Convergence au Parnasse
une semaine avec les éditions Bernard Campiche
Tout à trac, le Parnasse fête son histoire commencée il y a 15 ans. En guise de célébration littéraire et conviviale, du 26 novembre au 1er décembre, les éditions Bernard Campiche seront à l'honneur avec des rencontres et des lectures festives. La chance pour vous, les lecteurs, les amis aussi, de découvrir l'ensemble des titres publiés par l'éditeur, de rencontrer les auteurs et de baboler poésie au milieu des livres.
Venez à bride abattue au Parnasse nous rejoindre au festin du livre, jusqu'à plus soif évidemment.
Mercredi 28 novembre, 19h
Vers le romanesque . Dans son dernier livre, Le Sommeil séfarade , Eric Masserey , commence par s'interroger : comment meurt un bibliophile ? La littérature hante ses personnages et leur donne une mémoire aussi bien qu'une existence. L'auteur conversera avec son ami et lecteur, l'écrivain Alain Bagnoud . Les comédiens Anne Salamin et Martinet liront des extraits choisis.
La trajectoire d'écriture d'Eric Masserey se rapproche toujours plus du romanesque. Lui qui a commencé ses travaux littéraires par des récits de voyages s'est ensuite intéressé à sa propre histoire, à son passé, avec un premier livre, Une si belle ignorance . Récit sur l'appartenance, récit sur l'origine, récit sur le passé, récit sur l'ancrage local, récit intime aussi qui parle d'une perte et d'une filiation. Le Sommeil séfarade , paru ensuite, est un roman plein de romans, hanté, habité par les chefs-d'œuvre de la littérature qui permettent au livre d'exister – comme ils permettent au personnage principal de survivre et de se constituer une mémoire. Enfin, s'échappant pour ainsi dire de ces références et prenant son autonomie, le texte que Masserey travaille en ce moment et dont on entendra des extraits inédits ( Le retour aux Indes ) est un roman romanesque, un récit d'aventures et de connaissances, en même temps roman historique et fresque, dont le modèle est classique et français. C'est aussi un roman de voyage. Une manière de boucler la boucle, peut-être, avec les récits qui ont été la première réussite de Masserey.
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Jeudi 29 novembre, 19h
Tempête sur la littérature. Embruns, souffle et surtout le grain de la voix au programme de la lecture de l'écrivain et comédien Jacques Probst. Les éditions ont réédité l'ensemble des textes de Jacques Probst en trois volumes, ce travail permet de plonger dans l'œuvre du dramaturge.
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Vendredi 30 novembre, 19h
Un romancier de la voix . Pour parler de lui, Antonin Moeri recourt à une pirouette, cette citation : « Antonin Moeri a deux pouvoirs, celui de faire la femme et celui de mettre en scène la moyenneté. » Après une présentation par son ami, l'écrivain Alain Bagnoud , l'auteur lira des extraits de Juste un jour .
Il n'est sans doute pas indifférent qu'Antonin Moeri ait suivi les cours d'art dramatique de l'Ecole de Strasbourg et joué avec Peter Brook. Cette formation d'acteur l'a rendu sensible à la voix et l'a amené à rejoindre cette école de l'oral dans l'écrit où on rencontre Céline, Thomas Bernhard ou William Faulkner. Révélé par le Prix de la revue [vwa] en 1986, Moeri a écrit une œuvre considérable dans laquelle on peut discerner plusieurs périodes. La première est romanesque et se décline en suite familiale et personnelle. Elle a précédé plusieurs recueils de nouvelles ou de textes courts, observateurs, ironiques, qui mettent en jeu le monologue et l'observation. Avant que ne s'amorce le retour au roman avec Juste un jour , le dernier livre paru, qui se construit sur une position narrative neuve. Si on retrouve dans tous les textes de Moeri une recherche de définition au milieu d'un monde insaisissable, un analyse des relations, et des observations cruelles et impitoyables sur les ridicules et les bassesses contemporains, son narrateur n'est désormais plus cet être détaché, observateur, qui épingle les insectes humains depuis l'extérieur de leur monde, mais un être pris dans une polyphonie de voix, impliqué dans une matière vivante, fertile, organique, proche, qui donne au livre son sens et sa profondeur.
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Samedi 1er décembre, 16 h
Rencontre et lecture de Michel Viala, à l'occasion de la sortie de presse du Théâtre incomplet I et II. Cet événement exceptionnel sera suivi d'une discussion, en présence de l'éditeur et d'un grand apéro ; il mettra un glorieux point final à notre semaine consacrée aux éditions Bernard Campiche, et à la célébration de notre 15 ème anniversaire.