaître tout de suite comme tel. Parfois, je profite de la haute estime dont jouit encore la Suisse chez les anciens citoyens de la RDA. Et ceux-ci cherchent à leur façon ce qui m'importe, à l'ère de la mondialisation : maintenir une identité et une histoire à soi. Certes, se dire citoyen du monde, c'est facile et cela ne coûte rien. Pourtant chacun se demande d'où il vient et qui il est. Cela déclenche toujours une histoire, et cette histoire personnelle, je ne veux pas y renoncer, où que ce soit. Ernst Jünger a dit que sur une boule tous les points étaient le centre. Même le village le plus périphérique peut devenir le point d'où part cette histoire.

Les textes ci-dessus sont extraits du dossier consacré par Peter Utz à Raphael Urweider dans la revue Feuxcroisés 7 (2005)

Raphael Urweider : "Comme si les lieux n'étaient que passagers"

par Daniel Rothenbühler

Ses débuts fulgurants - lauréat du Prix "Leonce und Lena" à 25 ans - , son succès - plus de 5'000 ventes de Lichter in Menlo Park - et ses nombreuses apparitions publiques ont valu à Raphael Urweider la réputation d'être un poète certes doué, mais trop porté sur les apparences et pas assez "profond". Cette image s'est appuyée sur le fait qu'il manie avec brio les mots et les formes poétiques et que l'insouciance plaisante du virtuose marque aussi, à première vue, les contenus de Lichter in Menlo Park.
Le cycle le plus important de ce recueil, "Manufakturen", présente les inventeurs et explorateurs de la Renaissance jusqu'au 20e siècle, de Gutenberg à Neil Armstrong. Ces grands esprits sont tous présentés comme des êtres têtus, obsédés par des idées fixes un peu bizarres - ce qu'ils devaient être, souvent, aux yeux de leurs contemporains. Ils fonctionnent comme les personnage d'un film muet, à l'instar d'un Buster Keaton, selon une logique figée. Et comme ce dernier, ils font rire tout en gardant un fond sérieux et triste.
C'est la même chose pour les petits paysans dans l'autre cycle important du recueil, "Kleinbauern". Eux aussi accomplissent leurs travaux de manière imperturbable, qu'ils soient confrontés à un prêtre enthousiasmé par la botanique ou à un flûtiste cherchant le calme de la forêt. Ils ont quelque chose de sublime et de ridicule à la fois.
On se rend compte que tout le recueil de Lichter in Menlo Park, sous l'amusement et l'entrain apparents, est porté par des sujets de profonde mélancolie. Et on se rappelle que, depuis la Renaissance, on place sous le signe de Saturne, le signe astrologique de la mélancolie, à la fois ceux qui songent aux découvertes et ceux qui travaillent la terre.
[…]
Urweider se situe ainsi à mi-chemin entre les poètes qui tendent à l'expression d'une vérité et ceux qui libèrent la parole du devoir de transmettre des contenus. Avec ces derniers, il partage la jouissance des sons et des rythmes délestés, avec les premiers le souci de ne pas se borner à une rhétorique plaisante. Il cherche à représenter non pas les choses, mais nos manières d'en parler. Ses poèmes ressemblent ainsi à des cartes géographiques qui, au lieu de nous plonger dans les lieux qu'ils montrent, nous indiquent les possibilités de les atteindre. Un vers du premier poème d'"Armaturen" affirme: "en demi-deuil j'ai réduit / les pourquoi de toujours en où / géographiques". Et "Stationär", le dernier grand poème du recueil Das Gegenteil von Fleisch, affirme: "les destinations / changent ici sur des écrans comme si les lieux / n'étaient que passagers mais les directions restent".

Ce texte est suivi d'un long entretien et d'une série de poèmes de Raphael Urweider, avec leur traduction française inédite. En voici un :

Un poème et sa traduction (inédite)

tritt ein bergbach über die ufer sammeln
die kleinbauern auf wiesen forellen ein
ein bergbach tritt über die ufer wenn viel

schnee schmilzt unter der sonne kleinbauern
tragen die von ihrem element getrennten forellen
in großen körben nach der küche der bergbach

lässt die überfluteten wiesen fischreich
hinter sich die kleinbauern beschauen die
eingesammelten forellen genau wenn viel schnee

schmilzt tritt der bach weit über seine ufer
die forellen die sich aus ihrem element heraus in die
wiesen hinein getraut haben liegen bald schon in den küchen

der kleinbauern der bach macht sich auf wieder
zwischen seine ufer zu gelangen die kleinbauern finden
auf wiesen die forellen schnell sie glänzen hell unter der sonne

***

qu'un torrent de montagne quitte son cours
et les petits paysans ramassent des truites dans les prés
un torrent de montagne quitte son cours quand beaucoup

de neige fond sous le soleil des petits paysans
portent les truites coupées de leur élément dans
de grands paniers à la cuisine le torrent de montagne

laisse les prés inondés riches en poissons
derrière lui les petits paysans inspectent
attentivement les truites ramassées lorsque fond

beaucoup de neige le torrent quitte amplement son cours
les truites qui se sont risquées hors de leur élément
dans les prés se retrouvent bientôt dans les cuisines

des petits paysans le torrent entreprend d'à nouveau
regagner son cours dans les prés les petits paysans
trouvent bien vite les truites elles scintillent nettes sous le soleil

Poème extrait du recueil Lichter in Menlo Park, © DuMont Verlag, Köln, 2000. La traduction intégrale de ce recueil par Simon Koch paraîtra prochainement aux Editions Empreintes.

Le texte de Daniel Rothenbüher et le poème qui le suit sont tirés du dossier consacré par Feuxcroisés 7 (2005) à Raphael Urweider.

Peter Weber
Chroniqueur des monts et des sons

par Andreas Mauz

Entretien (extrait)

- Nous venons justement de la gare - qui, chez vous, est tout sauf un lieu parmi d'autres. Pensez-vous que le titre de votre dernier livre Bahnhofsprosa pourrait être le terme générique pour les trois que vous avez écrits?

- Ma foi, oui. Le troisième livre reprend en les transformant nombre de motifs qui se trouvaient dans les deux premiers. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une trilogie, il y a un rapport entre les livres; c'est une seule vague ou une seule période. Avec une interruption cependant: j'ai écrit de 1988 à 1993 et de 1995 à 2002. Au milieu, il y a eu une pause. Les deux premiers livres débouchent sur le troisième. C'est de cela dont j'ai parlé dans mon discours inaugural à Bergen-Enkheim. J'ai écrit: "La gare est passée par tout ce que j'ai vécu." Elle a été d'une certaine façon mon ablatif. C'est, comme dans la musique, l'évolution de l'analogique au digital. Quand je suis arrivé à Zurich, le hall était barré par des choses, il était sombre, il n'avait pas l'air d'un hall. C'était les années analogiques d'engorgement, la fin des années 1980. Dans mon discours, j'emploie le terme d'"engorgement prérépétitif", quand tout s'accumule, se concentre et se met à vibrer - pendant que, en bas, on construit déjà les voies. La gare qui faisait tête devient une gare de passage, et puis cette horloge et soudain le hall, le mince vide digital, un pouls nouveau. Tout cela se déroula parallèlement à ce que j'ai vécu. C'est pourquoi je n'ai pas pu m'en défaire. Je n'ai pu le décrire que de façon rétrospective. Pendant que cela se passait, j'étais trop fasciné. La dernière chose inconcevable, ce sont ces manifestations privées dans le hall, dans cet espace sonore, le plus étrange des espaces publics, cet espace public couvert. Oui, la gare est une constante, la basse continue qui court sous les textes. Cela va peut-être changer maintenant.

- Restons-en au rapport des trois livres entre eux. Il me semble que, pour ce qui est du procédé d'écriture, il y a une grande continuité entre Le Faiseur de temps et Silber und Salbader, et une assez forte césure entre ces deux livres et Bahnhofsprosa. On assiste dans ce dernier livre à une radicalisation, en ce sens que l'abandon de l'histoire y est poussé encore plus loin: plus d'action, plus d'intrigues entre les personnages, plus d'attentes; tout s'oriente encore plus exclusivement vers l'évocation d'une atmosphère.

- Evocation, oui. L'action peut se résumer en une phrase : "Je suis assis dans le hall de la gare." Le sujet n'agit plus que de façon marginale. Pour expliquer cela: l'irruption du répétitif dans la musique, la perte de la mélodie - aussi de la mélodie narrative - conduit à une sorte d'immobilisation que je ne peux pas encore bien décrire, sinon en images. Le texte prend la mesure de ce genre de choses. Il ne s'agit pas d'action, au sens que des corps, porteurs d'action, se meuvent dans l'espace. Ce sont d'autres choses, derrière la peau. Il n'y a pas de paysage non plus. En vérité, le plus radical de mes livres est le deuxième, même si je l'ai écrit parallèlement à Bahnhofsprosa. Ce sont de bizarres jumeaux, monozygotes, mais différents. J'ai ôté de Silber und Salbader tout ce qui planait. D'où les pesanteurs, les véhémences qui vont jusqu'au baroque, la surtension. Le livre est une compression qui se décharge dans l'ornemental et le pseudologique - par exemple dans les titres - et transforme les choses en les fondant dans le langage.

- Mais dans un certain sens, on pourrait aussi parler de véhémence pour Bahnhofsprosa. Alors que la critique attirait surtout l'attention sur le caractère musical du texte - le musicien aurait complètement pris le pas sur le narrateur, on a même parlé de poésie pure -, moi-même, en tant que lecteur, j'ai sans cesse éprouvé une sorte d'oppression. C'est aussi qu'il s'agit de décors plutôt inquiétants. Je pense à la hiérarchie sévère, aux moniteurs, aux "stricts impératifs de rêves" et aux étranges maximes sur les murs…

- Oui, il y a d'étranges autorités, il y a des aimants. C'est un texte qui explore la structure "je-nous". Et "nous", me semble-t-il, est en allemand le mot le plus difficile, le plus dangereux et le plus chargé. Le couple "je-nous" est fortement problématique.

[…]

L'entretien dont figure ici un extrait est tiré du dossier consacré par Andreas Mauz à Peter Weber dans la revue Feuxcroisés No 7.