Américo Ferrari
Figura para abolirse / Figure pour s'abolir,Traduit
de l'espagnol par Norberto Gimelfarb, Editions d'en bas, 2004
Retrouvez également
Américo
Ferrari dans nos pages consacrées
aux auteurs de Suisse.
Américo
Ferrari / Figura para abolirse
- Figure pour s'abolir |
ISBN : 2-8290-0307-1
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"Au bout du compte, notre
histoire a été racontée, plutôt
que par la pointe du crayon, par le côté
de la gomme, par le bout effaceur.
On suit la trace de la summa
poétique d'Américo Ferrari et, comme
dans l'un de ses livres, nous sommes en présence
d'un Miroir de l'absence et de la présence.
Des clairs-obscurs. Des noeuds et des nus. Des futurs
s'en allant. La recherche d'un rythme intérieur
et peut-être antérieur à la parole,
ce rythme qui a lieu aux bords du langage. La poésie
en tant que mise entre guillemets de la réalité
: des rafales de lumière et des présences
dont la conscience ignore de quel territoire de la
réalité ou du miroir elles reviennent,
si du fond de l'air plongé en lui-même
ou de l'arrière-monde qui se faufile à
travers quelque fissure du temps."
Juan Manuel Roca
Américo
Ferrari, Figura para abolirse / Figure pour s'abolir,
Editions d'en bas, 2004
Retrouvez des textes
d'Américo Ferrari parus dans sur le site
en tant qu'inédits au mois de Mai 04
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La
nef des fous, par Julien Burri |
La nef des fous
Né à Lima en 1929,
poète, traducteur, Américo Ferrari a enseigné
à l'Université de Genève. Son oeuvre
poétique, connue en Amérique latine et en
Espagne, est accessible au lecteur francophone grâce
à la traduction des proses poétiques Figure
pour s'abolir (1985) et La fête des fous
(1991), un choix judicieux puisque ces deux recueils ont
une même tonalité. Sorte de contes métaphysiques
absurdes et cyniques, mais émouvants, ils invitent
le lecteur non pas à contempler des fantômes
et des fous (leur " vie ", leurs " habitudes
invétérées " et leur " mort
") mais à réaliser qu'il en est peut-être
un lui-même. Vivants et morts se regardent symétriquement,
indissociables. Déambulant dans une ville mirage
traversée par d'autres mirages, sans mémoire,
sans temporalité, aveugles, " vivant "
dans l'immédiateté, les " êtres
" dépeints par Ferrari se vident de l'intérieur,
expulsent leur âme avec des médicaments, s'entredévorent,
se perdent, tentent de sauver les apparences : " du
rien, il y en a de plus en plus ", " il pousse
en dedans, de sorte que personne ne le voit ". Si on
ne peut enfermer ces textes dans une interprétation
unilatérale, il est séduisant d'y lire une
métaphore de nos velléités, de notre
agitation pour amasser de l'argent, oublier nos douleurs,
ou plus simplement un témoignage de notre fragilité.
Outre son grand talent, Ferrari offre un coup de fouet salvateur:
nous sommes peu de chose, autant s'en rappeler et en rire.
Américo
Ferrari, Figura para abolirse / Figure pour s'abolir, Editions
d'en bas, 2004
Julien Burri
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In
un mondo molle e infingardo, par Pierre Lepori |
In un mondo molle e infingardo
Ci invita al sogno, ad un passo di
danza onirico il poeta peruviano Américo Ferrari,
finalmente tradotto in francese. Sembra quasi di entrare
nella Flatlandia di Abbott, o di partire per l'isola
strana in cui Bioy Casares aveva allogato L'invenzione
di Morel, la macchina che reitera incessantemente una
giornata ormai persa nel passato, fino a dissugare la realtà
nella sua riproduzione. Il tono è sì, borghesiano,
latinoamericano, e il lettore italiano si stupirà
un po' di un libro di poesia fatto di piccole prose soffuse:
Ferrari ci invita col sorriso sulle labbra - ma è
un sorrisetto ironico raggelato - a visitare una città
in cui gli abitanti - "definitivi" e vuoti
- vagano in un'aria così pura da diventare estaticamente
appiciccaticcia: un luogo in cui la personalità è
abolita e in cui buffamente dal macellaio si pronunciano
frasi del tipo "La volontà è di salsiccie
un chilo". Ma in questo mondo molle e infingardo
il tempo è diventato fango, i morti non scompaiono
ma pullulano, addirittura ingigantiscono, come certe figure
dell'angoscia ioneschiana. La pregnanza di queste micro-storie,
di queste prose poetiche solo apparentemente smaliziate
è data però dal fatto che Ferrari rifiuta
l'esplicita metafora: in questa città in cui la "malinconia
del tempo s'appiccica ai denti come una cicca"
in cui gli apatici abitatori di tanta sospensione "accumulano
la carenza con estrema avidità", ci si muove
come in un paesaggio lunare, una maremma che cancella i
nostri passi dietro le spalle. E si resta straniti, come
lettori, perché qualcosa si riconosce e s'intuisce,
mentre il poeta evita a tutti i costi il moralismo troppo
schietto. E' come invischiarsi in certe paludi metamorfiche
di Giorgio Manganelli. Nella seconda silloge del volumetto
blu, allora, altre prose sprovviste di tempo e spazio (per
quanto errabondi fossero tempo e spazio anche nella prima
parte del volume) tentano qualcosa come una baluginante
metafisica dell'angoscia contemporanea: "La musica
mutilata galleggia sull'acqua. Una confusa distruzione colma
gli interstizi, chiude gli sbocchi dell'occhio. Il barbaglio
e l'imminenza si sciolgono nell'aria malsana. Tutto è
fatto secco e consumazione".
Américo
Ferrari, Figura para abolirse / Figure pour s'abolir, Editions
d'en bas, 2004
Pierre Lepori
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Page créée le: 23.08.04
Dernière mise à jour le 07.09.04
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