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Freddy Allemann

Notice biographique

 


Unerkannt schleicht gift durch meinen sommergarten
abschied wartet mit einer geknickten rose
am horizont

glanzlos welken sommertage dahin
gleiten hinüber in heisse nebelfieber

sonnenstrahlen perlen ab wie regentropfen
von der schuppenfrau

schiffchen, ich lebte vom purpur
deiner farben

schiffchen
jetzt weiss ich
du bist doch nur aus papier

 


Incognito le venin se faufile à travers mon jardin d’été
un adieu attend avec une rose brisée
à l’horizon

sans éclat les jours d’été vont se fanant
glissent vers des brumes de fièvre ardente

des rayons de soleil perlent comme des gouttes de pluie
sur la femme - poisson

petit bateau, j’ai vécu du pourpre
de tes couleurs

petite barque
je sais à présent:
que tu n’es que papier

 

 


Im auf und ab der worte
blicke und buchstaben fallen
gleichzeitig
in luftleere räume
fallen und
fallen
im auf und ab der worte

zeit des grossen schweigens
mir scheint
genug echo umrundet die welt

letzte dialoge verwandeln sich in donner
letzte sätze
bedecken den keimenden frühling mit asche

 


Dans la levée la chute des mots
en même temps
des regards et des lettres tombent
dans le vide
tombent et
tombent
dans la levée la chute des mots

temps du grand mutisme
il me semble
qu’assez d’écho enveloppe la sphère du monde

des dialogues ultimes se transmuent en tonnerre
des phrases ultimes
recouvrent de cendres les bourgeons du printemps

 

 


Die bibliothek in Sarajevo
brennt
sie lodert hell
und wärmt
worte fallen unter
die russigen steine

buchstaben glühen aus
wirbeln hoch
vergessen sich im tanz
mischen neu die asche mit dem blau des himmels

so ziehen sie über die ruinen der stadt
vorbei über’s meer

ein gedanke blieb zurück -

eingebrannte erinnerung

 


A Sarajevo la bibliothèque
brûle
à hautes flammes claires
et chaudes
des mots tombent
sous les pierres noircies par la suie

des lettres se calcinent
tourbillonnent
s’oublient dans la danse
mêlent nouvellement la cendre au bleu du ciel

elles passent ainsi au-dessus des ruines de la ville
au-dessus de la mer

une pensée est restée

souvenir marqué au fer

 

 


Abgebrochene sternensplitter schlagen
im rythmus meines herzens und
verglühen im windspiel von tag und nacht

gefühle explodieren und werfen schatten im orbit

lichtjahre weiter

immer weiter

immer weiter
wandern

aufbrechen in zwischenwelten
und aufschnaufen im luftleeren raum

 


Des fragments d’étoiles brisés battent
au rythme de mon coeur et
se consument dans le tournoiement du jour et de la nuit

des sentiments explosent et jettent des ombres en orbite

des années-lumière plus loin

toujours plus loin

marcher
toujours plus loin

s’engager dans des mondes intermédiaires
et reprendre son souffle dans le vide

 

 


Schlaf
und es erscheint im traum
ein weisses schiff

nur die zerfurchte hand ist zu kurz
gewachsen um das steuer vor dem
drohenden sturm
herumzureissen

schwarzer anker

tauche hinab in die finsternis
und erzähle dem vorüberziehenden
fremdling davon

Traduction: Monique Laederach / 2001

 


Dors
et dans le rêve apparaît
une barque blanche

seulement la main sillonnée de rides est
trop menue pour braquer le gouvernail
avant la tempête
qui menace

ancre noire

plonge dans l’obscurité
et raconte ces choses à l’inconnu
qui passe

 

  Notice biographique

 

Freddy Allemann est né en 1957 à Bâle. Formation de libraire. En 1991, Feuerlauf, poèmes, illustrations d’Al’Leu, ed. Leu, Zurich. Hollywood liegt bei Ascona, roman, 1994, ed. Leu, ZH. Brandsatz, roman, Ed. Janus, Bâle.


Page créée le: 09.10.01
Dernière mise à jour le 09.10.01

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