Cultivant un formidable talent de conteur, Nicolas Couchepin
refait le monde sur la route du sel, dans une histoire brûlée
de soleil, balayée par les vents de sable, bouleversée
par l'arrivée d'un sixième enfant porteur
de malédiction et la rencontre d'un Homme-chameau
à la peau rose.
... Fable bien ficelée à
l'écriture très soignée, ce récit
articulé en sept jours, comme la Création
du monde, "pas pour imiter Dieu, mais pour le relier
à l'histoire universelle" peut se lire comme
un divertissement mêlant rêverie, exotisme et
aventure à la mode pour un Occidental gagné
par l'ennui du confort quotidien. Mais il peut aussi être
interprété à un autre niveau, et là
est sa force.
"Le Sel", Nicolas Couchepin,
Ed. Zoé, 2000.
Sonia Graf
L'EXPRESS
02.12.00
Après "Grefferic",
Nicolas Couchepin persiste dans le registre de la fable
entremêlée de récit réaliste,
mais il quitte le Valais pour suivre une caravane qui traverse
le Sahel.
... L'auteur donne à ses personnages
six journées pour créer un monde, réservant
une indécise septième à la résolution
éventuelle des conflits...
... A la lecture des premières
journées, on a très peur que Nicolas Couchepin
ait choisi d'opposer un Sud idéalisé, dernier
rempart de l'authenticité et des vraies valeurs,
et un Nord desséché, figé par l'éthique
protestante, avare et mortifère. On comprend vite
que le propos est plus complexe. Telle l'araignée
qui tisse sa toile symbolique des deux côtés
de l'Océan, l'auteur construit habilement son récit,
de façon à en nouer tous les fils lorsqu'il
prend la parole au cours de la septième journée,
celle du repos du créateur...
"Le Sel", Nicolas Couchepin,
Ed. Zoé, 200 p.
Isabelle Rüf
04.11.00
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