N.B. Une revue de presse
plus étayée, une présentation du livre
par l'auteur et des liens internet vers des critiques et
réflexions relatives au livre sont disponibles sur
le site de l'auteur, plus précisément sur
http://www.peripheries.net/tyrannie.htm
[...] Loin de rééditer
la vieille opposition rêve-réalité,
la Tyrannie de la réalité préfère
distinguer un réalisme stérile, celui du repli
et de l'appauvrissement, et un réalisme apte, au
contraire, à réconcilier profondément
raison et imagination. Délaissant volontiers l'analyse
pour la polémique [...], Mona Chollet signe ici l'un
des meilleurs essais littéraires de la rentrée.»
Thomas Regnier
23 septembre 2004
Cela donne un objet étrange
et paradoxal [le livre lui-même], intéressant
par cela même (son projet) qui le rend improbable,
sinon impossible. Non pas qu'il soit d'une lecture difficile
(il est limpide, au contraire, enlevé, roboratif),
ou qu'il soit particulièrement déroutant (il
n'est néanmoins en certaines parties), mais par le
geste même dont il témoigne; un geste généreux,
qui dispense la réflexion sans compter, et parfois
la dispense jusqu'à sa propre dispersion, en multipliant
à l'excès les généralités.
[...] l'auteur s'étend longuement sur la physique
quantique et plus particulièrement les ouvrages de
Bernard d'Espagnat. Elle esquisse alors une distinction
entre ce réel dont la physique confirme qu'il est
ce qui échappe et pourtant gouverne nos vies [...]
et la réalité, c'est-à-dire l'ensemble
des représentations communes et singulières
que nous habitons au quotidien des existences réglées,
dans la langue partagée. C'est là que l'on
peut regretter que La tyrannie de la réalité
reste, par sa forme vulgarisatrice, enfermé dans
cette réalité qu'il décrit dans l'espoir
d'en modifier les contours plutôt que de chercher
à y provoquer des failles avec et dans la langue,
des failles où laisser revenir «du réel»
dans notre réalité.»
Bertrand Leclair
La Quinzaine littéraire
1er novembre 2004
[...] A l'aide de lectures ouvertes
(Flaubert, Bachelard, Beckett, Rezvani, Nancy Huston, ainsi
que Houellebecq, Annie Le Brun, Jean Baudrillard, et tant
d'autres, sans oublier les journaux), Mona Chollet dénonce,
sans manquer de suite dans les idées, l'omnipotence
du fait accompli relayée par celle de l'évidence
comme horizon borné.
[...] Journaliste devenue indépendante, l'auteur
multiplie les questions d'une pertinence qui l'honore. Elle
y répond en posant son expérience personnelle
en moelle épinière du livre, un peu comme
on plaque un accord: avec l'intrépidité qu'autorise
le doute. D'où le ton de conversation soutenue qui
baigne l'ensemble.»
J.R.
15 octobre 2004
[...] Dans ce copieux essai, très
fourni en références et relativement complet,
[Mona Chollet] fait littéralement le tour de la notion
de réalité. Sans s'attaquer au c¦ur
philosophique d'une notion déjà abondamment
étudiée, elle cerne un nouveau problème
qui semble se dessiner: «La tyrannie de la réalité»
serait de prendre à la lettre le stupide diction
«Faut pas rêver». Or, de Houellebecq aux
journaux télévisés, il résulte
une impression d'astreinte totale à la réalité.
[...]Militant pour une sorte de droit à s'absenter,
l'auteur rétorque: «Le rêve fait figure
de composant indispensable de la réalité».
Et elle parvient à le démontrer.»
Pascal Bories
Jalouse
novembre 2004
Son «terrain d'enquête
préféré», là où
elle s'épanouit le mieux, ce sont les textes, et
on se doit de saluer la façon élégante
qu'elle a de citer les auteurs: sans phrases intimidantes,
coupées et modelées à souhait pour
mieux briller, elle se borne à résumer l'ouvrage,
afin de permettre au lecteur, qui ne l'aurait pas lu ou
en aurait oublié le propos, de suivre sa pensée.
[...] Mona Chollet nous apporte un filet salvateur de fraîcheur
conceptuelle dans ce monde étouffant et moite. Qu'elle
en soit remerciée.»
Olivier Doubre
Politis
http://www.politis.fr
21 octobre 2004
«Enfin! a-t-on envie de s'écrier
à la lecture de ce livre. Enfin une plume pour plaider,
à la fois avec fougue et bon sens, la cause du rêve
et de l'ailleurs, des chimères qui sont le vrai carburant
des idées. [...] Or, loin de se lancer bille en tête
dans la énième défense d'une utopie
somnambule, Mona Chollet défend au contraire avec
finesse et conviction toute une anthropologie capable de
faire leur place aux frontières, aux projets, aux
désirs. Empruntant aussi bien à la littérature
(bonnes pages sur le rôle capital de Flaubert dans
cette affaire) qu'au cinéma ou à la philosophie,
l'ouvrage gagne en force au fil des pages (belle envolée
anti-Houellebecq). On le referme avec le sentiment joyeux
que l'auteur a su éviter le piège de ce faux
antagonisme entre le monde "vrai" et cet "autre",
non moins nécessaire, vital même, à
une civilisation digne de ce nom. A ne pas manquer, ce rendez-vous
réussi de la contre-culture héritée
des sixties avec un regard courageux sur notre époque.»
Michel Crépu
16 septembre 2004
Comptant plus sur les métamorphoses
individuelles que sur les palingénésies collectives,
Mona Chollet n'est pas particulièrement militante.
Cependant, sa démarche s'appuie moins sur l'individu
que sur les singularités, de même que l'intérêt
pour l'autre naît du souci de soi. L'amour de la nature
n'est en rien chez elle celui d'une «baba cool»,
et sa critique du rationalisme vise à réaffirmer
les droits de la raison. L'ombre ne saurait servir d'excuse
à l'aveuglement, mais son éloge doit préserver
les territoires mouvants d'où la réalité
prend son origine et, sans cesse, y retourne. Aussi ne trouve-on,
dans la Tyrannie de la réalité, aucune
défiance envers ce qui vient.»
Jean-Baptiste Marongiu
9 septembre 2004
Ceux qui croient sincèrement
que le travail moderne est un enfer, le règne de
la consommation une horreur et l'altermondialisme une espérance
se sentiront en terrain familier. [...] ceux qui sont persuadés
que le capitalisme, après des générations
qui échouèrent à en sortir, demeure
le seul système viable, les véritables méchants
et affreux, qui ne craignent ni les OGM ni les soixante
heures de concurrence acharnée par semaine, se demanderont
de quoi parle ce livre.
Finalement, cette évocation des bienfaits de l'imagination,
variation sur un air célèbre de 1968 ("Soyez
réalistes, demandez l'impossible"), ne convaincra
que ceux qui le sont déjà. Ce phénomène
fréquent appartient d'ailleurs à... la tyrannie
de la réalité.»
Roger-Pol Droit
27 août 2004
Page créée le: 10.11.04
Dernière mise à jour le 10.11.04
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