Enjeux 1
Sandra Korol: KilomBo - Valérie Poirier:
Les Bouches; Manon Pulver: Au bout du rouleau - Pascal Rebetez: Les
mots savent pas dire,
Orbe, Campiche, 2005. 280 pages
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Enjeux
1 : Sandra Korol - Valérie Poirier - Manon Pulver - Pascal
Rebetez |
ISBN 2-88241-160-X
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Théâtre en camPoche
publié en partenariat avec la Société
Suisse des Auteurs (SSA) se décline en deux
volets: RÉPERTOIRE et ENJEUX. RÉPERTOIRE
réunit des pièces d'un même auteur,
en un ou plusieurs volumes. ENJEUX rassemble
plusieurs pièces d'auteurs différents
qui viennent d'être joués ou qui vont
être représentés prochainement
dans les théâtres de Suisse romande.
Le choix est forcément subjectif. Il appartient
au directeur de collection et à l'éditeur
de répondre ou non à la demande d'édition
des auteurs ou des théâtres. Il se voudrait
cependant le plus objectif possible, fondé
sur les seuls critères de qualité et
de représentativité des écritures
d'aujourd'hui et de maintenant.
ENJEUX est d'une certaine manière une
revue théâtrale. Sous la forme du livre
Théâtre en camPoche habituel,
il sera possible de s'y abonner pour recevoir régulièrement
ses parutions au printemps et à l'automne de
chaque année. Une manière pratique et
très simple d'être tenus régulièrement
au courant des écritures théâtrales
de ce coin de pays. Cette première livraison
rend compte de la vitalité des écritures
contemporaines en Suisse romande. Quatre pièces
de quatre auteurs (dont trois femmes) qui seront créées
durant la saison 2005 - 2006 dans quatre théâtres
de Lausanne et Genève. Il est heureux de constater
que les directions des théâtres considèrent
maintenant comme essentiel de produire, en grand nombre
et en création, les auteurs d'ici. ENJEUX
sera, dans la mesure du possible, la vitrine éditoriale
indispensable à cette reconnaissance.
Philippe
Morand
directeur de la collection Théâtre
en camPoche
Enjeux 1 - Sandra Korol:KilomBo
- Valérie Poirier: Les Bouches; Manon Pulver:
Au bout du rouleau - Pascal Rebetez: Les mots savent
pas dire 2005. 280 pages
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Le Culturactif
a demandé aux quatre metteurs en scène
qui vont (ou ont) monté les pièces de
ces auteurs, cette année, sur les planches
de Suisse Romande, de nous livrer un petit texte,
nous expliquant en quoi ces nouveaux textes de théâtre
les ont marqués, conquis, intéressés.
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Sandra
Korol / KilomBo |
Création par Nathalie
Lannuzel, en mars 2006, Théâtre de Vidy, à
Lausanne.
Enfermées sous terre et
chargées de manger les ordures qu'un camion déverse
au-travers d'un tuyau, Gorda et Nena se racontent l'une
à l'autre au-travers de souvenirs dont on ne sait
pas s'ils sont réels et de rêves auxquels on
ne peut s'empêcher de croire. Ainsi, Gorda, la vieille,
narre à Nena, la petite, le monde d'en haut, celui
d'où viennent les ordures. Un monde fait de guerres
et de légendes dont Nena n'a plus le souvenir, mais
qu'elle souhaite tant rejoindre. Au-milieu des demi-vérités,
des jeux de rôle, des débris et des rats, la
chose dont on ne cesse de parler, c'est d'amour. L'amour
qu'Il voue à Gorda, Lui, qui a promis jadis de la
sortir de son sous-sol, bientôt, bientôt
L'amour dont Nena manque tellement mais avec qui elle est
certaine d'avoir rendez-vous, là-haut, à la
surface. Un amour qui la cherche en frappant la terre de
ses mains. Et puis, un jour, une lettre atterrit au milieu
des ordures. Comme ça. Simplement. Une lettre adressée
à Nena, la petite. Une lettre d'amour. D'un certain
KilomBo. KilomBo qui la cherche en frappant la terre de
ses mains. Alors, soudain, les histoires d'amour se transforment
en histoires de combats.KilomBo est le récit de tout
ce que nous sommes capables de mettre en place pour échapper
à ce qui doit être vécu; de toute l'énergie
que nous employons à tordre la réalité
pour la faire correspondre à un scénario interne
dont nous pensons, non seulement, qu'il doit être
le nôtre pour toujours, mais aussi, qu'il est applicable
aux autres.
J'entre dans Kilombo, et me
voici soudainement projetée dans un espace intemporel,
dans l'instant d'un intime déchirement originel,
celui d'une d'humanité qui se cherche entre mort
et naissance. Mais déjà l'espace se referme,
gardant secrètement en lui la trace de cette béance.
Deux femmes vivent ici, enfermées dans les dessous
du monde. Là-haut, règnent la guerre, la haine,
la violence. Il y a là Nena la jeune, "celle
qu'on ne choisit pas". Nena, la mémoire en creux,
la mémoire en manque. Elle a la formidable puissance
d'une enfance au présent presque vierge, et la vulnérabilité
d'une psyché tendre comme la chair d'un nouveau-né.
Il y a là Gorda la vieille, la mémoire débordante,
la mémoire sillonnée de griffures et de brûlures.
Elle a la formidable puissance de celle qui a vécu
et traversé l'horreur, et l'indicible fragilité
de celle qui ne peut renoncer au passé, donc au malheur.
Entre les deux, il s'agira d'amour et de lutte pour le pouvoir.
Mais que peuvent-elles? Dans ce lieu reclus et creusé
du vertige de l'attente, quelque chose menace. Ça
s'infiltre, ça pénètre, puis tout à
coup, ça se déverse en trombe. C'est la mémoire
de Gorda, c'est la mémoire du monde, l'écho
des souffrances infligées, les ordures du pays d'en
haut. Tout ce que les hommes en guerre dans le monde du
dessus déversent, rejettent, enfouissent. Les restes
d'une réalité brutale, la violence des hommes
entrant de force dans la chair d'un pays, entrant de force
dans le corps des femmes, enterrant dans l'ombre les restes
de leurs crimes. Pourtant, Gorda et Nena mangent ces ordures
venues du monde d'en haut. Elles les absorbent, les ingèrent,
les digèrent. Alchimie réparatrice? Joie du
sacrifice? Etrange complicité avec ceux-là
même qui les ont blessées? Alors les apparences
se lézardent, puis éclatent comme des coques.
La guerre est à l'extérieur, mais voilà
qu'elle se rejoue ici, entre elles, dans ce lieu gavé
d'histoire et de non-dit. Pourtant, au même instant,
elles inventent un monde pur et illimité, une poésie
jaillissant des souffrances du corps et de l'âme,
entre folie humaine et perception de l'infini. Une poésie
traversée d'humour tendre et féroce, parcourant
le drame humain de rire et de beauté. Ainsi attendent
Gorda et Nena, tissant une oeuvre d'art entre amour et mensonge,
une uvre salvatrice, une uvre dangereuse. Gorda
attend celui qui doit revenir - mais l'attend-elle? - Nena
celui qui doit arriver. Celui qui pourra les sauver. Elles
se cramponnent à cette attente, rêvant d'un
bonheur qui se ferait chair, d'un miracle qui se ferait
homme. Et le miracle aura lieu, comme il n'aura pas lieu.
Ce sera KilomBo, entre l'oubli et la conscience, entre vivre
ou attendre.
Nathalie Lannuzel
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Valérie
Poirier / Les Bouches |
Création par Stéphane
Guex-Pierre, en février 2006, Théâtre
du Grütli (Genève)
Dans un petit hôtel de campagne
déserté par les visiteurs et au bord de la
faillite, vivent trois femmes; Félicité, la
propriétaire de l'hôtel, Zora, sa fille, et
Lili, une pensionnaire.
Trois vies en creux qui s'articulent auteur de l'absence.
Nous sommes à la veille de Pâques. Arrive Arbaze,
un voyageur.
En une journée et une nuit, les rêves des femmes
vont exploser et se transformer pour laisser chacune face
à sa réalité.
Ces trois femmes vivant dans un
hôtel sont-elles vraiment surprises par l'arrivée
d'un inconnu? L'attendaient-elles ? N'est-il pas l'espoir
contenu en chacune d'elles ? N'est-il pas le générateur
des fantasmes qui sommeillaient dans ces curs de générations
différentes? Et lui, d'où vient-il? Quelle
est sa réelle destination? Le sait-il seulement?
Ces femmes pourraient-elles, elles aussi, rallumer l'étincelle
de sa vie? Les bouches? Que sont-elles ou qui sont-elles?
Organiques ou mécaniques, ces souffles récurrents
et sourds ne disent-ils pas qu'il manque si peu pour que
le rêve qui s'exhale ne s'exalte? Je suis à
quelques semaines du début des répétitions,
et c'est avec les lignes qui précèdent que
j'ai présenté le texte de Valérie Poirier
dans le programme du Théâtre du Grutli. C'est
un grand moment dans l'exercice de mon métier, car
cette pièce est née d'une commande que j'avais
passée à l'auteure. Ma seule exigence était
que Valérie écrive un rôle pour deux
comédiennes que j'adore, Anne-Laure Julien et Isabelle
Migraine (respectivement distribuée dans Zora et
dans Lili), la commande a dépassé mon espérance:
de beaux rôles et une pièce légère
mais teintée d'une émotion qui révèle
toute la maîtrise de son auteure. Dans le soutien
à l'écriture dramatique, il est important
que des metteurs en scène, des structures et des
pouvoirs publics s'investissent, le parcours fut long, mais
grâce aux appuis de Gérald Chevrolet, de la
Société Suisse des Auteurs, de Philippe Morand,
de Bernard Campiche et de Philippe Lüscher, notamment,
je veux croire que l'écriture dramatique suisse va
vers ses beaux jours.
Stéphane Guex-Pierre
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Manon
Pulver / Au bout du rouleau |
Mis en lecture par André
Steiger, le 31 janvier 2005, Comédie de Genève.
Au bout du rouleau est une comédie
de l'épuisement, du burn-out capillaire, où
s'effilochent les liens qui relient deux individus - en
l'occurrence deux femmes - à leur image d'elles-mêmes.
La comédie des apparences et de la fuite en avant
est ici poussée jusqu'à son paroxysme peroxydé:
deux femmes expriment leur ratage personnel dans un dialogue
destructeur et burlesque à la fois, entre désir
de manipuler et besoin de confesser
"J'ai eu beaucoup de plaisir
à travailler sur cette pièce. Elle pose le
problème des stéréotypes de notre société,
avec humeur et méchanceté; finalment elle
nous introduit dans un univers à la fois quotidien
et placé dans des circonstances exceptionnelles.
Circonstances qui reposent sur une critique de la société
de consommation d'une part et sur le renforcement des individualités
provoqué par une pensée unique, par un libéralisme
outrancier. Une pièce de cette sorte ne peut qu'inciter
le spectateur à réfléchir à
sa propre situation".
André Steiger, 31 octobre 2005
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Pascal
Rebetez / Les mots savent pas dire |
Création par Philippe
Sireuil, le 24 octobre 2005, Le Poche Genève.
En 1971, dans les Pyrénées
françaises, un paysan et sa sur enterrent leur
mère morte sous le plancher de leur maison. Pendant
cinq mois, dans un isolement absolu n'exceptant que sa sur
Paule, Jeannot gravera sur le parquet de chêne d'environ
cinq mètres sur deux une cascade de mots, une incantation
furieuse défiant toutes les règles de la littérature.
De ce fait divers est resté Le Plancher de Jeannot,
uvre d'art brut parmi les plus singulières,
dont s'est inspiré l'auteur.
La pièce induit un huis-clos délirant et inexorable.
Il y a Jeannot obsédé par sa mission de redresseur
de torts et de mots, une sorte de Don Quichotte pris dans
la meule de l'Histoire. Il y a Paule, victime expiatoire,
déchet des secrets de famille. La Mère, la
disparue, s'offre en apparition sublimée alors que
Béridier fait le relais entre ce chaudron tragique
et la trop étale réalité.
Pascal Rebetez invente une langue:
drue, naïve, qui fait la part belle à l'artifice
et à l'imaginaire, construite dans la chair de l'invention
poétique. On est loin du dialogue des téléfilms
convenus, des répliques pseudo philosophiques ou
des mots d'auteur, de tous ces travers d'une certaine écriture
d'aujourd'hui. Mettre en scène, c'est tenter de résoudre
le rébus, l'énigme du texte auquel on est
confronté. On met en scène un texte pour apprendre
à le comprendre, pour chercher à faire partager
aux spectateurs l'émotion, le plaisir et l'intérêt
ressentis à sa lecture. [
] Je n'utilise pas
le texte, je tente de le mettre en scène: c'est-à-dire
en écoute, en geste, en corps, en musique, avec l'aide
des acteurs. À chacun d'y prendre ce qu'il souhaite.
Chercher à étager la pièce, à
en définir ses multiples aspects, conduirait, me
semble-t-il, à son affadissement. La mise en scène
traverse le texte, comme le navire le fait de l'océan:
on ne découvre jamais toute son étendue, ni
toutes ses richesses. J'espère simplement que les
spectateurs prendront notre sillage.
Philippe Sireuil (propos receuillis par
Eva Cousido)
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Les
auteurs de Enjeu 1 |
Sandra Korol naît
à Genève en 1975, d'une mère suisse
et d'un père russo-argentin. Un mélange des
données de base qui la font pencher naturellement
vers un besoin profond d'éclectisme. Ainsi, après
des études de philosophie, de littérature
anglaise et de droit à Fribourg, elle enchaîne
avec une formation professionnelle d'art dramatique au Conservatoire
de Lausanne dont elle sort en 1999. Dès lors comédienne
de théâtre et de cinéma, elle touche
également à la mise en scène, enseigne
le théâtre, uvre en tant que journaliste
free-lance pour divers magazines, et travaille pour la télévision
suisse romande en culture et en divertissement. L'écriture
fait irruption dans sa vie par inadvertance presque, à
la suite de l'envoi d'un projet hypothétique dans
le cadre d'un concours lancé par la Société
Suisse des Auteurs et la Radio Suisse Romande. Sélectionnée,
elle part en résidence aux Maisons Mainou, dans le
canton de Genève, et y écrit sa première
pièce, Soledad, une dramatique produite par Espace
2 au mois de juin 2001. Elle poursuit avec la pièce
Sismen, jouée à Vevey en 2002, et, la même
année, reçoit la bourse SSA de soutien à
l'écriture théâtrale contemporaine avec
son projet 20 Petits Contes Miracles et un épilogue.
En 2004, elle participe à la première version
du projet "Textes en Scènes" et écrit
Salida sous l'égide du dramaturge Jean-Marie Piemme;
quelques mois plus tard, elle est lauréate du prix
romand de littérature initié par le magazine
Profil.Femme, avec la nouvelle RaNa. En 2005, elle écrit
la pièce Un temps pour tout qui est jouée
au théâtre 2.21 à Lausanne par la Cie
V.I.T.R.I.O.L. dont elle est l'une des co-fondatrices.
Valérie
Poirier est née à Rouen en 1961, elle
est de nationalité franco-algérienne. Après
des études de théâtre à Genève
et à Bruxelles, elle travaille régulièrement
comme comédienne et metteuse en scène. Elle
a obtenu, pour Les Bouches, le Prix de la Société
Suisse des Auteurs.
Manon
Pulver. Née à Genève en 1965,
originaire de Berne avec des ascendances franco-allemandes
et anglaises. Dramaturge et auteure, elle a travaillé
en Suisse et à l'étranger, principalement
au théâtre mais aussi à l'opéra
et à la télévision. Elle a également
travaillé pour la radio et pour différents
médias, toujours dans le domaine culturel. Elle est
depuis 2002 collaboratrice artistique à la Comédie
de Genève. Elle a écrit plusieurs textes qui
ont été lus ou représentés,
ainsi Augustine de Villeblanche ou le bal contrarié
d'après Sade, mise en scène V. Llodra, 1994,
L''Étang salé ou On ne s'en sortira pas vivants,
1995 mise en lecture G. Guhl, Joyeux Noël, 1998 et
2001 mise en scène G.Guhl, Pour une Absente, mise
en scène G. Guhl, 2001, Les surprises de l'intermittence
ou les pré-joués convaincus, d'après
Marivaux, mise en scène A.Steiger 2005, Au bout du
rouleau, mise en lecture André Steiger 2005.
Pascal
Rebetez. Né à Delémont dans
le Jura suisse le 11 janvier 1956. Après une formation
de comédien à l'ESAD à Genève,
il joue dans des spectacles off de Suisse romande puis en
réalise dans les années quatre-vingt, soit
en tant qu'auteur (Marie Coquelicot, Chronique d'une vie
recluse, Le Meilleur du Monde) soit en tant que metteur
en scène: Vie et Mort du Cornette Christoph Rilke,
Tremblement de terre à Santiago, etc. Il devient
ensuite journaliste, d'abord en radio avant de travailler
à la Télévision Suisse Romande pour
les magazines culturels et de société. Parallèlement,
il crée la revue puis les Éditions d'autre
part qu'il dirige toujours. Il est aussi l'auteur d'une
dizaine d'ouvrages de poésie, romans et nouvelles.
Bibliographie:Les Ablutions de Paul-Albert, chroniques,
Canevas Éditeur, Saint-Imier, 1989. Le Meilleur
du Monde, théâtre, Éditions de l'Aire,
Vevey, 1992. L'amour borgne, récit, Canevas
Éditeur, Frasne; Saint-Imier, 1995. Duolithique,
poésie, photographies d'A. Humerose, Éditions
d'autre part, Delémont,1997. La route étroite
du lierre, poésie, Éditions d'autre part,
Delémont, 1997. Le Magasin pittoresque, récit,
Éditions de l'Hèbe, Grolley, 1998. La Mort
de Gob, récit, Éditions Le Temps des Cerises,
Collection Commune,1999. En pure perte, nouvelles,
Éditions de l'Hèbe, Grolley, 2000. Calendrier
des sèves, poésie, avec des peintures
de L. Félix, Éd. d'autre part, Delémont,
2001.Passions, poésie, Éditions de
l'Aire, 2003.
Page créée le: 31.10.05
Dernière mise à jour le: 31.10.05
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