Un soir, un livre
            Septembre à décembre 
            2006 - Crêt-Bérard (Puidoux)
         
        Devinette
        Il est une belle prairie
          où vont courant des brebis noires,
          parmi des milliers d'agneaux blancs ;
          un ange est leur berger.
        (Le livre)
          Nersès le Gracieux, poète arménien, XIIe s.
        Qui lit qui ? Le lecteur un livre ou l'inverse 
          ? La fiction éclaire-t-elle la vie ? A de telles questions, chacun 
          ne peut répondre que pour lui-même. En revanche la joie 
          commune, c'est la découverte d'un texte, la musique d'une lecture, 
          le partage d'un questionnement, en compagnie d'un auteur. C'est cela 
          le désir et le privilège de UN SOIR, UN LIVRE : découvrir 
          un texte ou aller plus avant parce qu'on l'a déjà lu.
          Autant dire qu'il est des lectures et des rencontres qui marquent et 
          demeurent en mémoire bien après que l'on a refermé 
          l'ouvrage ou quitté son auteur. Les prochaines s'offrent ainsi. 
          
        
        
        20 septembre - 20 h.
          Jacques Probst
          Les voix d'un homme
        Le comédien et l'auteur dramatique
        Jacques Probst est un homme qui se bat avec les 
          mots qui le lui rendent bien. Il n'est pas de ceux qui empruntent ou 
          tentent de copier. Il est de ceux qui ne trichent pas. Même quand 
          c'est dur, surtout quand c'est dur. Alors, il faut prendre son souffle 
          et lire à voix haute ou entendre ces monologues où chaque 
          expression fait mouche. Car violence et tendresse surgissent de textes 
          en textes, de monologues en dialogues. Et si " La Maison rose " 
          et " Quelques notes de jour et quelques notes de nuit " sont 
          des textes d'aveu de la période où l'alcool coulait à 
          flots, ils emmènent eux aussi leur lecteur en pays de poésie, 
          là où la parole s'accorde au verbe. A entendre et découvrir.
        Auteur dramatique et comédien, Jacques 
          Probst a joué dans plus de soixante spectacles, avec une 
          prédilection pour les pièces de Shakespeare, Beckett, 
          Pinter... Il est l'auteur depuis 1969 d'une vingtaine de pièces 
          pour le théâtre et représentées en Suisse, 
          France, Belgique, allant du monologue à des pièces réunissant 
          quelques personnages ou parfois même de très nombreux. 
          Il a également travaillé avec des musiciens et plusieurs 
          de ses pièces ont fait l'objet d'enregistrements pour la Radio 
          Suisse Romande et France Culture. Le Prix Schiller 2006 vient de lui 
          être attribué pour l'ensemble de son uvre.
        A lire : 
          Jacques Probst, Huit monologues, Ed. Bernard Campiche, 2005.
          JP, Théâtre II, Ed. Bernard Campiche, 2006.
        
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         25 octobre - 20 h.
          Jacques-Etienne Bovard
          Ne pousse pas la rivière
        
        C'est une histoire d'amitié entre hommes. 
          L'intrigue se déroule dans le Jura français, où 
          quatre amis se rendent régulièrement pour se reposer et 
          surtout pêcher à la mouche. Mais un jour de canicule, leur 
          paradis explose : la police vient de découvrir dans la rivière 
          le corps de Viviane, la jeune fille qui venait régulièrement 
          faire le ménage au manoir. Tous les soupçons se portent 
          alors vers Max. " Le polar est le lieu des fausses pistes par excellence, 
          confie l'auteur. Un meurtre, un viol, un flic, des témoins plus 
          ou moins impliqués, voilà un moyen très efficace 
          pour faire remonter à la surface les choses les plus profondes 
          ". A suivre
        Jacques-Étienne Bovard est maître 
          de français à Lausanne. Loin de cacher son attachement 
          à son pays, dans tous les sens du terme, il s'efforce dès 
          ses premiers textes de saisir le romanesque ici et maintenant, et très 
          vite connaît le succès. Couronné de nombreux prix, 
          il fait partie des auteurs suisses romands les plus réguliers 
          et les plus largement reconnus.
        A lire : 
          Jacques-Etienne Bovard, Ne pousse pas la rivière, Ed. Bernard 
          Campiche, 2006.
          JEB, La pêche à rôder. Textes et photographies, Ed. 
          Bernard Campiche, 2006.
        
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        15 novembre - 20 h.
          Gaston Cherpillod
          Un taquineur de brochets et de mots à cur ouvert
        
La prose sincère, savoureuse et truculente 
          de Gaston Cherpillod est celle d'un auteur qui n'a pas sa langue dans 
          sa poche. " Je ne récrimine pas ni n'envie le laurier qui 
          couronne les fronts soumis : j'assimile aux catins ceux qui font de 
          la retape littéraire, vendent leur âme comme les carcassières 
          leur peau, encore que celles-ci courent davantage que l'homme ou la 
          femme de lettres le risque de la vie. J'aime mieux un bouquet de fleurs 
          que le baquet d'ordures, sinon il me faudrait soigner, je souhaite être 
          aimé, pas plus maso que la majorité de mes foutus semblables. 
          Né de petites gens, sorti d'un milieu où la vanité 
          suscitait les sarcasmes, je ne mérite, allez, rien : la chance 
          m'a gâté ". Cherpillod réveille les mots. Sa 
          lecture est recommandée pour la santé !
        
Né en 1925, d'un père ouvrier, 
          Gaston Cherpillod entreprend des études universitaires 
          dans la capitale vaudoise et obtient une licence ès lettres. 
          Ecartelé entre ces deux statuts sociaux, il essaye, à 
          travers son oeuvre, de les concilier, car il sent que choisir l'un et 
          rejeter l'autre serait une mutilation. Ecrivain authentique et non-conformiste, 
          il a reçu à deux reprises le Prix Schiller (1976 et 1986), 
          et le Prix des écrivains vaudois (1992).
        
A lire : 
          Gaston Cherpillod, Main tendue poing fermé, L'Age d'Homme, 2005.
          GC, Contredits, L'Age d'Homme, 2002.
        
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13 décembre 
          - 20 h.
          François Debluë
          Conversation avec Rembrandt
        
Des peintures qui vous regardent
        
Rembrandt interroge peut-être encore plus 
          qu'il fascine. Ses autoportraits sondent une âme, et à 
          force de les regarder, je ne sais plus qui scrute qui. En compagnie 
          de l'écrivain, nous nous laisserons porter, déporter, 
          emporter par les peintures (que nous regarderons ensemble) et les mots. 
          Pour peut-être mieux découvrir qui nous sommes, qui sait 
          ?
          Une projection d'autoportraits de Rembrandt accompagnera cette soirée.
        
François Debluë est l'auteur 
          de proses brèves et de plusieurs recueils poétiques. Il 
          a signé le livret de la dernière Fête des vignerons 
          et a obtenu en 2004 le prix Schiller pour l'ensemble de son uvre.
        
A lire : François Debluë, Conversation 
          avec Rembrandt, Ed. Seghers, 2006.
        
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        Grâce à la complicité 
          de la Librairie La Fontaine (Vevey), les ouvrages des auteurs invités 
          sont en vente lors de ces soirées.
          Entrée libre, panier à l'issue de la soirée.